SNTF: Vers une faillite programmée ?

[nacer-eddine06]

, La Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) est au bord d’une faillite qui coûtera très cher à ses employés qui viennent de lancer un cri d’alarme dans l’espoir de provoquer des réactions salutaires. Les cadres dirigeants et les employés, sans distinction, qu’ils soient syndicalistes ou non, sont unanimes à exprimer de sérieuses inquiétudes. Celles-ci n’ont pas besoin d’être autrement analysées pour confirmer l’étendue du désastre dont souffre la société et qui chaque jour prend un peu plus d’ampleur. Le sujet est relatif aux prix qui ont été décidés après le renouvellement du parc qui a coûté des dizaines de milliards pour couvrir les lignes de transport entre les différentes wilayas de l’est algérien. En effet, les trains quotidiens qui relient les wilayas de Jijel, Tébessa ou M’sila à titre d’exemple, roulent pratiquement à vide ,dans les deux sens. Il ne pouvait en être autrement puisque les prix du billet de la SNTF sont pratiquement au double des autres moyens de transport. Sans parler des bus du transport public dont les prix sont nettement plus bas, même les déplacements en taxis ne sont pas aussi chers que ceux qui sont, ou qui peuvent être effectués par le train. Evidemment, les voyageurs préfèrent ces moyens de transport qu’utiliser le réseau de la SNTF qui doit pourtant être le plus utilisé comme c’est le cas partout ailleurs. Hélas, en Algérie ce n’est pas du tout ce qui se pratique. Dès le début, l’attention de la direction générale et même celle du ministère des Transports a été attirée sur cette anomalie, notamment lors de la visite de Amar Tou qui avait effectué des déplacements à bord des nouvelles locomotives acquises par la société et qui a été ponctuée par des déclarations médiatiques très prometteuses. On constate ces derniers temps que ce ministère prétend lancer des campagnes dans le but de réduire les accidents de la route qui provoquent une véritable hécatombe. La SNTF peut effectivement être le recours incontournable sur la base d’une politique plus équilibrée que ne l’est l’actuelle et comme d’ailleurs elle ne l’a jamais été. Il est difficile de comprendre pourquoi le ministère de tutelle ne prenne pas des décisions qui visent à mieux protéger donc la vie des citoyens et en même temps les intérêts de la société et ceux de son personnel. Les bilans qui sont en sa possession mettent quotidiennement en exergue le fait que chaque voyage se solde par des pertes énormes en carburant, en salaires, en usure du matériel à force d’utilisation mais il semble que cela importe peu, peut-être jusqu’à une éventuelle explosion ou la paralysie d’une société qui a toutes les possibilités de rentabiliser ses activités pour peu qu’elle soit autrement gérée. H. T.