L’Union pour la Méditerranée a nommé hier son secrétaire général. Voulue par le président français, elle pèche par manque de financement et absence d’ambition diplomatique.
Les représentants des pays membres de l’Union pour la Méditerranée (UPM) étaient réunis hier à Bruxelles pour désigner leur secrétaire général. Les hauts fonctionnaires ont nommé un Jordanien, Ahmad Massa’deh, actuellement ambassadeur de son pays auprès de l’Union européenne (UE). Si c’est une avancée dans la formalisation de l’UPM, celle-ci reste une coquille vide au regard des objectifs que lui avait assignés Nicolas Sarkozy.
L’UPM a été fondée à Paris lors d’un sommet de 47 chefs d’État des rives de la Méditerranée le 13 juillet 2008, sur l’impulsion de la présidence française de l’UE. Pour ne pas avoir à affronter les questions politiques et diplomatiques qui fâchent, Nicolas Sarkozy avait limité l’UPM à une « union de projets » : infrastructures, dépollution, gestion de l’eau, etc. Aujourd’hui, peu de projets ont été lancés et l’argent manque cruellement. La question du financement avait déjà fait échouer le prédécesseur de l’UPM, le processus de Barcelone, lancé en 1995. L’Union pour la Méditerranée est à la traîne depuis qu’Israël a lancé fin 2008 l’opération « Plomb durci » : une guerre contre un autre membre de l’UPM qui s’est soldée par le massacre de 1 400 Palestiniens. Une telle attitude a conduit au boycottage de l’UPM par les États arabes. S’ils sont revenus autour de la table, pressés par le coprésident avec Nicolas Sarkozy de l’UPM, le président égyptien Hosni Moubarak, leurs ministres des Affaires étrangères refusent de rencontrer leur homologue israélien Avigdor Lieberman, notoirement d’extrême droite. « Pour des raisons politiques, nous ne sommes pas toujours d’accord », avait dû reconnaître le chef du Quai d’Orsay, Bernard Kouchner, lors d’une réunion au Caire la semaine dernière. En avril dernier, Israël était revenu sur une déclaration précédente de l’UPM qui reconnaissait une solution à deux États pour régler le différend israélo-palestinien.
D’autres problèmes diplomatiques viennent freiner l’UPM. Le Maroc poursuit sa politique de colonisation du Sahara occidental. Et l’Algérie veut remettre en cause l’accord de libre-échange qui la lie avec l’UE, et qu’elle estime avoir été négocié dans des conditions défavorables.
Gaël de Santis
l humanite
Les représentants des pays membres de l’Union pour la Méditerranée (UPM) étaient réunis hier à Bruxelles pour désigner leur secrétaire général. Les hauts fonctionnaires ont nommé un Jordanien, Ahmad Massa’deh, actuellement ambassadeur de son pays auprès de l’Union européenne (UE). Si c’est une avancée dans la formalisation de l’UPM, celle-ci reste une coquille vide au regard des objectifs que lui avait assignés Nicolas Sarkozy.
L’UPM a été fondée à Paris lors d’un sommet de 47 chefs d’État des rives de la Méditerranée le 13 juillet 2008, sur l’impulsion de la présidence française de l’UE. Pour ne pas avoir à affronter les questions politiques et diplomatiques qui fâchent, Nicolas Sarkozy avait limité l’UPM à une « union de projets » : infrastructures, dépollution, gestion de l’eau, etc. Aujourd’hui, peu de projets ont été lancés et l’argent manque cruellement. La question du financement avait déjà fait échouer le prédécesseur de l’UPM, le processus de Barcelone, lancé en 1995. L’Union pour la Méditerranée est à la traîne depuis qu’Israël a lancé fin 2008 l’opération « Plomb durci » : une guerre contre un autre membre de l’UPM qui s’est soldée par le massacre de 1 400 Palestiniens. Une telle attitude a conduit au boycottage de l’UPM par les États arabes. S’ils sont revenus autour de la table, pressés par le coprésident avec Nicolas Sarkozy de l’UPM, le président égyptien Hosni Moubarak, leurs ministres des Affaires étrangères refusent de rencontrer leur homologue israélien Avigdor Lieberman, notoirement d’extrême droite. « Pour des raisons politiques, nous ne sommes pas toujours d’accord », avait dû reconnaître le chef du Quai d’Orsay, Bernard Kouchner, lors d’une réunion au Caire la semaine dernière. En avril dernier, Israël était revenu sur une déclaration précédente de l’UPM qui reconnaissait une solution à deux États pour régler le différend israélo-palestinien.
D’autres problèmes diplomatiques viennent freiner l’UPM. Le Maroc poursuit sa politique de colonisation du Sahara occidental. Et l’Algérie veut remettre en cause l’accord de libre-échange qui la lie avec l’UE, et qu’elle estime avoir été négocié dans des conditions défavorables.
Gaël de Santis
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