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Opacité dans l’octroi des marchés, mauvaise gestion et impacts économiques mitigés

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  • Opacité dans l’octroi des marchés, mauvaise gestion et impacts économiques mitigés

    Comment ne pas de souligner avec force –comme cela se passe dans tous le s pays du monde, que la fonction essentielle d’un ministre est de penser et mettre en application l’efficacité et l’amélioration du management stratégique et non passer son temps dans les chantiers, dans des réunionites ou des séminaires de peu d’impacts. Comment ne pas être très inquiet lorsque nous voyons à la télévision officielle ENTV presque toutes les semaines , pour ne pas dire presque tous les jours les mêmes Ministres inspectant les chantiers ou présider des séminaires ce qui s‘assimile à de l’activisme, au lieu de se consacrer à leur mission originelle , devant faire confiance à leurs collaborateurs et les mobiliser afin d’atteindre l’objectif stratégique qui leur sont assignés. C’est dans ce cadre qu’il convient de se poser la question du bilan entre 2004/2009 de 200 milliards de dollars de la dépense publique et de l’efficacité du nouveau programme évalué à plus de 150 milliards de dollars entre 2010/2013. C’est une problématique stratégique que l’on évite d’aborder sereinement avec des surcoûts exorbitants, comme l’autoroute Est/Ouest dont le coût a plus que doubler par rapport au coût initial, mais hélas ce n’est pas le seul projet. Par ailleurs, il semble bien que le gouvernement algérien n’ait pas tiré toutes les leçons des expériences mondiales de certains pays qui ont misé leur développement essentiellement sur les infrastructures, solution de facilité, de surcroît en Algérie puisque ce sont les infrastructures clefs en main. Ces pays connaissent une crise inégalée que voile transitoirement les recettes d’hydrocarbures en Algérie comme l’effacement de la dette publique ( voir notre contribution à El Khabar du 12 janvier 2009) sans s’attaquer à la racine du mal témoignant d’un manque de visibilité et de cohérence de la politique socio-économique.
    1- L’évolution de la dépense publique 2004/2009
    Le programme de soutien à la relance économique selon les différents conseils de gouvernement est passé successivement de 55 milliards de dollars fin 2004, à 100 milliards de dollars fin 2005 ( le justificatif était des enveloppes additionnelles pour les hauts plateaux et le Sud) puis fin 2006 à 140 milliards de dollars et sera certainement clôturé fin 2009 à plus de 200 milliards de dollars., montant auquel il faudra ajouter les nouveaux programmes inscrits entre 2009/2013 de 150 milliards de dollars. Au delà des données statistiques qui peuvent être trompeurs, il faut replacer l’impact de la dépense publique à la mauvaise performance des dépenses d’investissement en Algérie étroitement liée aux carences en matière de gestion des dépenses publiques. Les déficiences observées dans son processus budgétaire et les goulets d’étranglement institutionnels ont systématiquement entraîné une mauvaise exécution des programmes d’investissement. Toutes ces insuffisances aboutissent à une mauvaise programmation, à la surestimation des dépenses et à de longs retards dans l’exécution des projets. De très importants dépassements de budget ont été constatés au niveau de différents projets.
    2-- Les raisons des réévaluations permanentes et des longs retards dans l’exécution
    -l’existence d’un décalage entre la planification budgétaire et les priorités sectorielles ;-l’absence d’interventions efficaces dues à un morcellement du budget résultant de la séparation entre le budget d’investissement et le budget de fonctionnement (récurrent) ;-des passifs éventuels potentiellement importants, des écarts considérables entre les budgets d’investissement approuvés et les budgets exécutés ;- des longs retards et des surcoûts pendant l’exécution des projets, ce qui témoigne de la faiblesse de la capacité d’exécution des organismes d’exécution ;-la performance de l’Algérie est particulièrement mauvaise à toutes les différentes étapes de la formulation, de l’exécution du budget, de l’établissement de rapports et de la passation des marchés ; -les importations ,plus particulièrement celles liées aux projets dans les secteurs du transport et des travaux publics, augmenteront plus rapidement que les exportations, une analyse des coûts démontrant que les projets sont extrêmement coûteux ; - de nombreuses décisions de projet ne sont pas fondées sur des analyses socioéconomiques. Ni les ministères d’exécution, ni le ministère des Finances n’ont suffisamment de capacités techniques pour superviser la qualité de ces études, se bornant au contrôle financier effectué par le ministère des Finances, le suivi technique (ou physique) exercé par les entités d’exécution étant inconnu ou au mieux insuffisant. De ce fait, les résultats des projets et programmes ne font pas l’objet d’un suivi régulier. Il n’existe aucune évaluation a posteriori permettant de comparer ce qui était prévu avec ce qui a été réalisé et encore moins de comparer le coût-avantage ou l’efficacité avec la situation réelle. Ce qui fait que le non respect des normes minimales - dans l’analyse du ratio coûts-avantages, rentabilité sociale et profils des projets a de graves conséquences en termes de ressources gaspillées, de duplication des activités et de problèmes de passations de marchés.

