c'est faire un immense cadeau à l'économie marocaine qui va nous inonder de ses produits.
Slim Othmani 01-01-2010
PDG de NCA, leader algérien des boissons et jus à base de fruits
L’intégration économique du Maghreb avance trop lentement compte tenu des enjeux, pourquoi les entreprises algériennes ne sont-elles pas en pointe de ce mouvement ?
J’ai du mal à comprendre la frilosité des entreprises algériennes vis-à-vis des marchés extérieurs et de l’intégration du Maghreb en premier.
Il existe là un potentiel considérable de croissance qui est, il est vrai, entravé aujourd’hui par la fermeture de la frontière terrestre entre l’Algérie et le Maroc. Il y a des collègues chefs d’entreprise qui estiment, en 2009 encore, qu’ouvrir la frontière terrestre avec le Maroc, c’est faire un immense cadeau à l’économie marocaine qui va nous inonder de ses produits.
Ils ne veulent pas considérer en retour tout ce que les entreprises algériennes ont à gagner sur le marché marocain, toutes les synergies, les complémentarités, l’accès facilité vers la péninsule ibérique, les avantages logistiques.
Alors, que ce discours soit tenu au sein même du FCE m’amène à penser deux choses. D’abord qu’il existe un formatage politique de l’opinion algérienne sur cette question. Les Algériens ne savent même plus très bien pourquoi la frontière avec le Maroc est fermée.
Posez la question et vous aurez des réponses diverses. Il y en a qui vous parleront du Sahara occidental, d’autres de l’indemnisation des Algériens qui ont laissé des biens au Maroc, et d’autres de litige frontalier. Ensuite, que ce sont, en vérité, les entreprises algériennes qui ne sont pas prêtes à faire ce saut de l’ouverture vers le Maghreb. Toujours pas.
Que faut-il faire contre cela ? Multiplier les rencontres entre chefs d’entreprise maghrébins. Il faut que les chefs d’entreprise algériens se décrispent par rapport à leurs collègues, cela aidera à envisager plus facilement des liens d’affaires. Je pense par exemple aux swaps d’actions. Il y aura des échecs et des succès, mais l’intégration avancera.
Cela ne génère pas de flux financier et les dividendes peuvent être distribués dans les monnaies nationales. Ce sera peut-être même la matrice de la future monnaie du Maghreb.
Paru dans le journal Les Afriques No 100
Slim Othmani 01-01-2010
PDG de NCA, leader algérien des boissons et jus à base de fruits
L’intégration économique du Maghreb avance trop lentement compte tenu des enjeux, pourquoi les entreprises algériennes ne sont-elles pas en pointe de ce mouvement ?
J’ai du mal à comprendre la frilosité des entreprises algériennes vis-à-vis des marchés extérieurs et de l’intégration du Maghreb en premier.
Il existe là un potentiel considérable de croissance qui est, il est vrai, entravé aujourd’hui par la fermeture de la frontière terrestre entre l’Algérie et le Maroc. Il y a des collègues chefs d’entreprise qui estiment, en 2009 encore, qu’ouvrir la frontière terrestre avec le Maroc, c’est faire un immense cadeau à l’économie marocaine qui va nous inonder de ses produits.
Ils ne veulent pas considérer en retour tout ce que les entreprises algériennes ont à gagner sur le marché marocain, toutes les synergies, les complémentarités, l’accès facilité vers la péninsule ibérique, les avantages logistiques.
Alors, que ce discours soit tenu au sein même du FCE m’amène à penser deux choses. D’abord qu’il existe un formatage politique de l’opinion algérienne sur cette question. Les Algériens ne savent même plus très bien pourquoi la frontière avec le Maroc est fermée.
Posez la question et vous aurez des réponses diverses. Il y en a qui vous parleront du Sahara occidental, d’autres de l’indemnisation des Algériens qui ont laissé des biens au Maroc, et d’autres de litige frontalier. Ensuite, que ce sont, en vérité, les entreprises algériennes qui ne sont pas prêtes à faire ce saut de l’ouverture vers le Maghreb. Toujours pas.
Que faut-il faire contre cela ? Multiplier les rencontres entre chefs d’entreprise maghrébins. Il faut que les chefs d’entreprise algériens se décrispent par rapport à leurs collègues, cela aidera à envisager plus facilement des liens d’affaires. Je pense par exemple aux swaps d’actions. Il y aura des échecs et des succès, mais l’intégration avancera.
Cela ne génère pas de flux financier et les dividendes peuvent être distribués dans les monnaies nationales. Ce sera peut-être même la matrice de la future monnaie du Maghreb.
Paru dans le journal Les Afriques No 100
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