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Une lente amélioration dans la police

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  • Une lente amélioration dans la police

    La police n'est pas différente des autres corps de l'Etat : il y est interdit de mesurer par des statistiques la diversité du recrutement. Pourtant, selon nos calculs, fondés sur la consonance des patronymes et réalisés à partir de listes de gardiens de la paix en formation, il y aurait 6,9 % d'élèves d'origine maghrébine ou africaine dans la promotion 2005-2006 (soit 88 sur un échantillon de 1 269, qui ont intégré des écoles en septembre 2005). Le chiffre était à peu près équivalent les deux années précédentes, mais s'élevait à 4,4 % en 2001-2002 (32 élèves sur un échantillon de 725). En 1995, il plafonnait aux environs de 1,8 % (33 sur un échantillon de 1 783).

    Ces données ne sont pas scientifiques. Mais elles donnent une indication sur la lente amélioration de la diversité au sein du premier corps de la police, celui des gardiens de la paix et des gradés, composé de 104 119 fonctionnaires au 1er décembre 2005. "Il est évident que nous accusons un retard sur cette question, mais il ne faut pas faire pour autant de la diversité pour la diversité, en oubliant le mérite, explique Emile Perez, directeur de la formation de la police nationale. Je pense qu'il est moins important de comptabiliser que de toucher les jeunes susceptibles d'être concernés par nos métiers. Aujourd'hui, la volonté politique existe."

    La diversité du recrutement dans la police préoccupe ses responsables depuis longtemps. Illustrant une forme tacite de discrimination positive : faire sans dire, créer des instruments sans mesurer par les statistiques leur efficacité pour ne pas briser le tabou du classement ethnique. En 1997, alors ministre de l'intérieur, Jean-Pierre Chevènement souhaitait déjà que la police soit davantage à l'image de la société. Depuis, des initiatives ont été prises.

    La première a été celle des adjoints de sécurité. Ils sont aujourd'hui 10 653 en service dans les commissariats et représentent un vivier pour faire découvrir aux jeunes des quartiers sensibles le métier de policier. A charge pour eux, ensuite, de passer le concours, en disposant déjà d'une expérience sur le terrain. Sur un échantillon de 2 292 adjoints de sécurité formés en 2005, 308 — soit 10,3 % — sont d'origine maghrébine ou africaine, selon nos calculs.

    L'autre initiative a été la création des cadets de la police, dont Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin se disputent la paternité. A la rentrée 2003, ils étaient 220, puis 500 l'année suivante et 1 000 aujourd'hui, répartis dans les 28 écoles de police. "On trouve chez eux une bonne diversité, qui ne fait que croître, explique Emile Perez. Mais surtout, leur taux de réussite au concours externe des gardiens de la paix a été élevé jusqu'à présent, entre 60 % et 80 %. C'est un très bon moyen de prérecrutement." Ayant désormais le statut d'adjoint de sécurité, les cadets pourront participer au concours interne.

    Piotr Smolar - Le Monde
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