La différence de niveau de vie entre l’Algérie et la France qui est l’ordre de 1 pour 10 est très favorable aux immigrés retraités vivant en Algérie. Avec une petite retraite de 1000 Euros, la vie est plutôt difficile en France et devint aisée en Algérie. C’est ce que certains ont compris et mis en application.
----------------
DES EMIGRES PAS COMME LES AUTRES
Encaisser en euros et vivre en dinars
Comme chaque hiver, Saïd préfère venir passer quelques mois dans son village natal près d’Oran. Ce retraité d’une entreprise française de bâtiment retrouve sa deuxième famille en Algérie, avant de retourner dans son quartier des Lilas dans la banlieue parisienne pour y passer deux ou trois mois. Là-bas aussi, il retrouve sa deuxième femme.
Depuis sa sortie en retraite, il y a cinq ans, Saïd, 65 ans, vit entre l’Algérie et la France. Comme de nombreux émigrés retraités, d’ailleurs. «L’hiver est très difficile en France.
Il fait très froid et lorsque vous ne travaillez pas, les journées sont longues et ennuyeuses. Ici, on s’occupe, on rencontre des gens, des amis d’enfance. Je repars en France dans deux mois, vers le printemps. Je vais y passer quelques semaines. Ça dépend. Je vais ramener un peu d’argent, voir mon médecin», explique Saïd. Dans son petit village, il partage ses journées entre le café, le marché et le bricolage dans sa nouvelle maison qu’il est en train de construire grâce à l’argent de sa retraite. Durant son séjour au pays, Saïd peut également s’occuper à plein temps de l’éducation de ses cinq enfants qu’il n’a pas vu grandir. Son fils aîné a déjà presque vingt ans !
Le climat clément n’est pas le seul facteur qui pousse les émigrés à passer beaucoup plus de temps en Algérie qu’en France. Le coût de la vie y est pour beaucoup. «Un retraité qui touche 1.000 euros par mois peut vivre tranquillement en Algérie. Il peut investir et faire des projets. En France, cette somme lui suffira juste pour se nourrir. Chez nous, le coût de la vie est moins cher qu’à Paris», explique un économiste. Mais tous les émigrés retraités n’ont pas la possibilité et les moyens de faire régulièrement la navette entre la France et leur pays d’origine. Certains n’ont pas de famille en Algérie.
Les retraités ne sont pas les seuls qui vivent entre la France et l’Algérie. Pour ces gens, le phénomène n’est pas nouveau. Il a pris de l’ampleur ces dernières années, avec le retour de la sécurité, la hausse de l’euro par rapport au dinar et les difficultés sociales en France. La vie dans les cités des banlieues françaises devient de plus en plus difficile. Comme en témoignent les dernières émeutes qui ont secoué la banlieue parisienne. Une autre catégorie d’émigrés vit aussi entre l’Algérie et la France.
Notamment ceux qui ont «obtenu» ou «récupéré» la nationalité française, récemment, grâce à leurs parents ou grands-parents. Un pied ici, un autre là-bas. Pour Samia, 30 ans, c’est tout un rêve qui se concrétise. Depuis trois ans, cette Oranaise fait le va-et-vient entre sa ville natale et Paris où sont installés ses grands-parents. Il y a une année, enceinte, Samia avait pris l’avion pour Paris pour y accoucher et donner à sa fille la nationalité française. «Je me déplace trois à quatre fois par an en France. Parfois, je reste deux ou trois mois. J’ai mes grands-parents qui habitent dans un grand appartement à Paris», confie Samia. Mais dans ce quartier, tout le monde connaît l’histoire de cette femme. «J’ai souffert avant d’obtenir ce statut. Je suis restée en France pendant deux ans, avant d’obtenir la nationalité française. Maintenant, j’ai droit à tous les avantages sociaux qu’ont les Français», ajoute Samia qui n’a pas l’intention de s’installer définitivement en France. Du moins pour le moment.
Ce n’est pas le cas de Fatima, 60 ans, qui réside à Paris depuis une année. Cette femme qui habitait dans un quartier populaire à Oran avait obtenu la nationalité française il y a une année, grâce à son mari. Elle vient d’envoyer une belle voiture à son fils qui a entamé les démarches pour obtenir, par filiation, la nationalité française. D’autres émigrés, de plus en plus nombreux, profitent des fêtes religieuses comme l’Aïd, les vacances scolaires et l’été pour venir en famille passer quelques jours ou quelques semaines dans leur pays d’origine. Samedi, le bateau El-Djazaïr a quitté le port d’Oran à destination de Marseille avec près de 1.000 voyageurs à bord et plus de 290 véhicules.
