Compromissions
Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, aurait fait à l’aéroport de Washington DC les frais des nouvelles mesures de contrôle musclé visant les ressortissants étrangers figurant sur la liste rouge des Etats, dont l’Algérie, supposés constituer une menace pour la sécurité intérieure des Etats-Unis d’Amérique. L’opinion publique nationale n’aurait sans nul doute jamais été informée par les canaux officiels de cet incident diplomatique gravissime si la presse nationale – le journal Liberté qui a révélé l’information dans son édition d’hier – ne s’en était pas mêlée. Pour moins que cela, pour une déclaration « inamicale », pour reprendre le jargon diplomatique, de vives tensions diplomatiques ont opposé des Etats avec à la clé une rupture en bonne et due forme de leurs relations diplomatiques. Après avoir accusé sans coup férir l’infamante décision de l’Administration américaine de faire figurer l’Algérie sur la liste peu honorable des pays à risque aux côtés de pays présentés comme les sanctuaires du terrorisme international, l’Algérie adopte le profil bas même lorsque ses représentants officiels – un ministre de souveraineté – se trouve malmené dans un aéroport étranger comme le dernier des ressortissants d’une république bananière.
Et pour mieux noyer le poisson, dans un sursaut d’orgueil national mal placé, on apprendra par l’entremise du même journal que suite à cet incident l’Algérie a décidé de porter plainte contre… l’autorité chargée de la sécurité aéroportuaire (Transport Security Administration) comme s’il s’agissait d’une simple affaire administrative et bureaucratique dont se seraient rendus coupables des agents de sécurité zélés. La gravité de l’incident aurait commandé de l’Algérie une réaction politique ferme, une protestation énergique devant qui de droit, auprès de l’Administration américaine, dans les formes et sur le même ton conformément aux usages diplomatiques. Voire même plus – s’il n’y a plus d’affinités – faire appliquer sans ménagement au pays tiers la sacro-sainte règle de la réciprocité en soumettant ses ressortissants au même traitement que celui que l’on a décidé de réserver désormais aux Algériens. Ce n’est pas la première fois que la diplomatie algérienne recourt à la politique de l’autruche face à des atteintes inacceptables et répétées à la dignité de ses ressortissants contre lesquelles les réactions de la rue sont très tranchées par rapport aux calculs froids, voire aux compromissions de l’Algérie officielle. Le traitement réservé à nos harraga livrés à leur triste sort dans les prisons espagnoles et italiennes entre autres, l’humiliation subie par les Algériens suite au chapelet d’insultes déversées sur le pays, son peuple, son histoire par les Egyptiens à la suite de la rencontre de football entre l’Algérie et l’Egypte au Caire, et cela dans l’indifférence et le silence pesant de l’Etat algérien, dénotent une constance dans la conduite de la diplomatie algérienne. Celle de tendre l’autre joue quand on vous inflige une correction. La dignité de l’Algérien ? Elle commence d’abord chez soi avant de la revendiquer ailleurs.
Par Omar Berbiche
Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, aurait fait à l’aéroport de Washington DC les frais des nouvelles mesures de contrôle musclé visant les ressortissants étrangers figurant sur la liste rouge des Etats, dont l’Algérie, supposés constituer une menace pour la sécurité intérieure des Etats-Unis d’Amérique. L’opinion publique nationale n’aurait sans nul doute jamais été informée par les canaux officiels de cet incident diplomatique gravissime si la presse nationale – le journal Liberté qui a révélé l’information dans son édition d’hier – ne s’en était pas mêlée. Pour moins que cela, pour une déclaration « inamicale », pour reprendre le jargon diplomatique, de vives tensions diplomatiques ont opposé des Etats avec à la clé une rupture en bonne et due forme de leurs relations diplomatiques. Après avoir accusé sans coup férir l’infamante décision de l’Administration américaine de faire figurer l’Algérie sur la liste peu honorable des pays à risque aux côtés de pays présentés comme les sanctuaires du terrorisme international, l’Algérie adopte le profil bas même lorsque ses représentants officiels – un ministre de souveraineté – se trouve malmené dans un aéroport étranger comme le dernier des ressortissants d’une république bananière.
Et pour mieux noyer le poisson, dans un sursaut d’orgueil national mal placé, on apprendra par l’entremise du même journal que suite à cet incident l’Algérie a décidé de porter plainte contre… l’autorité chargée de la sécurité aéroportuaire (Transport Security Administration) comme s’il s’agissait d’une simple affaire administrative et bureaucratique dont se seraient rendus coupables des agents de sécurité zélés. La gravité de l’incident aurait commandé de l’Algérie une réaction politique ferme, une protestation énergique devant qui de droit, auprès de l’Administration américaine, dans les formes et sur le même ton conformément aux usages diplomatiques. Voire même plus – s’il n’y a plus d’affinités – faire appliquer sans ménagement au pays tiers la sacro-sainte règle de la réciprocité en soumettant ses ressortissants au même traitement que celui que l’on a décidé de réserver désormais aux Algériens. Ce n’est pas la première fois que la diplomatie algérienne recourt à la politique de l’autruche face à des atteintes inacceptables et répétées à la dignité de ses ressortissants contre lesquelles les réactions de la rue sont très tranchées par rapport aux calculs froids, voire aux compromissions de l’Algérie officielle. Le traitement réservé à nos harraga livrés à leur triste sort dans les prisons espagnoles et italiennes entre autres, l’humiliation subie par les Algériens suite au chapelet d’insultes déversées sur le pays, son peuple, son histoire par les Egyptiens à la suite de la rencontre de football entre l’Algérie et l’Egypte au Caire, et cela dans l’indifférence et le silence pesant de l’Etat algérien, dénotent une constance dans la conduite de la diplomatie algérienne. Celle de tendre l’autre joue quand on vous inflige une correction. La dignité de l’Algérien ? Elle commence d’abord chez soi avant de la revendiquer ailleurs.
Par Omar Berbiche
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