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Le grand bazar du transport urbain en Algérie

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  • Le grand bazar du transport urbain en Algérie

    Des embouteillages à n’en plus finir, des bouchons monstres à tous les coins de rue, des bus vieillots et dangereux, un réseau de transport défectueux et irrégulier, des trains de banlieue accumulant au quotidien des retards inconsidérés, des chauffeurs de taxi qui imposent leur diktat aux clients, des receveurs de bus impolis et discourtois, une conduite dangereuse à l’origine de nombreux accidents de la route, etc., voilà à quoi se résume aujourd’hui le transport urbain en Algéries en général et à Alger en particulier.

    Un tableau noir que les pouvoirs publics ne cachent plus à présent car, eux aussi n’ont pas hésité à qualifier la situation qui prévaut dans les transports urbains de «grand bazar», pour reprendre la fameuse expression de Amar Tou, le ministre en charge du secteur des transports.

    «Ce sont les transporteurs qui font la loi au détriment de la réglementation et des lois de la République», disait-il sans ambages, à ce propos, l’année dernière, lors d’une réunion avec l’ensemble des directeurs de transport de wilaya, lesquels ont encaissé ce jour-là des reproches d’une rare virulence de la part de leur patron. Jugez-en : «Vous avez failli à vos prérogatives et vos responsabilités. Vous êtes considérés comme complices par votre négligence et votre démission.» L’aveu d’échec est donc bel et bien amer.

    Du moins aussi amer que la colère noire du ministre. Ainsi, «la démobilisation des pouvoirs publics en ce qui concerne l’application de la réglementation en vigueur» n’est plus à prouver. Et, aujourd’hui, force est de le constater. La libéralisation du secteur n’a jamais abouti à une situation meilleure. Et pour cause, une vingtaine d’années plus tard, le constat est le suivant : «Non-respect des règles d’exploitation, concurrence déloyale des opérateurs privés, absence de contrôle nécessaire de l’autorité en charge, un système de correspondance qui induit des surcoûts de transport pour les voyageurs», dénoncent la majorité des experts du transport urbain.

    L’absence de professionnalisme et la prédominance de la pratique artisanale, la dislocation des réseaux du transport urbain, l’insuffisance de gares et de stations, une mobilité insuffisamment couverte en milieu urbain par les moyens de transport offerts sont largement déplorés par les citoyens qui font chaque jour les frais de cette gabegie indescriptible.

    Une déstructuration d’un secteur stratégique qui handicape, de surcroît, le développement du pays puisque de nombreux investisseurs ont fait savoir que transporter leur personnel en Algérie est une tâche pénible.

    Pourtant, quantitativement, le nombre d’opérateurs de transport collectif urbain n’a cessé d’évoluer depuis 2004. Preuve en est : le secteur privé était détenu par 9 525 opérateurs en 2004, tandis que le secteur public fonctionnait seulement avec 34 opérateurs. Il faut savoir que, rien que pour l’année 2008, le secteur privé était composé de 11 364 opérateurs, alors que le public a sensiblement régressé par rapport à 2004, comptant seulement 17 opérateurs.

    Sur un autre chapitre, on constate que le parc national de transport urbain, selon les chiffres du ministère, se compose de près de 13 000 véhicules. Un parc qui se retrouve tout de même dans un état de vieillissement avancé.

    Mais cela n’a guère motivé le département d’Amar Tou pour retirer certains véhicules de transport des réseaux urbains, avançant comme prétexte l’existence d’agences de contrôle technique. Or, ces mêmes agences avouent que près de 50% des véhicules de ce parc ont plus de 10 ans d’âge !

    Par ailleurs, le nombre des véhicules de transport ayant plus de 19 ans d’âge est en augmentation constante, tandis que celui concernant les véhicules ayant plus de 15 ans représente 30% du parc total exploité !

    S’agissant du service public, les responsables du ministère des Transports considèrent que les prestations laissent à désirer. Aussi bien dans le secteur privé que public, le transport urbain demeure confronté à toutes les dérives. Quant aux infractions constatées, elles vont de l’excès de vitesse, de l’intimidation de la clientèle à l’exploitation des mineurs avec des salaires très bas. Un secteur qualifié carrément de zone de non-droit par les responsables des organismes publics de contrôle.

