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L'Europe pourrait se passer du pétrole passant par la Biélorussie

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  • L'Europe pourrait se passer du pétrole passant par la Biélorussie

    C'est l'hiver, et l'ours russe menace une fois de plus les approvisionnements énergétiques de l'Europe. Ou du moins c'est ce qu'il semble. La Russie et son voisin la Biélorussie s'affrontent sur le prix du pétrole, et le conflit menace de déborder alentour : l'oléoduc qui envoie bon an mal an 20 millions de tonnes de pétrole russe vers la Biélorussie fournit 10 % des besoins en pétrole de l'Union européenne, mais 15 % de ceux de l'Allemagne et 75 % de ceux de la Pologne. Et Moscou menace de fermer le robinet si son voisin et client ne se rend pas à ses arguments.

    Mais les apparences sont trompeuses. Ce conflit est avant tout une affaire de gros sous, pas un nouvel exemple de l'ingérence de Moscou dans les affaires d'un voisin, comme ce fut souvent le cas lors des conflits gaziers avec l'Ukraine. Alexandre Loukachenko, président de la Biélorussie et dernier dictateur en exercice sur le territoire européen, reste d'ailleurs l'exemple type de l'allié sur lequel Moscou sait pouvoir compter.
    Au coeur de la querelle, le fait que la Biélorussie importe son pétrole de Russie sans acquitter les taxes substantielles que Moscou prélève sur ses exportations d'hydrocarbures. Minsk réexporte ensuite trois quarts du pétrole vers l'Europe, au prix du marché, empochant au passage un profit annuel de près de 4 milliards de dollars (2,77 milliards d'euros) que Moscou aimerait bien récupérer. Le gouvernement biélorusse, en retour, fait valoir que l'exonération fiscale est normale entre membres d'une même zone de libre-échange, comme celle dont le pays fait partie depuis le début de l'année avec la Russie et le Kazakhstan. L'idée de cette alliance avait été lancée en 2009 par Vladimir Poutine, qui s'impatientait des exigences mises par l'Organisation mondiale du commerce (OMC) à une adhésion russe. Minsk, en somme, ne fait que rappeler le premier ministre russe à ses engagements.
    La situation pourrait facilement dégénérer, même si l'on pressent que les deux protagonistes finiront par s'entendre sur le partage du gâteau. La Biélorussie a déjà menacé de couper le courant électrique à l'enclave russe de Kaliningrad, sur la mer Baltique. Et il y a toujours le risque que l'Allemagne, la Pologne, ou plus au sud, la Tchéquie et la Hongrie soient privées du pétrole russe.
    Le conflit a déjà été l'un des facteurs de l'augmentation récente des prix mondiaux du brut, passés de 70 dollars le baril à la mi-décembre 2009 à environ 80 dollars aujourd'hui. Mais l'Europe semble avoir les moyens de faire face à une crise. Les stocks de pétrole sont abondants, et l'Union européenne devrait pouvoir mobiliser les ressources nécessaires si la Pologne, qui serait la plus durement touchée, avait besoin d'aide. D'ici là, Moscou souhaitera peut-être changer le nom de l'oléoduc au coeur du litige, baptisé Droujba - l'amitié.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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