    Pour la formulation, l’Algérie utilise un système de classification obsolète avec la lourdeur des procédures lourdes qui empêchent la clôture rapide de la période de fin d’exercice pour l’arrêt du budget du fait que le système de gestion budgétaire du pays est inadapté et a besoin d’être considérablement pouvant recenser trois raisons :a- Premièrement, les coûts des projets sont importants ;- b- deuxièmement, la préparation technique du personnel d’exécution et la qualité des projets sont généralement faibles et inégales, les projets contribuant ainsi faiblement à l’atteinte des objectifs stratégiques sectoriels, les retards accusant entre 6 à 3 années pour certains projets sinon plus ; -c- enfin troisièmement, de nombreuses faiblesses trouvent leur origine dans l’urgence qui accompagne la préparation des projets notamment la myriade de demandes spécifiques auxquelles les projets sont supposés répondre et le chevauchement des responsabilités entre les diverses autorités et parties prenantes (25 commissions ministérielles et 48 commissions de wilaya dans le cas du PSRE).
    3- Un impact limité de la dépense publique au niveau macro –économique
    Nous aurons (04) impacts de l’inefficacité de la dépense publique :
    -a- sur le volume des importations car le gonflement est du essentiellement à la dépense publique et ses surcoûts comme le montre la tendance des importations durant les 10 premiers mois, selon les statistiques douanières, de 2009 presque identique à 2008 à 1 à 2 milliards de dollar près malgré une bonne récolte et la déflation au niveau mondial (baisse des prix) montrant que les dernières mesures gouvernementales ne se sont pas attaquées à l’essence de ce gonflement;-
    -b- sur le processus inflationniste qui est à l’origine pour partie de l’inflation et très accessoirement les salaires gelées depuis trois années salaires qui représentent moins de 18% rapporté au produit intérieur brut donc sur le pouvoir d’achat de la majorité encore qu’il faille tenir compte que les hydrocarbures représentent 45% du PIB pour calculer le ratio masse salariale sur le PIB segments par segments
    c- sur la balance des paiements du fait que le doublement de la valeur des services entre 2006/2008 (11 milliards de dollars en 2008) concerne essentiellement le poste infrastructures (assistance étrangère) et certainement un montant semblable pour 2009 selon les données du gouverneur de la banque d’Algérie pour le premier semestre 2009 renvoyant à la dévalorisation du savoir ; -enfin sur le faible taux de croissance
    d- sur le taux de croissance global et sectoriel où selon les données tant internationales qu’officielles qu’internationales clôturées et non les prévisions des lois de finances qui n’ont jamais été respectées que le taux de croissance du PIB a été officiellement de 1,6% en 2006, moins de 2% en 2007, inférieur à 3% en 2008, et selon les prévisions d’octobre 2009 du FMI sera à 2,1% en 2009 et 3,7% en 2010. La technique connue des économistes (triangularisation du tableau d’échange interindustriel) permet de démontrer que les hydrocarbures irriguent l’ensemble de l’économie et le segment hors hydrocarbures l’est à plus de 80% sur le total des 5/6% hors hydrocarbures de taux de croissance invoqué par les officiels, restant aux seules véritables entreprises une participation réelle inférieure à 10% du total du produit intérieur brut ( PIB) comme le montre depuis plusieurs années les exportations hors hydrocarbures (environ 2% du total). Ainsi le taux de croissance hors hydrocarbures de 10% déclaré récemment est-il un taux artificiel (encore qu’ il convient de se poser la question comment entre deux déclarations officielles de juin 2009 et décembre 2009 est –on passé de 5 à 10% ?) comme le taux de chômage de l’organisme de la statistique ONS (10,2% fin 2009) incluant tous les emplois temporaires improductifs, les sureffectifs des entreprises et des administrations , la sphère informelle n’existant pas de politique salariale au profit du travail de l’intelligence mais des distributions de rente pour une paix sociale fictive , étant également un taux fantaisiste.
    Cela est inquiétant pour l’Algérie remettant en cause les prévisions gouvernementales de création de trois millions d’emplois entre 2009/2013. La question centrale qui se pose et qui devrait interpeller les plus hautes autorités algériennes au plus haut niveau est comment avec une dépense publique sans précédent depuis l’indépendance politique, de 200 milliards de dollars entre 2004/2009, les résultats sont ils si décevants ? Doit-on continuer dans cette trajectoire où les dépenses ne sont pas propositionnelles aux impacts ? Paradoxe, le PIB moyenne 2007/2009, est presque l’équivalent des réserves de change (144 milliards de dollars) dues à des facteurs exogènes. Car avec un taux de la croissance de la population active( 3,4% par an minimum) ,nous aurons un flux annuel de demandes d’emplois (400.0000/450.000/an) et une réduction du taux de chômage actuel implique un taux de croissance selon l’avis unanime des organismes internationaux entre 7/8% sur 4/5 ans tiré par l’entreprise créatrice de richesses et non artificiellement par l’injection massive d’argent via les hydrocarbures via les infrastructures sur plusieurs années , taux d’ailleurs confirmé officiellement à maintes reprises par le gouvernement algérien, pour atténuer à terme les tensions sociales. Il existe des lois économiques universelles applicables à tous les pays : le taux d’emploi dépend du taux de croissance et des structures des taux de productivité. On ne crée pas des emplois par des lois et décrets : c’est l’entreprise qui crée l’emploi.
    Elkhabar
    عيناك نهر من جنون... عيناك أرض لا تخون

