Des places transformées en dépotoir et des rénovations suspectes causent la mort de ses habitants
Une décision politique pour sauver La Casbah
El Khabar
07-01-2010
Par Samira Iratni /Alger
L’historique quartier de La Casbah a énormément perdu de son lustre d’antan en raison des négligences et de l’absence d’autorités se chargeant de gérer ce patrimoine historique ; si les façades sont « rafistolées » pour tromper l’œil des passants et attirer les touristes, l’envers du décor est peu reluisant et ne saurait changer sans une décision politique.
D’où que l’on regarde l’authenticité de ce lieu nous saute aux yeux, La Casbah nous interpelle, non pour admirer mais pour déplorer ce que le temps et l’inertie des autorités a fait de ce patrimoine national, saurait-t-on reconnaitre dans ces ruines les merveilleuses bâtisses qu’elles étaient ? Où est sa quiétude et son « ambiance d’antan », remplacées aujourd’hui par des problèmes sociaux devenus le nouveaux cachet du quartier. Les opportunistes ont sacrifié son histoire pour par parvenir à leurs fins dérisoires.
Début de notre découverte en compagnie des habitants de La Casbah ; Premier arrêt « Zoudj Ayoun » classées après la découverte d’importants vestiges romains, en passant par les bidonvilles qui ont envahi la basse Casbah et dont la plupart des habitants ont investi les lieux une fois les autochtones relogés. Nous avons ensuite commencer a arpenter La Casbah, en empruntant des ruelles ou comme se plait à les appeler un de nos guides improvisé « les raccourcis », celui-ci nous a d’ailleurs énuméré les cinq quartiers de La Casbah, « Sidi Ramdane, Souk El Djemaa, Sidi Abdellah, El Bhar Lahmer, et Zoudj Ayoun », dont le découpage s’est fait du temps de l’ancien gouverneur d’Alger Chérif Rahmani. Projet ambitieux qui été étouffé dans l’œuf, c'est-à-dire avant le relogement des habitants de Bhar Lahmer, en raison des dissensions au sujet de l’enveloppe financière allouée en 1998 par l’Etat et par l’Unesco, à la réhabilitation de La Casbah, sans oublier les velléités de la municipalité de faire main basse sur la somme pour rembourser ses 20 milliards de centimes de dettes après la vente de biens immobiliers pour leur compte personnel. Les 1200 logements devant être livrés aux familles en ayant bénéficié en 2002, ont finalement été utilisés au relogement des familles victimes des inondations de Bab El oued en 2001.
Nous sommes également passés par la mosquée de Betchine qui devait être rénovée depuis 2001, mais qui est toujours entourée de planches en bois et sans l’ombre d’un début de travaux. Nous avons terminé notre petite visite jonchés de détritus et de maisons en ruines dont les habitants disent qu’elles sont au nombre de 200 et dont 350 autres menacent ruine.
« Attention, ne vous laissez pas impressionner par les façades des maisons se trouvant sur le circuit tracé pour les touristes, car derrière celles-ci se cachent les scandales des responsables qui se sont succédés pour piller La Casbah » nous dira un de nos guides qui n’a cessé de commenter chaque millimètre de La Casbah. Les fondations sur lesquelles nos ministres ont marqué une halte sont toujours dans le même état, à l’instar de la place qui a abrité feu Mohamed Boudiaf et les membres de l’OS, est devenue un lieu où se regroupe les jeunes pour planifier leur plan de « Harga », de même que la stèle commémorative des martyrs du 15 juillet et du 10Aout 1956, qui est devenue une véritable décharge publique. Nous avons à cette occasion et tout à fait par hasard rencontrer une bande de jeunes qui s’employaient à « rafistolées » une maison dont seul le terrain où elle avait été construite gardait encore de la valeur, nous avons alors demandé à l’entrepreneur les normes requises pour la rénovation de ces maisons, il nous a alors répondu : « nous ne faisons pour l’instant que protéger la vie des citoyens, la rénovation serait impossible à ce stade là, en plus du manque d’expérience de l’Algérie dans le domaine de l’architecture turque »
Une décision politique pour sauver La Casbah
El Khabar
07-01-2010
Par Samira Iratni /Alger
L’historique quartier de La Casbah a énormément perdu de son lustre d’antan en raison des négligences et de l’absence d’autorités se chargeant de gérer ce patrimoine historique ; si les façades sont « rafistolées » pour tromper l’œil des passants et attirer les touristes, l’envers du décor est peu reluisant et ne saurait changer sans une décision politique.
