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Un baton contre l'adversité

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    Un bâton contre l'adversité

    par El-Guellil
    Samir est un petit garçon qui n'a pas encore bouclé ses 10 ans. L'école, il ne connaît plus depuis environ trois ans. On le retrouve tous les jours, de 8 heures du matin au coucher du soleil, un gros bâton dans la main, surveillant les voitures des voisins et des visiteurs et des simples passants à la recherche d'un espace de stationnement. Il monnaye ses services à 50 dinars les deux heures de garde. Si c'est moins, il défalque, en fonction de la durée, et si c'est plus, il gonfle la facture. Cette activité peut lui rapporter parfois une somme assez coquette en fin de journée. Mais en fin de journée, il est justement exténué, les jambes en coton, le dos lui faisant affreusement mal à force de se tenir debout. Comment en est-il arrivé là ? diriez vous ; pourquoi ne va-t-il pas à l'école ? re-diriez vous ; n'y a-t-il pas quelqu'un pour arrêter le massacre et convaincre Samir à reprendre les cours, lui dire qu'il y va de son avenir, qu'il ne peut pas faire ce «métier» toute sa vie, que ce n'est pas un métier, qu'il gâche sa jeunesse, son enfance, sa vie quoi... ? Beaucoup ont essayé, en réalité, mais personne n'a réussi à le faire revenir dans le... bon chemin.

    Un jour, à l'aube de ses sept ans, Samir, revenant de l'école, a remarqué une tente verte dressée devant l'immeuble où il habitait. Ses oncles maternels et paternels, ses lointains et proches cousins s'y trouvaient. Que se passait-il ? Un de ses oncles le prit à part et lui annonça la terrible nouvelle: son papa est mort ! Deux semaines plus tard, le sort s'acharna sur Samir, ses deux frères et ses deux soeurs: leur maman venait de rejoindre leur papa et ils se retrouvèrent tous les cinq orphelins et sans ressources. Les oncles paternels et maternels et les lointains et proches cousins disparurent de la circulation et les cinq petits orphelins se retrouvèrent tout seuls. Il leur arrivait de rester plus d'une journée sans nourriture, n'était la générosité de quelques voisins.

    Un matin, Samir, les larmes aux yeux, rangea son cartable dans le placard, prit un gros bâton et descendit dans la rue pour surveiller les voitures garées. Depuis, les cinq petits orphelins mangent à leur faim et les frères et soeurs de Samir continuent d'aller à l'école. Samir avait toujours été le premier de sa classe ! Tous les Samir, en fait !

    Le Quotidien d'Oran
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "
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