Lettre de fiction de Mme Aminatou Haidar à Mme Clinton et Sarkosi
jeudi 7 janvier 2010 (23h09)
6 commentaires
Détente.
Lettre de fiction de Mme Aminatou Haidar
A
Mme Hilary Clinton
et messieurs Obama, Sarkosy et Ban Ki Moon,
de la part de votre soeur Fatimatou Haidar
Chère amie et chers collègues !
Je viens vous remercier de votre sollicitude et de votre présence mondialisée à ce qui allait être mon chevet. De ma tombe, c’est une statue que vous avez dressée ! Toutes les ONG et toute la presse, les prix Nobel qui m’on précédé pour cette future distinction, je les remercie aussi ! Comme je remercie tous les souteneurs…Enfin, tous les soutiens, grands et petits, pas ceux des mamelles que je n’ai plus, à force d’être affamée, mais les soutiens et les sous vôtres, qui longuement et largement déployés, m’ont offert leurs vivats quand j’étais mortifiée ! Momifiée comme Cléopâtre par le pouvoir des pharaons maghrébins !
N’allez pas croire je parle de ceux qui m’ont soutenue, quand je n’avais plus de pattes ni de membres pour bouger ! Hormis les roues de la chaise qu’on poussait et le lit où je traînais, sous de chaudes cachâtes espagnoles ! Entendez les couvertures ! Il n’y que ça qui tienne au chaud ! Les maris, pacha ou gouverneurs sont occupés ailleurs ! Par leurs ouailles ! Mme Clinton en sait quelque chose, elle qui a dirigé l’Amérique et qui dirige le monde, maintenant ! De guerre lasse, j’ai offert la liberté au mien ! Je suis seule ! Je préfère la vie monacale, celle de la passion et du martyre, à celle du couple où l’on crève ‘’incognita’’ dans l’ignorance et la domesticité ! Cette vie crevante sans prestige d’aliénées, qui vous casse toute possibilité de révolte et de libertés ! Passionaria, ça me va comme rôle ! Même si je dois servir la bière ou le lait de chamelles aux combattants du Polisario !
A mon retour au Sahara, ce n’est pas un désert, une terra nullius du tout…Zut j’ai oublié de faire comme le Pape et Hassan II une prière à ma descente d’avion ! Laâyoune, c’est mes yeux et ma source…Tata, patati et patata, c’est le village oublié de ma naissance et nos ancêtres gaulois ! Zut ! Almoravides et Almohades ! C’est une séquence que je renie ! Vous me voyez faire la révolution, sous couvert des droits de l’homme à Tata ? Ouine tata ? Tata ouine ? Une ville naufragée dans le désert marocain ! Une femme inconnue dans un commissariat inconnu dans une ville méconnue ! Pas pour moi, merci, je préfère la grandeur, Vôtre Grandeur !
Laâyoune ? Il n’y a pas de doute, on y a ramassé bien des soldats en civil marocains, pour en faire une ville ! Pas si vile, je le concède ! Ce n’est plus ce marché de dromadaires avec deux espagnols de la guardia civil, sous un drapeau espagnol déchiqueté en lambeaux par les vents ! Il y a de grandes cités qui se sont développées depuis la Marche Verte ! 350.000 marcheurs en camions pendant que le reste des sahrouis on été livrés en masse au sanctuaire de Tindouf par les moyens algériens ! Qu’est-ce qu’on ne peut pas faire pour nous ! En fait, Laâyoune où je réside, quand je ne suis pas invitée çà et là pour recevoir un prix ou une médaille, est une grande ville du Maroc. Pardon du SahaRasd ! Maintenant, au Sahara espagnol, zut, marocain rezut, enfin au désert, je veux dire chez moi, je peux bien manger ! Car je ne supporte pas la bouf des aérogares espagnoles ! Il me faut juste un mari pour skipper avec lui de temps en temps entre deux aérogares et deux grèves ! El hamdoullah, j’ai deux enfants, il n’a pas à se fatiguer de ce côté-là !
Je suis rentrée à mes cuisines, grâce à votre entregent ! Je vous remercie madame, messieurs de votre geste humanitaire et de votre politique pugnace ! Si je suis native de Tata, je ne le crie pas sur tous les toits, ni trop fort, de peur d’être confondue dans une certaine marocanité ! C’est abominable d’être ce qu’on n’est pas ! Moi, je suis pour le distinguo. Le droit de parler d’identité de patrie, de nationalité et de refaire tout ça à la demande de la personne ! C’est ça la mondialisation ou pas ! Je n’ai pas de frontières ni de douane, ni de murs dans mon esprit pour m’embastiller ! Les murs je laisse cette peur aux juifs, aux chinois et aux marocains ! Cet esprit de peur d’autrui, je ce cède comme la marocanité aux autres ! Si on naît athée, juive ou musulmane, nous avons le droit de devenir chrétiennes ou bouddhistes ! Je suis née par erreur marocaine, ai-je le devoir de subir à vie ce macabre destin ?