    Ces derniers avertissent que la situation du transport urbain ne cesse de s’aggraver par l’absence de l’administration. Le désordre est encore plus désastreux côté taxis.

    A ce sujet, les observateurs avertis épinglent régulièrement «les syndicats des chauffeurs de taxi qui font la loi en l’absence d’une autorité censée réguler cette activité». Un autre constat du laxisme des autorités publiques. Surtout lorsqu’on sait que 41,27% des licences de taxi attribuées ne sont pas exploitées, soit 57 178 sur un total de 138 552 licences. Il est à souligner qu’un nombre de 137 087 licences sont attribuées à des anciens moudjahidine et/ou des enfants ou veuves de chahid, alors que les particuliers ne détiennent que 1 465 licences.

    Inutile de préciser que les licences de taxi font l’objet d’un trafic immense qui brasse des milliards de centimes par an. Une situation qui a favorisé par la suite l’émergence des «clandestins». Ces derniers se sont fortement implantés dans le paysage urbain de nos villes.

    Mieux, des citoyens remettent leur destin entre les mains de ces chauffeurs informels car au moins ces derniers accomplissent des courses en veillant à la satisfaction de leurs clients. La nuit où tous les autres services de transport sont quasiment inexistants dans les grandes villes, l’apport de ces «clandestins» est plus que précieux si on veut quitter un endroit pour en joindre un autre.

    Souvent, pour emmener des femmes enceintes à l’hôpital, pour rendre visite à des proches ou faire des courses urgentes, les Algériens recourent aux services de ces clandestins.

    Eh bien, dans ce grand bazar qu’est le transport urbain, le citoyen lambda est amené lui aussi à improviser pour se déplacer.

    Sauf que cela lui coûte parfois «les yeux de la tête». A qui la faute ? Certainement pas à lui, qui subit tout sans pour autant être le responsable de quoi que ce soit…

    Par la Tribune

  • #2
    Les usagers à Tlemcen confrontés à une situation difficile

    Le transport n’a pas été épargné par la situation et il est donc très important d’analyser l’incidence que la crise actuelle a sur les services urbains et également sur la qualité de vie dans les villes et sa répercussion sur l’environnement.

    Cela explique que l’avenir des systèmes de transport urbain, de même que les questions de planification et d’exploitation qui y sont associées, sont des enjeux de grande importance. La rapidité des changements en ce domaine complique sérieusement l’évaluation des futurs besoins en transport. Toutefois, la planification de ces besoins pourrait être facilitée si l’on évaluait les problèmes liés aux infrastructures indépendamment des problèmes liés au contexte, tels la stagnation démographique, l’étalement urbain, l’environnement, etc.

    A Tlemcen, le transport des voyageurs n’en finit pas de vivre un climat de crise... mais aussi de croissance.

    Ce dernier semble aller de difficultés en difficultés, laissant aux observateurs l’impression d’un double échec jusqu’à encourager le clandestin à prendre de l’ampleur dans toute la région, car il s’agit de déséquilibres et de contradictions du système de transport de voyageurs, où les citoyens s’énervent devant le manque de taxi. L’une des questions les plus pertinentes posées par plus d’un étant où va notre société, et pour combien de temps acceptera-t-elle cette crise ?

    Des sources de la direction des transports indiquent que la wilaya compte près de 1 200 bus et Karsan, toutes capacités confondues, allant de 15 à 100 places, desservant 195 dessertes. Avec ces moyens, la capacité de places offertes, nous indique-t-on, est passée d’environ 33 000 places en 2008 a plus de 37 000 durant 2009.

    Concernant le nombre de taxis, ce dernier est, selon des sources de la direction des transports, de pas moins de 5 200, soit un taxi pour 170 habitants. A cela s’ajoutent les bus de l’entreprise de transport urbain de Tlemcen, considérée comme un souffle pour les citoyens.

    Située dans la localité d’Abou Tachfine, cette entreprise fait partie du programme du gouvernement visant le renforcement du réseau du transport urbain par des unités de transport public et la décompression que connaît le secteur. Cette entreprise a pour mission de renforcer la flotte existante, où presque une vingtaine de bus d’une capacité de 100 places (assises et debout) sont mis en service afin d’améliorer la situation.Malheureusement, malgré toute cette flotte, la crise, a-t-on constaté, est quotidiennement enregistrée. La crise du transport persiste à travers la wilaya de Tlemcen.