  • #2
    Urgence de la transition d’une économie rente à une économie productive

    D’une manière générale, les enjeux institutionnels et de gouvernance contribuent largement à limiter la réussite des projets à alourdir les coûts. Cela renvoie à la faiblesse des réformes institutionnelles et micro-économiques, bien que les réformes macro-économiques sont relativement satisfaisantes mais éphémères, l’Algérie possédant l’une des économies les moins diversifiées parmi les pays à revenus intermédiaires et les pays producteurs de pétrole, revoyant à la mise en place de nouveaux mécanismes de régulation , l’Etat régulateur étant stratégique en économie de marché, un Etat fort mais qui n’est fort que par sa moralité impliquant un Etat de droit et une plus grande démocratisation tant dans la décision économique que politique . Le programme de réformes est à la traîne dans les domaines comme la modernisation du secteur financier, du système socio-éducatif, du foncier, de la gouvernance tels que la réforme de l’Etat par une lutte efficace contre le terrorisme bureaucratique qui produit l’extension de la sphère informelle, l’administration fiscale et de l’appareil judiciaire. Ce qui explique les raisons d’inefficacité, de gaspillage et de corruption. L’Algérie doit tirer également les enseignements de la crise des prêts hypothécaires dans le monde d’une manière générale et d’une manière particulière la semi faillite financière et immobilière de Dubaï dont la future politique socio-économique qu’il s’agit de réorienter en urgence car fondée essentiellement sur les infrastructures qui ne sont qu’un moyen du développement. Aussi s’agit-il de poser les véritables problèmes à savoir l’approfondissement de la réforme globale pour un véritable développement hors hydrocarbures du passage d’une économie de rente à une économie hors hydrocarbures. Et seules des réformes internes permettront de modifier le régime de croissance pour atteindre une croissance durable hors hydrocarbures condition de la création d’emplois à valeur ajoutée, mettant fin progressivement à cette croissance volatile et soumise aux chocs externes, les dépense monétaires sans se préoccuper des impacts et l’importance des réserves de change, n’étant pas synonyme de développement car fonction, du cours des hydrocarbures.
    En conclusion, paradoxalement, l’avancé ou l’accélération des réformes en Algérie est inversement proportionnelle au cours du pétrole, étant freinée lorsque les cours s’élèvent. Dans ce cas se pose cette questions stratégique : pétrole bénédiction ou malédiction ? Car, le modèle d’accumulation en Algérie est actuellement biaisée et il y a urgence d’un changement d’orientation : la ressource humaine et toujours la ressource humaine, loin des emplois rentes destructeur de richesses et hypothéquant l’avenir l’Algérie.
    عيناك نهر من جنون... عيناك أرض لا تخون

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