Annonce

Réduire
Aucune annonce.

La guerre en Irak, beaucoup de pays arabes ont aussi payé la facture

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • La guerre en Irak, beaucoup de pays arabes ont aussi payé la facture

    La guerre en Irak n’avait pas eu des effets dévastateurs sur ce pays uniquement, les retombées se sont en effet propagées pour toucher plusieurs autres pays arabes. Loin de tout débat politique, c’est l’économie des pays de la région qui a payé les frais. L’économie tunisienne ainsi que celles des pays du Maghreb, ont à leur tour dû payer la facture de cette guerre.

    Selon un rapport du Fonds Monétaire Arabe, l’occupation du Koweït par les forces irakiennes et la guerre qui avait suivi, auront coûté aux pays arabes, de façon directe ou indirecte, la bagatelle de plus de 650 Milliards de dollars. Selon le rapport élaboré par l’Institution Arabe de la Sécurité des Investissements, la guerre avait provoqué une crise qui s’est propagée et qui a causé des pertes énormes au niveau des économies arabes, à travers des pressions monétaires et un ralentissement des activités d’investissement, outre la baisse du commerce bilatéral entre plusieurs pays.

    La guerre a par la suite eu des effets sur les méthodes de gestion des relations extérieures des pays arabes avec les autres pays, et la zone arabe est devenue une zone à haut risque pour les investissements extérieurs, puisqu’elle ne garantit plus la sécurité nécessaire aux flux monétaires, de même qu’elle avait créé une atmosphère d’insécurité quant à la dépendance des autres pays envers la zone arabe en tant que zone importante en matière de provisions énergétiques.

    Des projets annulés, des transferts arrêtés et des contrats non respectés

    Pour les pays du Maghreb, les pertes ont été beaucoup plus importantes. En 1990, les pertes de la Tunisie ont été estimées à 125 millions de dollars, et de 180 millions de dollars en 1991, soit presque la moitié des réserves tunisiennes en devises à l’époque. Cette perte avait représenté l’ensemble du déficit commercial tunisien, puisqu’il était estimé que les échanges commerciaux entre la Tunisie et l’Irak s’élèvent à 120 millions de dollars, dont 90 millions de dollars, valeur des importations tunisiennes en pétrole et produits pétrochimiques.

    Ces importations avaient dépassé en 1989 les 63 millions de dollars. La Tunisie pour sa part exportait vers l’Irak des produits tels que les engrais, les équipements, les produits textiles et les pièces de rechange, pour une valeur estimée à 36 millions de dollars.

    Bien que les échanges de la Tunisie avec le Koweït ne dépassent pas les 18 millions de dollars annuellement, ce petit pays du Golfe assurait en réalité de volumineux investissements en Tunisie. Puisque avec le Fonds Koweitiens de Développement, les projets koweitiens en Tunisie étaient estimés à 335 millions de dollars, dans 26 projets. Seulement 18 projets ont donc été parachevés, alors que les travaux dans les autres 8 projets ont été suspendus, ou carrément annulés. La valeur totale des investissements koweitiens en Tunisie, n’a dés lors pas dépassé 130 millions de dollars.

    Une autre facette des effets sur la Tunisie concerne le sort de quelque 16 mille Tunisiens qui travaillaient au Koweït, qui ont dû rentrer et par la suite arrêter leurs transferts. 2 mille Tunisiens étaient aussi en Irak, dont les transferts avoisinaient un million de dollars annuellement.

    Pour les hommes d’affaires tunisiens, les pertes ont été beaucoup plus importantes que ce qu’indiquent les chiffres officiels. Ils comptent parmi les pertes, celles que 200 entreprises tunisiennes ont enregistrées. Puisque plus d’une entreprise, avait des contrats en Irak, notamment dans le secteur des travaux publics.
    De 0 dollars le baril de pétrole, à plus que 24 à l’époque, ce fut dur pour le Maroc !

    Le Maroc serait aussi l’un des grands perdants de cette guerre. Selon des estimations officielles, les pertes que le Royaume aurait accusées oscillent entre 200 et 300 millions de dollars. 36 milles travailleurs marocains ont perdu leurs emplois en Irak et au Koweït. Selon des sources indépendantes, les pertes marocaines dans cette guerre dépasseraient les 500 millions de dollars, un chiffre qui demeure très élevé, puisque le déficit commercial a atteint 2, 3 Milliards de dollars.

    L’importance du déficit a résulté du fait que l’Irak approvisionnait le Royaume chérifien pour plus de la moitié de ses besoins en pétrole. Avec la hausse des prix du pétrole à l’époque à 24 dollars, fin 1990, les importations marocaines d’énergie ont crû de 200 millions de dollars. Les exportations marocaines vers l’Irak ne dépassaient pas à l’époque 42 millions de dollars.

    Et presque immédiatement, les autorités marocaines se sont trouvées face à la problématique de l’inflation, ce qui a eu des effets négatifs sur les investissements extérieurs et les coûts de production, et par la suite sur les hausses de taux d’intérêts. Les revenus du tourisme ont à leur tour été touchés par cette guerre, puisque 25% des touristes qui visitent le Royaume viennent de pays arabes. Le quart des revenus en devises, a ainsi été perdu, affirme le rapport.

    Les autres pays maghrébins, notamment l’Algérie et la Libye, sont pratiquement les seuls à sortir indemnes de la guerre, voire même les seuls pays qui en ont tiré parti, sur le plan économique, cela s’entend. La Libye a vu sa production en pétrole croître de 167 mille barils supplémentaires, portant ainsi le total de sa production à 1,4 millions de barils quotidiennement, dépassant ainsi le quota qui lui avait été assigné par l’OPEP, et qui était de 1,233 millions de barils.

    Après la hausse des prix à 30 dollars le baril, les revenus de la Libye avaient crû à 42 millions de dollars quotidiennement, soit 6300 millions de dollars . Les revenus libyens provenant du pétrole ont sensiblement augmenté, puisque le prix du pétrole avait atteint 30 dollars le baril, alors qu’il ne dépassait pas 17 dollars avant le déclanchement de la guerre.

    Idem pour l’Algérie, dont les revenus supplémentaires avaient atteint en cette année de 1990, les quatre milliards de dollars. Les autorités algériennes tablaient en effet pour 1990, sur des revenus pétroliers et gaziers de 10 milliards de dollars. Cette croissance subite des revenus, a permis aux autorités algériennes de payer des dettes de 6,2 milliards de dollars. Et c’est ce qui a par la suite permis aux industries algériennes de travailler à plein régime, ce qu’elles ne faisaient pas faute de matières premières importées.

    Les pays du Maghreb, notamment le Maroc et la Tunisie, ont malheureusement perdu un des plus importants partenaires dans la région arabe après tout ce qui s’est passé et ce qui passe en Irak. L’Irak, avouons-le, était un pays qui avait fortement investi dans plus d’un secteur, notamment en Tunisie, et beaucoup de projets en témoignent.

    African Manager
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
Chargement...
X