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Des scanners corporels bientôt à Montréal

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  • Des scanners corporels bientôt à Montréal

    Publié le 05 janvier 2010 à 00h00

    (Ottawa) Des scanners corporels seront installés dans neuf aéroports internationaux du Canada d'ici deux mois, a appris La Presse. Le gouvernement Harper compte ainsi répondre aux souhaits des autorités américaines qui réclament des mesures de sécurité plus musclées dans vols à destination des États-Unis.

    Le ministre d'État aux Transports, Rob Merrifield, pourrait confirmer ces nouvelles mesures cet après-midi ou au cours des prochains jours, selon certaines sources. La décision risque de déplaire à certains groupes de défense des droits individuels, qui jugent que les appareils violent le droit à la vie privée.

    Les aéroports internationaux où seront installés les scanners corporels sont ceux de Montréal, Toronto, Ottawa, Vancouver, Calgary, Edmonton, Halifax, entre autres, selon les informations obtenues hier.



    Le gouvernement Harper avait alloué des fonds dans son dernier budget afin de faire l'acquisition des ces appareils ultra sophistiqués qui permettent de voir à travers les vêtements dans le dernier budget.

    «Notre objectif est de protéger le périmètre de sécurité nord-américain en adoptant ces nouvelles mesures», a confirmé une source gouvernementale sous le couvert de l'anonymat.

    Ce faisant, le gouvernement canadien emboîte rapidement le pas aux États-Unis, à la Grande-Bretagne et aux Pays-Bas où les autorités ont annoncé au cours des derniers jours qu'elles augmenteront leur nombre dans les aéroports internationaux. Ce resserrement des mesures de sécurité a été instauré dans la foulée de l'attentat manqué contre le vol Amsterdam-Détroit du 25 décembre dernier.

    Peur du profilage?

    Par ailleurs, l'administration de Barack Obama a réclamé hier des contrôles de sécurité supplémentaires aux aéroports pour les passagers venant de 14 pays accusés de soutenir le terrorisme. Les autorités américaines ciblent Cuba, l'Iran, le Soudan et la Syrie, le Nigeria, d'où était originaire le jeune homme accusé d'avoir voulu faire sauter le vol 253 le jour de Noël, le Yémen, le Pakistan, l'Afghanistan, l'Algérie, l'Irak, le Liban, la Libye, l'Arabie saoudite et la Somalie.

    Ainsi, les voyageurs en partance pour les États-Unis depuis et via ces pays doivent se soumettre à des contrôles plus poussés, notamment une palpation étendue, la fouille des bagages à main, un scanner corporel et la détection d'explosifs.

    Les autorités canadiennes évaluaient toujours la justesse de frapper ces pays des mêmes mesures de contrôles que les États-Unis, hier. On craint que ces mesures ne s'apparentent trop à une forme de «profilage racial». Pour l'instant, les agents canadiens se contentent de procéder à une deuxième fouille de tous les passagers qui partent vers les États-Unis, a fait savoir le ministère des Transports du Canada dans une déclaration envoyée par courriel, hier.

    «Le gouvernement du Canada examine, à l'heure actuelle, les mesures qu'il prendra compte tenu des nouvelles directives de sûreté de la Transportation Security Administration des États-Unis», a-t-on ajouté.

    «Toute menace à la sécurité des États-Unis constitue une menace à la sécurité du Canada», avait quant à lui affirmé le ministre de la Sécurité publique, Peter Van Loan, dans un communiqué de presse le 26 décembre, peu après une discussion avec la secrétaire adjointe du département américain de la Sécurité intérieure, Jane Lute. «Nos organismes d'application de la loi et de sécurité sont déterminés à travailler avec leurs homologues américains pour assurer la sécurité de nos frontières et pour protéger nos citoyens».

    Appareils controversés

    Depuis leur apparition, il y a quelques années, les scanners corporels font l'objet de controverses. En Europe, ils sont loin de faire l'unanimité: à la fin 2008, les députés européens avaient voté contre une suggestion de la Commission européenne recommandant leur utilisation à grande échelle. Une rencontre d'un comité interministériel sur la sécurité dans les aéroports est prévue pour jeudi à Bruxelles pour discuter de lutte au terrorisme.
    Au cours de l'été 2008, le Canada a mené un projet pilote à l'aéroport de Kelowna.

    Le rapport de la firme chargée de surveiller les tests, Intervistas, concluait entre autres que le processus était plus lent que la fouille normale. L'Administration canadienne de la sûreté du transport aérien (ACSTA) a néanmoins recommandé d'aller de l'avant.

    L'ACSTA s'était engagé auprès de la commissaire à la protection de la vie privée, Jennifer Stoddart, de s'en tenir à une utilisation secondaire, c'est-à-dire seulement après que le voyageur soit passé par un détecteur de métal régulier, et volontaire, ce qui signifie qu'il aurait le choix entre le scanner et une fouille tactile.

    L'ACSTA avait aussi promis de ne pas conserver les informations récoltées, et de placer le matériel de visionnement des images dans une salle distincte, d'où l'agent de fouilles ne peut voir le voyageur.

    On ignore pour l'instant combien ces machines coûteront, exactement. Jusqu'ici, Ottawa a toujours évoqué la somme de 200 000 de dollars par appareil. Cité dans Le Monde cette semaine, Frédéric Péchenard, directeur général de la police nationale française, a plutôt parlé d'«un million $ pour une machine».

    Joël-Denis Bellavance et Hugo De Grandpré

    cyberpresse.ca
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