J’ai le droit et vous le devoir de devenir européenne ou américaine. Le terroir, la culture, le territoire, la religion la philosophie, la géographie, la morale, l’ethnicité, ce n’est pas écrit sur mes chromosomes ! Ni sur mon visage. Je peux bien être iranienne, indienne, chilienne, mexicaine ou guatémaltèque ! Ah, être suédoise ou suissesse ? J’aurais aimé ! Mes supporters, mes amis angériens, algériens, mine de rien, ils ont du flousse là-bas, dans les sables, au fond des puits, dans les caves des suisses ! Mais il n’y pas assez de minarets ni de mosquées…Je risque d’être vite dépaysée ? Il y a trop de ringards, des suissards qui se rappellent encore des croisades. ! Moi je veux bien restituer le spirituel au temporaire, la nationalité au temporel ! Je ne suis pas née guenon ou singe pour rester dans ma fourrure ou ma forêt ! Je ne suis pas une chamelle, j’ai décidé de ma sahraouité ! Point barre ! Alors mon autonomie, je l’ai tout de suite gagnée, puisque les marocains veulent me la donner ! Je l’ai chopée, au passage, comme une gono à l’aérogare !
On vous parle de duplicité, de félonie, de renégate ! Foutaise ! La marocanité, n’est pas mon choix, je suis libre ! J’ai décidé de ma nationalité avant que Sarkosy ne parle d’identité ! La citoyenneté marocaine, je vous en fais cadeau !
Je ne suis pas une traitresse ! C’est un souvenir que je veux fuir et que je ne veux plus montrer ! Mon destin est de m’oublier et de me laver de ce qui me fait honte et qui colle à ma peau. Je veux me laver de l’humiliation des prisons pour offrir ma vie et mon âme aux hommes. Je veux leur offrir le sable et les oasis qui coulent dans mon corps ! Ma volonté, ma destinée est de m’intéresser au sort de ceux de ces prisonniers chez eux qui souffrent dans les villes du Sahara ! Mon Sahara !
Aujourd’hui mes fans à travers le monde, me qualifient de Gandhi des sables, de rose des sables, de lubie des mirages, de messagère ou de mégère du Polisario, d’égérie d’Alger. Certains disent que je suis une icône, ils savent pourtant que je suis loin d’être une conne ! Voyez, ça me fait sourire ! Si je vis la paix et le succès, c’est grâce au courage et à la passion que vous avez mobilisés ! Vous les chefs du monde, vous m’avez hissée au dessus du « tracteur » et des détracteurs ! Vous m’avez poussée alors que les marocains m’ont repoussée comme une serpillière ! Vous m’accompagnez dans mon défi, face aux forces du mal. Vous m’encouragez face aux forces occultes du moyen-âge qui nous emmurent et nous empêchent de rentrer chez nous, en Espagne, pardon au Maroc. Zut, vous m’avez comprise, au Sahara algérien ! Comprenez que si je fais des lapsus, dont je vous prie de m’en excuser ! C’est du fait de la grève de la faim. C’est le syndrome de Lanzarote !
On a le droit d’éplucher quelques chocolats sous la housse ! Des ébats en somme, hors cameras ! On a voulu me lapider et prétendre que j’ai fait une fausse grève de la faim ! Le principal de mon opération est basé sur la tromperie et la duplicité ! Le principal est dans l’action des acteurs et dans le scénario ! Si les gens ont été trompés, c’est le jeu de la mise en scène ! La guerre est aussi la tromperie ! Et si l’adversaire est tombé dans le panneau on ne va pas s’émouvoir ! Je ne vais pas leur offrir ma mort en spectacle pour recueillir leurs larmes ! Si les gens pleurent dans films, ils savent bien que les comédiens ne meurent pas ! J’ai fais semblant de maîtriser ma faim ! Je n’ai volé personne, je n’ai tué personne ! Alors trêve de moralité quand l’essence de l diplomatie tire sa révérence à l’hypocrisie !
J’ai pris avec moi les papiers d’emballage comme souvenir et surtout pour que les journalistes ne les voient pas ! Si vous venez au Maroc, pardon au Sahara du Nord, s’il vous plait apportez-moi du chocolat des mêmes marques qui m’ont sauvée de la faim ! Je n’ai trompé personne ni apitoyé personne ! A la guerre come à la guerre, ce n’est pas un montage, ni un abus ! On peut bien attaquer une banque avec un faux fusil ! Et quand on est Gandhi comme moi, on déteste la violence !
jeudi 7 janvier 2010 (23h09)
6 commentaires
Détente.