Le Quotidien d’Oran
----------------
DES EMIGRES PAS COMME LES AUTRES
Encaisser en euros et vivre en dinars
Comme chaque hiver, Saïd préfère venir passer quelques mois dans son village natal près d’Oran. Ce retraité d’une entreprise française de bâtiment retrouve sa deuxième famille en Algérie, avant de retourner dans son quartier des Lilas dans la banlieue parisienne pour y passer deux ou trois mois. Là-bas aussi, il retrouve sa deuxième femme.
Depuis sa sortie en retraite, il y a cinq ans, Saïd, 65 ans, vit entre l’Algérie et la France. Comme de nombreux émigrés retraités, d’ailleurs. «L’hiver est très difficile en France.
Il fait très froid et lorsque vous ne travaillez pas, les journées sont longues et ennuyeuses. Ici, on s’occupe, on rencontre des gens, des amis d’enfance. Je repars en France dans deux mois, vers le printemps. Je vais y passer quelques semaines. Ça dépend. Je vais ramener un peu d’argent, voir mon médecin», explique Saïd. Dans son petit village, il partage ses journées entre le café, le marché et le bricolage dans sa nouvelle maison qu’il est en train de construire grâce à l’argent de sa retraite. Durant son séjour au pays, Saïd peut également s’occuper à plein temps de l’éducation de ses cinq enfants qu’il n’a pas vu grandir. Son fils aîné a déjà presque vingt ans !
Le climat clément n’est pas le seul facteur qui pousse les émigrés à passer beaucoup plus de temps en Algérie qu’en France. Le coût de la vie y est pour beaucoup. «Un retraité qui touche 1.000 euros par mois peut vivre tranquillement en Algérie. Il peut investir et faire des projets. En France, cette somme lui suffira juste pour se nourrir. Chez nous, le coût de la vie est moins cher qu’à Paris», explique un économiste. Mais tous les émigrés retraités n’ont pas la possibilité et les moyens de faire régulièrement la navette entre la France et leur pays d’origine. Certains n’ont pas de famille en Algérie.
Les retraités ne sont pas les seuls qui vivent entre la France et l’Algérie. Pour ces gens, le phénomène n’est pas nouveau. Il a pris de l’ampleur ces dernières années, avec le retour de la sécurité, la hausse de l’euro par rapport au dinar et les difficultés sociales en France. La vie dans les cités des banlieues françaises devient de plus en plus difficile. Comme en témoignent les dernières émeutes qui ont secoué la banlieue parisienne. Une autre catégorie d’émigrés vit aussi entre l’Algérie et la France.
Notamment ceux qui ont «obtenu» ou «récupéré» la nationalité française, récemment, grâce à leurs parents ou grands-parents. Un pied ici, un autre là-bas. Pour Samia, 30 ans, c’est tout un rêve qui se concrétise. Depuis trois ans, cette Oranaise fait le va-et-vient entre sa ville natale et Paris où sont installés ses grands-parents. Il y a une année, enceinte, Samia avait pris l’avion pour Paris pour y accoucher et donner à sa fille la nationalité française. «Je me déplace trois à quatre fois par an en France. Parfois, je reste deux ou trois mois. J’ai mes grands-parents qui habitent dans un grand appartement à Paris», confie Samia. Mais dans ce quartier, tout le monde connaît l’histoire de cette femme. «J’ai souffert avant d’obtenir ce statut. Je suis restée en France pendant deux ans, avant d’obtenir la nationalité française. Maintenant, j’ai droit à tous les avantages sociaux qu’ont les Français», ajoute Samia qui n’a pas l’intention de s’installer définitivement en France. Du moins pour le moment.
Ce n’est pas le cas de Fatima, 60 ans, qui réside à Paris depuis une année. Cette femme qui habitait dans un quartier populaire à Oran avait obtenu la nationalité française il y a une année, grâce à son mari. Elle vient d’envoyer une belle voiture à son fils qui a entamé les démarches pour obtenir, par filiation, la nationalité française. D’autres émigrés, de plus en plus nombreux, profitent des fêtes religieuses comme l’Aïd, les vacances scolaires et l’été pour venir en famille passer quelques jours ou quelques semaines dans leur pays d’origine. Samedi, le bateau El-Djazaïr a quitté le port d’Oran à destination de Marseille avec près de 1.000 voyageurs à bord et plus de 290 véhicules.
Le Quotidien d’Oran
Commentaire