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La prise en charge du nouveau-né commence pendant la grossesse

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  • La prise en charge du nouveau-né commence pendant la grossesse

    «Quatre-vingt-cinq pour cent des pathologies des nouveau-nés sont générées par le couple mère-fœtus. C’est une tranche de vie commune qui les unit au cours des 9 mois de grossesse», affirme Mme Bencheikh Lefgoun, chef de service à la nurserie du CHU de Constantine.

    Aussi, selon elle, un suivi rigoureux de la femme enceinte lors de sa grossesse est-il requis. Le but étant d’écarter les manifestations infectieuses qu’on nomme néonatales pouvant survenir durant la grossesse et qui sont les premières causes de mortalité et de morbidité chez les nouveau-nés. Cela est relayé, après l’accouchement, par un questionnaire en vue d’écarter toutes les pistes d’infection et par un éventuel traitement précoce au profit du bébé. «L’interrogatoire imposé à la mère est une phase très importante pour la santé du nouveau-né. C’est le diagnostic précoce qui est indispensable afin d’entamer le traitement», insiste-t-elle et d’éclairer : «Le médecin cherchera, lors de l’entretien, une infection urinaire, une infection vaginale ou, évidemment, une infection respiratoire due à un état grippal.»

    Toutefois, il n’est pas toujours facile de convaincre la femme, notamment après l’accouchement, de livrer ses antécédents sans tabou. Dans ce cas-là c’est le facteur social qui entre en jeu.

    Parfois, les médecins utilisent un langage basique pour faciliter l’interrogatoire aux mères peu initiées. «Sans attendre les résultats des prélèvements bactériologiques, le bébé doit être mis sous thérapie et ce, même si l’on ne relève pas de signes cliniques.».

    Evoquant les infections néonatales, la chef de service de la nurserie mettra en exergue deux types. Il y a celles qui se transmettent par la mère au fœtus durant la grossesse. C’est ce qu’on appelle les infections materno-fœtales. L’autre catégorie intervient après l’accouchement, c’est-à-dire postnatales.

    Dans ce dernier cas, le médecin reconstitue «l’historique de l’accouchement» afin d’en tirer des éléments évocateurs d’infection. Elle citera comme exemple la rupture de la poche des eaux plus de 12 heures avant l’expulsion, ou la fièvre survenue chez la mère pendant ou après l’accouchement.
    «En général tout nouveau-né qui se porte mal à la naissance est suspect d’infection», affirme Mme Bencheikh. La moindre hésitation provoque la mortalité ou, a fortiori, la morbidité.

    C’est le principe actif des infections néonatales fréquentes, même si le taux a baissé quelque peu ces dernières années. Dans le même chapitre, la spécialiste fera part de la listériose du nouveau-né, en progression en Europe, devenue perceptible en Algérie depuis peu. «En général, c’est le changement du mode d’alimentation qui favorise cette infection, notamment la consommation d’aliments congelés.» D’autres types d’infections materno-fœtales ont été évoqués par le Dr Lefgoun et qui sont dues principalement à trois germes, dont le streptocoque B. En matière de médicaments, elle avance que l’hôpital dispose du traitement nécessaire qui repose principalement sur l’antibiothérapie et les soins en nurserie. Aussi, il est question de veiller au bon déroulement du traitement préventif au moyen d’une asepsie de tous les gestes, même anodins, et des soins prodigués au nouveau-né.

    En fait, l’hygiène doit être de mise, car, estiment les spécialistes, en dépit des moyens médicaux modernes, l’infection est encore présente et peut causer la mort du nourrisson. Ce qui oblige à renforcer les gestes relatifs à la prévention et l’hygiène en maternité et en nurserie.
    Si le taux d’incidence des germes responsables d’infections materno-fœtales n’est pas exact, voire connu dans les hôpitaux, on sait cependant qu’il varie d’un pays à un autre, ce qui conduit à «la nécessité d’adapter l’antibiothérapie probabiliste initiale à l’écologie bactérienne», résument quelques spécialistes.

    Du moins à cet effet, Mme Bencheikh, forte de son expérience de plus de trente ans dans ce même service du CHU de Constantine, avoue que les infections néonatales sont toujours présentes.

    Ainsi, elle prônera le suivi médical ininterrompu afin d’agir à temps en cas d’«anomalie», seul garant de la mise au monde d’un bébé sans la douloureuse morbidité. Autrement dit, un suivi minutieux de la liaison mère-fœtus avant le post-natal qui appelle d’autres facteurs d’intervention.

    Par la Tribune
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