Lettre de fiction de Mme Aminatou Haidar
A
Mme Hilary Clinton
et messieurs Obama, Sarkosy et Ban Ki Moon,
de la part de votre soeur Fatimatou Haidar
Chère amie et chers collègues !
Je viens vous remercier de votre sollicitude et de votre présence mondialisée à ce qui allait être mon chevet. De ma tombe, c’est une statue que vous avez dressée ! Toutes les ONG et toute la presse, les prix Nobel qui m’on précédé pour cette future distinction, je les remercie aussi ! Comme je remercie tous les souteneurs…Enfin, tous les soutiens, grands et petits, pas ceux des mamelles que je n’ai plus, à force d’être affamée, mais les soutiens et les sous vôtres, qui longuement et largement déployés, m’ont offert leurs vivats quand j’étais mortifiée ! Momifiée comme Cléopâtre par le pouvoir des pharaons maghrébins !
N’allez pas croire je parle de ceux qui m’ont soutenue, quand je n’avais plus de pattes ni de membres pour bouger ! Hormis les roues de la chaise qu’on poussait et le lit où je traînais, sous de chaudes cachâtes espagnoles ! Entendez les couvertures ! Il n’y que ça qui tienne au chaud ! Les maris, pacha ou gouverneurs sont occupés ailleurs ! Par leurs ouailles ! Mme Clinton en sait quelque chose, elle qui a dirigé l’Amérique et qui dirige le monde, maintenant ! De guerre lasse, j’ai offert la liberté au mien ! Je suis seule ! Je préfère la vie monacale, celle de la passion et du martyre, à celle du couple où l’on crève ‘’incognita’’ dans l’ignorance et la domesticité ! Cette vie crevante sans prestige d’aliénées, qui vous casse toute possibilité de révolte et de libertés ! Passionaria, ça me va comme rôle ! Même si je dois servir la bière ou le lait de chamelles aux combattants du Polisario !
A mon retour au Sahara, ce n’est pas un désert, une terra nullius du tout…Zut j’ai oublié de faire comme le Pape et Hassan II une prière à ma descente d’avion ! Laâyoune, c’est mes yeux et ma source…Tata, patati et patata, c’est le village oublié de ma naissance et nos ancêtres gaulois ! Zut ! Almoravides et Almohades ! C’est une séquence que je renie ! Vous me voyez faire la révolution, sous couvert des droits de l’homme à Tata ? Ouine tata ? Tata ouine ? Une ville naufragée dans le désert marocain ! Une femme inconnue dans un commissariat inconnu dans une ville méconnue ! Pas pour moi, merci, je préfère la grandeur, Vôtre Grandeur !
Laâyoune ? Il n’y a pas de doute, on y a ramassé bien des soldats en civil marocains, pour en faire une ville ! Pas si vile, je le concède ! Ce n’est plus ce marché de dromadaires avec deux espagnols de la guardia civil, sous un drapeau espagnol déchiqueté en lambeaux par les vents ! Il y a de grandes cités qui se sont développées depuis la Marche Verte ! 350.000 marcheurs en camions pendant que le reste des sahrouis on été livrés en masse au sanctuaire de Tindouf par les moyens algériens ! Qu’est-ce qu’on ne peut pas faire pour nous ! En fait, Laâyoune où je réside, quand je ne suis pas invitée çà et là pour recevoir un prix ou une médaille, est une grande ville du Maroc. Pardon du SahaRasd ! Maintenant, au Sahara espagnol, zut, marocain rezut, enfin au désert, je veux dire chez moi, je peux bien manger ! Car je ne supporte pas la bouf des aérogares espagnoles ! Il me faut juste un mari pour skipper avec lui de temps en temps entre deux aérogares et deux grèves ! El hamdoullah, j’ai deux enfants, il n’a pas à se fatiguer de ce côté-là !
Je suis rentrée à mes cuisines, grâce à votre entregent ! Je vous remercie madame, messieurs de votre geste humanitaire et de votre politique pugnace ! Si je suis native de Tata, je ne le crie pas sur tous les toits, ni trop fort, de peur d’être confondue dans une certaine marocanité ! C’est abominable d’être ce qu’on n’est pas ! Moi, je suis pour le distinguo. Le droit de parler d’identité de patrie, de nationalité et de refaire tout ça à la demande de la personne ! C’est ça la mondialisation ou pas ! Je n’ai pas de frontières ni de douane, ni de murs dans mon esprit pour m’embastiller ! Les murs je laisse cette peur aux juifs, aux chinois et aux marocains ! Cet esprit de peur d’autrui, je ce cède comme la marocanité aux autres ! Si on naît athée, juive ou musulmane, nous avons le droit de devenir chrétiennes ou bouddhistes ! Je suis née par erreur marocaine, ai-je le devoir de subir à vie ce macabre destin ?