    Les citoyens ont des difficultés à regagner leurs lieux de travail et les opportunistes profitent de l’occasion en imposant des tarifs enrageants. Mais ils sont obligés d’emprunter ces transporteurs d’occasion, en attendant la bonne organisation des transporteurs, et la revue de la carte du transport par la direction concernée. Cela, comme on l’explique, est dû au non-respect du cahier des charges signé par les promoteurs dépassant le millier. Parmi les grands axes à respecter : l’interdiction des cassettes audio, le respect de l’itinéraire, le respect du client etc., choses que l’ensemble des promoteurs n’a pas respectées .

    Par ailleurs, il est à souligner qu’un certain nombre de taxis clandestins officient, notamment aux abords des gares et des stations, en ville, etc.
    Les chauffeurs de taxi réclament une totale volonté de lutter, par tous les moyens, contre la concurrence déloyale des taxis clandestins. Le transport de personnes par taxi clandestin a accusé, la dernière décennie, une augmentation qui a pris l’allure de phénomène. Aujourd’hui, c’est devenu un mode de transport à part entière. Certaines stations ont «poussé» à travers le tissu urbain. Ces dernières étaient au départ improvisées et deviennent connues au fur et à mesure.

    Le chômage et le climat plutôt favorable ont même d’encouragé l’apparition et le développement de ce type d’activité, et ont fait que cette fonction est très répandue dans la wilaya tout entière. Même ceux qui ont acheté des véhicules neufs par facilités font des «courses», histoire, selon eux de rembourser le crédit. L’insuffisance, voire l’absence de contrôle et de sanction, encourage cette activité et même ceux qui ont été interpellés reprennent le service après que leur moyen de transport a été mis en fourrière. Le développement du transport informel témoigne de l’existence de profonds dysfonctionnements en matière de transports et le chômage structurel a poussé une catégorie à travailler dans le transport informel.

    Pour la catégorie ayant déjà un travail, il s’agit surtout d’améliorer son revenu. Ce type de transport, même s’il reste interdit est toléré par les brigades de police ou de gendarmerie qui ont pour mission de les traquer. Les clandestins sont toujours là à toute heure de la journée, et disponibles même de nuit.

    Dans ce sillage, la mission du contrôle demeure impossible, dans un territoire vaste. A cet effet, on nous signale que seuls les policiers peuvent mettre les pendules à l’heure, puisque une carte d’horaires est mise à la disposition des bus et Karsan. Ce qui peut encore apporter des solutions c’est la réalisation des gares routières, et abris afin de mieux cerner le problème qui provoque la crise dans certaines localités de la wilaya de Tlemcen, et où le citoyen se trouve quotidiennement confronté au calvaire du transport. Touché dans son amour-propre, le citoyen ne sait que faire, et l’unique recours reste le clandestin, ou faire de l’auto-stop.

    Face à cette situation désolante vécue dans la wilaya de Tlemcen, les responsables locaux doivent appliquer des sanctions sévères à l’encontre des propriétaires de taxi, de bus ou de Karsan. «Il faut les obliger à respecter l’horaire», nous dit-on.

    Un autre problème est signalé. Il s’agit de la vétusté des taxis dont l’état et l’allure mécanique ne répondent à aucune norme.

    Raison, d’ailleurs et nul ne peut le nier, pour laquelle les «vieux» taxis sont souvent victimes d’accidents. A ce sujet, il est souhaitable d’immobiliser ces engins meurtriers et d’encourager l’accès à un véhicule neuf, par le biais de la banque. Ainsi, les planificateurs devraient, théoriquement, former le groupe professionnel le plus habilité à comprendre les problèmes liés au transport, envisager les solutions potentielles et les compromis nécessaires lors du choix d’une solution.

    Malheureusement, la planification des transports et les planificateurs en transport ne sont pas perçus aujourd’hui comme particulièrement efficaces dans le processus de prise de décision. Les planificateurs en transport sont supposés fournir aux décideurs une information basée sur une analyse technique objective.

    Or, on a plutôt tendance à demander aux planificateurs de fournir un support aux décisions qui sont déjà prises ou à les utiliser comme excuse pour différer un litige que le processus politique aime mieux ne pas avoir à traiter.


    Par la Tribune

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