Deux victimes expiatoires du courroux royal
Mohammed VI n'a pas du tout digéré la reculade sur le principe de «la marocanité» du Sahara Occidental à laquelle l'ont contraint les pressions internationales dans l'affaire Aminatou Haider. Son «auguste courroux» a fait au plan intérieur deux victimes expiatoires en les personnes de Chakib Benmoussa et Abdelouahed Radi, respectivement ministres de l'Intérieur et de la Justice du Royaume, qu'il a révoqués sans ménagement dimanche dernier. Le monarque s'est ainsi défaussé sur ces deux personnages de la responsabilité du tort causé à l'international au Maroc par sa gestion calamiteuse du cas Aminatou Haider.
Mais ce qu'il veut à tout prix prouver, c'est de n'avoir pas été ébranlé par sa reculade et qu'il garde la main dans l'affaire du Sahara Occidental. D'où cette «nouvelle initiative» qu'il a annoncée ce même dimanche dernier sous la forme d'un plan de «régionalisation avancée», dont le territoire sahraoui sera, selon lui, le premier bénéficiaire.
Jusque-là, Mohammed VI s'en tenait à la fiction de son «plan d'autonomie large», dont il a voulu convaincre la communauté internationale qu'il est la solution unique au conflit sahraoui. L'échec essuyé devant les instances internationales par la diplomatie royale sur ce sujet oblige le souverain marocain à donner un nouvel habillage à son plan. D'où le changement de formulation auquel il a procédé en ne parlant plus d'autonomie large mais de «régionalisation avancée».
Nul n'est dupe de la substitution et le Front Polisario le premier. Autonomie ou régionalisation, les deux concepts partent du même présupposé que les patriotes sahraouis refusent, qui est la «marocanité du Sahara Occidental. Le concept de «régionalisation avancée» est d'ailleurs encore plus entaché de cette notion de «marocanité du Sahara Occidental», puisqu'en s'appliquant à l'ensemble du Royaume, il fait du territoire sahraoui une région où les lois s'appliqueront au même titre que dans les autres. Le clin d'oeil que Mohammed VI fait à la communauté internationale consiste à présenter que son plan de «régionalisation avancée» vise à enclencher un processus de démocratisation locale et, par voie de conséquence, le respect des droits de l'homme et des libertés dont bénéficieraient les Sahraouis, comme l'ensemble du peuple marocain.
La réponse du Polisario ne s'est pas fait attendre et c'est son président, Mohamed Abdelaziz, qui l'a formulée de façon lapidaire et cinglante: «Le Sahara Occidental n'est pas marocain, n'a jamais été marocain et ne sera jamais marocain».
La tentative du trône marocain de fourvoyer la communauté internationale dans un débat sans issue entre «autonomie large et régionalisation élargie» est l'ultime essai qu'il fait pour enrayer la marche du peuple sahraoui vers l'exercice de son droit à l'autodétermination et son corollaire inévitable, l'indépendance pleine et entière de son pays.
La nouvelle diversion que vient de lancer Mohammed VI ne fait que prolonger les souffrances de ce peuple sahraoui. C'est la raison pour laquelle les Nations unies et l'opinion internationale ne doivent pas dévier de la seule exigence qui doit être imposée au Maroc. Celle de se plier aux préconisations onusiennes pour la solution du conflit sahraoui, dont celle de permettre l'organisation du référendum d'autodétermination.
le quotidien d oran
Mohammed VI n'a pas du tout digéré la reculade sur le principe de «la marocanité» du Sahara Occidental à laquelle l'ont contraint les pressions internationales dans l'affaire Aminatou Haider. Son «auguste courroux» a fait au plan intérieur deux victimes expiatoires en les personnes de Chakib Benmoussa et Abdelouahed Radi, respectivement ministres de l'Intérieur et de la Justice du Royaume, qu'il a révoqués sans ménagement dimanche dernier. Le monarque s'est ainsi défaussé sur ces deux personnages de la responsabilité du tort causé à l'international au Maroc par sa gestion calamiteuse du cas Aminatou Haider.
Mais ce qu'il veut à tout prix prouver, c'est de n'avoir pas été ébranlé par sa reculade et qu'il garde la main dans l'affaire du Sahara Occidental. D'où cette «nouvelle initiative» qu'il a annoncée ce même dimanche dernier sous la forme d'un plan de «régionalisation avancée», dont le territoire sahraoui sera, selon lui, le premier bénéficiaire.
Jusque-là, Mohammed VI s'en tenait à la fiction de son «plan d'autonomie large», dont il a voulu convaincre la communauté internationale qu'il est la solution unique au conflit sahraoui. L'échec essuyé devant les instances internationales par la diplomatie royale sur ce sujet oblige le souverain marocain à donner un nouvel habillage à son plan. D'où le changement de formulation auquel il a procédé en ne parlant plus d'autonomie large mais de «régionalisation avancée».
Nul n'est dupe de la substitution et le Front Polisario le premier. Autonomie ou régionalisation, les deux concepts partent du même présupposé que les patriotes sahraouis refusent, qui est la «marocanité du Sahara Occidental. Le concept de «régionalisation avancée» est d'ailleurs encore plus entaché de cette notion de «marocanité du Sahara Occidental», puisqu'en s'appliquant à l'ensemble du Royaume, il fait du territoire sahraoui une région où les lois s'appliqueront au même titre que dans les autres. Le clin d'oeil que Mohammed VI fait à la communauté internationale consiste à présenter que son plan de «régionalisation avancée» vise à enclencher un processus de démocratisation locale et, par voie de conséquence, le respect des droits de l'homme et des libertés dont bénéficieraient les Sahraouis, comme l'ensemble du peuple marocain.
La réponse du Polisario ne s'est pas fait attendre et c'est son président, Mohamed Abdelaziz, qui l'a formulée de façon lapidaire et cinglante: «Le Sahara Occidental n'est pas marocain, n'a jamais été marocain et ne sera jamais marocain».
La tentative du trône marocain de fourvoyer la communauté internationale dans un débat sans issue entre «autonomie large et régionalisation élargie» est l'ultime essai qu'il fait pour enrayer la marche du peuple sahraoui vers l'exercice de son droit à l'autodétermination et son corollaire inévitable, l'indépendance pleine et entière de son pays.
La nouvelle diversion que vient de lancer Mohammed VI ne fait que prolonger les souffrances de ce peuple sahraoui. C'est la raison pour laquelle les Nations unies et l'opinion internationale ne doivent pas dévier de la seule exigence qui doit être imposée au Maroc. Celle de se plier aux préconisations onusiennes pour la solution du conflit sahraoui, dont celle de permettre l'organisation du référendum d'autodétermination.
le quotidien d oran
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