Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Google contre la justice américaine

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Google contre la justice américaine

    Google vient de marquer des points auprès de ses utilisateurs en refusant de répondre à la demande de Alberto Gonzales (Ministre de la justice - USA) qui exige à ce que lui soit remise une liste de requêtes utilisées par les internautes sur google pendant l'été 2005.

    C'est dire que l'internaute gagnera à modérer sa curiosité et ne pas chercher des contenus "illégaux" sur Internet. Avec le virage à droite de la court suprême des USA, rien ne dit qu'à l'avenir, les moteurs de recherche ne seront pas obligés de répondre à ce genre de demandes, voire plus, sous prétexe de guerre contre le terrorisme.

    Un blâme pour Yahoo, AOL et Microsoft qui ont répondu favorablement au DoJ.

    ===
    Google contre la justice américaine

    Un duel de titans. La société Google vient de refuser de fournir à l'administration Bush des listes de résultats des requêtes des utilisateurs de son moteur. L'Attorney general (ministre américain de la Justice) Alberto Gonzales avait saisi mercredi un tribunal de San Jose, Californie, près du siège de Google à Mountain View, pour qu'il enjoigne la société à remettre au gouvernement les résultats d'une semaine de recherches.

    L'administration américaine argue que ces données lui sont nécessaires pour se défendre dans un procès intenté par l'ACLU, la grande association américaine de défense des libertés civiles, qui veut faire casser une loi sur la pornographie infantile sur l'Internet, la Child Online Protection Act (loi sur la protection des enfants, en ligne, datant de 1998). Le gouvernement réclame aux moteurs de recherche les données qui serviraient à évaluer l'importance de contenu en ligne «nuisible» pour les mineurs et l'efficacité de logiciels de filtrage. Les détracteurs de cette loi comme l'Aclu avancent qu'elle limite la liberté d'expression et que le filtrage peut suffire. Au départ, le gouvernement américain réclamait à Google les adresses de tous les sites web de pornographie pouvant être identifiés ainsi que «les mots clé, les termes et symboles de toutes les recherches sur Google entre le 1er juin et 31 juillet 2005». Dans un second temps, elle avait accepté de limiter ses exigences.

    Secrets commerciaux et informations privées
    «Google n'est pas concerné par ces poursuites et cette demande est abusive», a déclaré jeudi dans une déclaration écrite Nicole Wong, une conseillère juridique du groupe annonçant l'intention du géant informatique de résister à la demande de l'administration Bush. «Nous avons eu de longues discussions avec eux pour tenter de résoudre le problème, mais nous n'y sommes pas parvenus et nous avons l'intention de combattre vigoureusement» leur demande, a-t-elle ajouté. Google estime que la requête est inutile, trop large, qu'elle compromettrait ses secrets commerciaux et dévoilerait des informations privées sur ses utilisateurs.

    Selon le New York Times qui cite un porte-parole du département de la Justice, America Online, Yahoo! et MSN ont accédé à l'injonction. Dans un communiqué, le groupe Yahoo! affirme qu'il a collaboré avec le gouvernement de manière limitée et sans fournir de données permettant d'identifier les utilisateurs. Pour sa part, Microsoft explique prudemment qu'il «œuvre étroitement avec les services de justice dans le monde entier pour les aider quand ils le demandent». Enfin, un porte-parole d'AOL, Andrew Weinstein, a informé que l'entreprise avait donné une liste générique de termes de recherche sur une période d'un jour. Selon le département de la Justice, les informations fournies par les rivaux de Google ne contiennent «aucune information d'identification personnelle» et les secrets commerciaux seront protégés lors de la procédure judiciaire.

    Decency act
    La demande de l'administration américaine a en tous cas été jugée inquiétante par de nombreux experts de l'Internet. Et elle n'est pas sans rappeler le «Communications Decency Act», loi votée début 1996 qui interdisait la diffusion électronique de tout «produit» jugé indécent, là encore au nom de la protection de l'enfance. Après la forte mobilisation de la communauté naissance des internautes en 1996 — les sites affichaient un ruban bleu en signe de protestation contre la «censure de l'Internet»—, la Cour suprême avait décrété cette loi anticonstitutionnelle en 1997. «Si Google perd, qu'est ce qui va empêcher le gouvernement de réclamer constamment toutes sortes de choses, que ce soit en invoquant l'anti-terrorisme ou des poursuites contre n'importe quelle société», vient de déclarer Pam Dixon du World privacy Forum. «Les moteurs de recherche sont un objectif très tentant pour le gouvernement», a estimé de son côté Beth Givens, directrice d'une association de protection des libertés civiles de San Diego. Il y a des millions de gens qui s'en servent sans penser un instant qu'ils pourraient se retrouver dans les mailles du gouvernement», a-t-elle ajouté en se déclarant très soulagée de savoir que Google refusait de coopérer avec le ministère de la Justice. «Google a raison de se battre contre le ministère de la Justice», titre vendredi l'éditorial du San Jose Mercury News, le journal de la Silicon Valley, qui produit en ligne tous les documents du litige Google versus gouvernement américain.

    Par Libération.fr
Chargement...
X