Annonce

Réduire
Aucune annonce.

audacieux satisfecit de Sarkozy

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • audacieux satisfecit de Sarkozy

    Nicolas Sarkozy a fait dès hier l’éloge de son propre plan de relance. Un plan « sans erreur », dit-il, grâce auquel « la France aura la plus petite récession ». Le Chef de l’Etat a versé des larmes sur la « déflation » nippone et « l’effondrement » britannique, allant jusqu’à se lamenter sur « les ravages » de la crise aux Etats-Unis. Cet élan compassionnel n’est cependant guère justifié.

    L’activité économique américaine n’a guère à envier à celle de la France. Depuis la crise, les deux économies ont connu des évolutions presque parallèles. Une récession suivie d’une reprise. Notons que cette reprise est plus vive aux Etats-Unis qu’en France. En outre, l’économie américaine continue de bénéficier de son élan antérieur. De 2000 à 2007, sa croissance avait dépassé celle de la France de 4,8 points. Les « ravages » de la crise ont à peine entamé cet avantage américain.
    Une observation similaire vaut pour la dette publique. En 2011, prévoit l’OCDE, celle-ci devrait atteindre environ 100% du PIB tant en France qu’aux Etats-Unis. Et la charge de la dette sera de même ampleur, si l’on en croit l’évolution attendue des taux d’intérêt à long terme.

    Nicolas Sarkozy s’est chaudement félicité d’avoir donné la priorité à l’investissement. C’était, dit-il, « le seul choix possible ». Le problème est que la consommation de crise ne tire pas l’investissement, que seules les exportations soutiennent. On notera en tous cas le contraste entre les Etats-Unis et la France, selon les prévisions de l’OCDE. Aux Etats-Unis, pays de « ravages », l’investissement est promis à un redémarrage fulgurant dès l’été prochain. En France, pays de l’excellence, il s’inscrirait sur une pente douce - trop douce pour redonner du tonus à l’emploi.

    C’est pourquoi l’évolution attendue du chômage ternit le satisfecit présidentiel. A examiner les prévisions de l’OCDE, on comprend l’empressement de Nicolas Sarkozy à glorifier dès à présent sa politique économique. Son discours sera beaucoup moins crédible en 2011. La France sera alors un des sept pays de l’OCDE – sur trente – à connaître un taux de chômage à deux chiffres, et toujours croissant. Tandis qu’aux Etats-Unis, le chômage diminuera déjà.

    Dans très peu de temps, il deviendra difficile d’affirmer que « la France s’en sort mieux que les autres ». Le Président ne s’acharnera d’ailleurs pas à le prétendre. Bien au contraire. Sitôt passées les élections régionales, il y a fort à parier que la persistance du chômage et du déficit public deviendra l’argument clé des « indispensables réformes ». Entendez la diminution de la dépense publique, et pour être précis, des dépenses de la protection sociale. L’assurance chômage, l’assurance maladie et le niveau des retraites seront en première ligne.

    Jean-François Couvrat
    « N’attribuez jamais à la malveillance ce qui s’explique très bien par l’incompétence. » - Napoléon Bonaparte
Chargement...
X