J’ai le droit et vous le devoir de devenir européenne ou américaine. Le terroir, la culture, le territoire, la religion la philosophie, la géographie, la morale, l’ethnicité, ce n’est pas écrit sur mes chromosomes ! Ni sur mon visage. Je peux bien être iranienne, indienne, chilienne, mexicaine ou guatémaltèque ! Ah, être suédoise ou suissesse ? J’aurais aimé ! Mes supporters, mes amis angériens, algériens, mine de rien, ils ont du flousse là-bas, dans les sables, au fond des puits, dans les caves des suisses ! Mais il n’y pas assez de minarets ni de mosquées…Je risque d’être vite dépaysée ? Il y a trop de ringards, des suissards qui se rappellent encore des croisades. ! Moi je veux bien restituer le spirituel au temporaire, la nationalité au temporel ! Je ne suis pas née guenon ou singe pour rester dans ma fourrure ou ma forêt ! Je ne suis pas une chamelle, j’ai décidé de ma sahraouité ! Point barre ! Alors mon autonomie, je l’ai tout de suite gagnée, puisque les marocains veulent me la donner ! Je l’ai chopée, au passage, comme une gono à l’aérogare !
On vous parle de duplicité, de félonie, de renégate ! Foutaise ! La marocanité, n’est pas mon choix, je suis libre ! J’ai décidé de ma nationalité avant que Sarkosy ne parle d’identité ! La citoyenneté marocaine, je vous en fais cadeau !
Je ne suis pas une traitresse ! C’est un souvenir que je veux fuir et que je ne veux plus montrer ! Mon destin est de m’oublier et de me laver de ce qui me fait honte et qui colle à ma peau. Je veux me laver de l’humiliation des prisons pour offrir ma vie et mon âme aux hommes. Je veux leur offrir le sable et les oasis qui coulent dans mon corps ! Ma volonté, ma destinée est de m’intéresser au sort de ceux de ces prisonniers chez eux qui souffrent dans les villes du Sahara ! Mon Sahara !
Aujourd’hui mes fans à travers le monde, me qualifient de Gandhi des sables, de rose des sables, de lubie des mirages, de messagère ou de mégère du Polisario, d’égérie d’Alger. Certains disent que je suis une icône, ils savent pourtant que je suis loin d’être une conne ! Voyez, ça me fait sourire ! Si je vis la paix et le succès, c’est grâce au courage et à la passion que vous avez mobilisés ! Vous les chefs du monde, vous m’avez hissée au dessus du « tracteur » et des détracteurs ! Vous m’avez poussée alors que les marocains m’ont repoussée comme une serpillière ! Vous m’accompagnez dans mon défi, face aux forces du mal. Vous m’encouragez face aux forces occultes du moyen-âge qui nous emmurent et nous empêchent de rentrer chez nous, en Espagne, pardon au Maroc. Zut, vous m’avez comprise, au Sahara algérien ! Comprenez que si je fais des lapsus, dont je vous prie de m’en excuser ! C’est du fait de la grève de la faim. C’est le syndrome de Lanzarote !
On a le droit d’éplucher quelques chocolats sous la housse ! Des ébats en somme, hors cameras ! On a voulu me lapider et prétendre que j’ai fait une fausse grève de la faim ! Le principal de mon opération est basé sur la tromperie et la duplicité ! Le principal est dans l’action des acteurs et dans le scénario ! Si les gens ont été trompés, c’est le jeu de la mise en scène ! La guerre est aussi la tromperie ! Et si l’adversaire est tombé dans le panneau on ne va pas s’émouvoir ! Je ne vais pas leur offrir ma mort en spectacle pour recueillir leurs larmes ! Si les gens pleurent dans films, ils savent bien que les comédiens ne meurent pas ! J’ai fais semblant de maîtriser ma faim ! Je n’ai volé personne, je n’ai tué personne ! Alors trêve de moralité quand l’essence de l diplomatie tire sa révérence à l’hypocrisie !
J’ai pris avec moi les papiers d’emballage comme souvenir et surtout pour que les journalistes ne les voient pas ! Si vous venez au Maroc, pardon au Sahara du Nord, s’il vous plait apportez-moi du chocolat des mêmes marques qui m’ont sauvée de la faim ! Je n’ai trompé personne ni apitoyé personne ! A la guerre come à la guerre, ce n’est pas un montage, ni un abus ! On peut bien attaquer une banque avec un faux fusil ! Et quand on est Gandhi comme moi, on déteste la violence !
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