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Transplantation d’organes: le Maghreb très en retard

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  • Transplantation d’organes: le Maghreb très en retard

    Le Maghreb reste très en retard en matière de transplantation d’organes, de tissus et de cellules. Selon des experts maghrébins, ces pays, car ne disposant d’aucun plan national de prise en charge, souffrent de l’absence des structures spécialisées et d’un soutien financier permanent de la part de l’Etat pour permettre le développement de cette activité.

    Tel est le constat établi par les différents participants au colloque France-Maghreb sur la transplantation d’organes, de tissus et de cellules. Organisée depuis vendredi à l’Ecole nationale de santé militaire (Aïn- Naâdja), cette rencontre de trois jours est particulièrement axée sur le développement et la pérennisation des programmes nationaux. De nombreux spécialistes maghrébins et européens ont pris part à cette quatrième édition.

    En effet, en Algérie et au Maroc, aucune structure officielle n’existe. Souvent, c’est le médecin qui intervient, comptant sur ses connaissances personnelles pour tenter de sauver des vies !

    Seule la Tunisie dispose d’un centre unique (CNPTO) qui regroupe une trentaine de personnes, mais cela reste insuffisant.

    Ainsi, la transplantation d’organes au Maghreb pose problème sur tous les plans : inexistence d’un programme national, blocages juridiques (lois qui n’ont pas été modifiées) et manque de soutien financier de la part des pouvoirs publics.

    En Algérie, la première greffe de cornée a eu lieu en 1963 par le professeur Aouchich, à l’hôpital Mustapha-Pacha. En 1985, dans le même établissement hospitalier, est réalisée la première greffe de rein. Les choses auraient pu évoluer depuis, mais ce n’est pas le cas, car la promulgation de la loi 85-05, qui limite le don d’organes, bloque totalement cette activité.

    Le professeur Graba, chef de service chirurgie générale au CPMC (Alger), explique que notre pays ne dispose d’aucune organisation officielle chargée de la transplantation, un traitement efficace, bien établi et qui sauve des vies. «Il peut être le seul traitement valable dans les défaillances d’organes au stade terminal de la maladie (rein, foie, poumon, pancréas et intestin)». Aussi, ajoute-t-il, la transplantation d’organes ou de tissus est limitée en raison de l’indisponibilité de ces derniers, surtout que dans notre pays, seul le don du vivant est possible.

    Outre l’aspect juridique qui n’évolue pas, le professeur estime que la transplantation reste un processus complexe qui nécessite la mise en place d’une agence nationale.

    Celle-ci pourrait réunir les compétences et les mécanismes nécessaires pour organiser et superviser l’ensemble du processus.

    Parmi ses tâches, la sensibilisation du public, la gestion des listes d’attente des receveurs, la répartition des organes et l’évaluation des résultats des transplantations. «Cette agence permettrait de développer le donneur cadavérique et de répondre à l’attente des malades demandeurs d’organes », conclut-il. Le professeur Karim Laouabdia, de France, insistera sur le même point : la plupart des pays européens disposent, aujourd’hui, d’un organisme national de transplantation, une structure étatique à but non lucratif. «C’est une condition indispensable pour tracer un plan national, réguler les lois, assurer l’engagement des équipes médicales, l’engagement du gouvernement et avoir un financement », plaide-t-il. Ainsi, la transplantation d’organes, de tissus et de cellules ne peut se développer en l’absence d’un encadrement officiel, juridique, médical et social.

    Par Le Soir
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