Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Quand Washington ré-invente la chasse au faciès…

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Quand Washington ré-invente la chasse au faciès…

    C’est un scandale !

    Quand Washington 
ré-invente la chasse au faciès…


    Les voyageurs de quatorze États voyous ou suspects soumis à un surcroît de contrôles avec fouilles au corps.

    Après l’inquiétude suscitée par l’attentat raté contre le vol Amsterdam-Detroit, il fallait rassurer l’opinion et lui prouver que l’administration s’occupait sérieusement du renforcement de la sécurité dans les transports aériens. Barack Obama s’y est attaché en jouant, hélas, d’un registre bien classique. Usant de la fibre sécuritaire et populiste si chère à son prédécesseur, il a décrété depuis hier des fouilles au corps et un renforcement des contrôles sur les bagages des passagers originaires de 14 nations. Sont concernés les ressortissants de pays comme le Nigeria, le Pakistan, le Yémen, l’Arabie saoudite, l’Algérie mais aussi Cuba. L’argument avancé est très simple  : ou bien ils seraient infestés par des foyers d’al-Qaida, ou bien ils figureraient sur la liste noire des États voyous, accusés de longue date par Washington d’allégeance au terrorisme.

    La mesure revient à pratiquer et à légitimer la bonne vieille chasse au faciès, certains passagers étant considérés comme a priori suspects du seul fait de leur origine. Selon une recette éculée visant à livrer en pâture à l’opinion quelques voyageurs forcément louches pour tenter de calmer la montée des critiques à l’égard du laxisme de l’administration.De l’avis de la quasi-totalité des experts en sécurité, il est totalement illusoire de penser que les humiliations, le calvaire des contrôles à haute dose subis par certains passagers soient des gages d’efficacité. L’administration Obama aurait d’ailleurs eu tout intérêt à regarder d’un peu plus près le bilan des opérations du même type déclenchées en son temps par l’équipe Bush pour traquer les instigateurs du 11 septembre en renforçant les contrôles, voire les gardes à vue des citoyens des États-Unis d’origine arabe ou de confession musulmane. Si on a assisté à une multiplication des bavures, la lutte contre de véritables réseaux terroristes organisés n’a jamais avancé grâce à cela. Mais l’objectif était-il vraiment celui-là ?

    Pointer du doigt les ressortissants des États voyous détourne opportunément l’attention de l’opinion, bien au-delà des dysfonctionnements de l’intendance. On échappe à une réflexion sur les causes de la vivacité du terrorisme en dépit de la guerre qui lui a été déclarée. On peut se refuser à l’examen de la responsabilité de la politique étrangère de Washington en la matière et cela avec un zèle d’autant plus affirmé que l’on a choisi une nouvelle fuite en avant belliciste pour tenter de revigorer le leadership de l’empire. L’intensification du recours à la guerre sur l’Afghanistan ou sur le Pakistan en fait partie. Avec son lot de victimes civiles. Sachant, cercle infernal, que les survivants à cette terreur d’État ont toutes les chances de devenir très perméables à la propagande des tueurs du réseau al-Qaida…

    Bruno Odent

    L'Humanité
    "Les vérités qu'on aime le moins à apprendre sont celles que l'on a le plus d'intérêt à savoir" (Proverbe Chinois)
Chargement...
X