D’où que l’on regarde l’authenticité de ce lieu nous saute aux yeux, La Casbah nous interpelle, non pour admirer mais pour déplorer ce que le temps et l’inertie des autorités a fait de ce patrimoine national, saurait-t-on reconnaitre dans ces ruines les merveilleuses bâtisses qu’elles étaient ? Où est sa quiétude et son « ambiance d’antan », remplacées aujourd’hui par des problèmes sociaux devenus le nouveaux cachet du quartier. Les opportunistes ont sacrifié son histoire pour par parvenir à leurs fins dérisoires.
Début de notre découverte en compagnie des habitants de La Casbah ; Premier arrêt « Zoudj Ayoun » classées après la découverte d’importants vestiges romains, en passant par les bidonvilles qui ont envahi la basse Casbah et dont la plupart des habitants ont investi les lieux une fois les autochtones relogés. Nous avons ensuite commencer a arpenter La Casbah, en empruntant des ruelles ou comme se plait à les appeler un de nos guides improvisé « les raccourcis », celui-ci nous a d’ailleurs énuméré les cinq quartiers de La Casbah, « Sidi Ramdane, Souk El Djemaa, Sidi Abdellah, El Bhar Lahmer, et Zoudj Ayoun », dont le découpage s’est fait du temps de l’ancien gouverneur d’Alger Chérif Rahmani. Projet ambitieux qui été étouffé dans l’œuf, c'est-à-dire avant le relogement des habitants de Bhar Lahmer, en raison des dissensions au sujet de l’enveloppe financière allouée en 1998 par l’Etat et par l’Unesco, à la réhabilitation de La Casbah, sans oublier les velléités de la municipalité de faire main basse sur la somme pour rembourser ses 20 milliards de centimes de dettes après la vente de biens immobiliers pour leur compte personnel. Les 1200 logements devant être livrés aux familles en ayant bénéficié en 2002, ont finalement été utilisés au relogement des familles victimes des inondations de Bab El oued en 2001.
Nous sommes également passés par la mosquée de Betchine qui devait être rénovée depuis 2001, mais qui est toujours entourée de planches en bois et sans l’ombre d’un début de travaux. Nous avons terminé notre petite visite jonchés de détritus et de maisons en ruines dont les habitants disent qu’elles sont au nombre de 200 et dont 350 autres menacent ruine.
« Attention, ne vous laissez pas impressionner par les façades des maisons se trouvant sur le circuit tracé pour les touristes, car derrière celles-ci se cachent les scandales des responsables qui se sont succédés pour piller La Casbah » nous dira un de nos guides qui n’a cessé de commenter chaque millimètre de La Casbah. Les fondations sur lesquelles nos ministres ont marqué une halte sont toujours dans le même état, à l’instar de la place qui a abrité feu Mohamed Boudiaf et les membres de l’OS, est devenue un lieu où se regroupe les jeunes pour planifier leur plan de « Harga », de même que la stèle commémorative des martyrs du 15 juillet et du 10Aout 1956, qui est devenue une véritable décharge publique. Nous avons à cette occasion et tout à fait par hasard rencontrer une bande de jeunes qui s’employaient à « rafistolées » une maison dont seul le terrain où elle avait été construite gardait encore de la valeur, nous avons alors demandé à l’entrepreneur les normes requises pour la rénovation de ces maisons, il nous a alors répondu : « nous ne faisons pour l’instant que protéger la vie des citoyens, la rénovation serait impossible à ce stade là, en plus du manque d’expérience de l’Algérie dans le domaine de l’architecture turque »
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