LE MONDE | 23.01.06 | 14h15
Dans les pays industrialisés qui connaissent un déficit démographique persistant, les étudiants étrangers présentent l'avantage de répondre aux besoins économiques et de maintenir des filières universitaires dont les effectifs sont en baisse. Alors que la plupart des pays concernés l'assument largement, la France marque "une forte prévention quant à ce phénomène", souligne une étude du Conseil économique et social (CES) rendue publique lundi 23 janvier.
Depuis le milieu des années 1990, la désaffection à l'égard des études scientifiques, que la fuite des cerveaux vers les Etats-Unis a amplifiée, constitue "une menace latente" pour les structures universitaires et l'innovation. L'accueil des étudiants étrangers, principalement au niveau du 3e cycle, répond donc à un "enjeu fondamental" pour la recherche, mais aussi pour certains secteurs économiques, poursuit le texte. Mais, alors que "les Allemands annoncent vouloir renforcer leur potentiel en informatique par l'immigration", que les Britanniques remercient les étudiants étrangers "de maintenir leur cursus de chimie", ou que "les Américains se réjouissent des entreprises créées par les étudiants étrangers", la France a des difficultés à assumer cette politique. Elle éprouve par exemple "une certaine gêne à admettre que notre système hospitalier repose de plus en plus sur une main-d'oeuvre que nous avons formée mais qui vient d'autres pays", peut-on lire dans l'étude.
Le rapport s'interroge sur l'opportunité de sélectionner les étudiants étrangers en fonction de leur excellence ou de leur pays d'origine. Les "bons" étudiants ne sont pas forcément "les meilleurs" mais "ceux qui ont un réel projet et qui n'obéreront pas leur chance de réussite par une mauvaise intégration dans notre société". Par ailleurs, plutôt qu'une politique de quotas qui contraindrait à une sélection géographique des étudiants étrangers, le CES préconise un effort de promotion mieux coordonné et une politique d'accueil plus attractive.
Pour ce faire, l'étude propose, notamment, que la France soit "attentive au souhait de nombreux étudiants étrangers d'entrer dans la vie active — au moins pour un temps — sur le lieu de leurs études". Les pays les plus dynamiques en matière d'accueil sont ceux qui laissent aux étudiants "la possibilité de commencer à bâtir leur carrière professionnelle sur leur territoire", assure le rapport.
Martine Laronche
Dans les pays industrialisés qui connaissent un déficit démographique persistant, les étudiants étrangers présentent l'avantage de répondre aux besoins économiques et de maintenir des filières universitaires dont les effectifs sont en baisse. Alors que la plupart des pays concernés l'assument largement, la France marque "une forte prévention quant à ce phénomène", souligne une étude du Conseil économique et social (CES) rendue publique lundi 23 janvier.
Depuis le milieu des années 1990, la désaffection à l'égard des études scientifiques, que la fuite des cerveaux vers les Etats-Unis a amplifiée, constitue "une menace latente" pour les structures universitaires et l'innovation. L'accueil des étudiants étrangers, principalement au niveau du 3e cycle, répond donc à un "enjeu fondamental" pour la recherche, mais aussi pour certains secteurs économiques, poursuit le texte. Mais, alors que "les Allemands annoncent vouloir renforcer leur potentiel en informatique par l'immigration", que les Britanniques remercient les étudiants étrangers "de maintenir leur cursus de chimie", ou que "les Américains se réjouissent des entreprises créées par les étudiants étrangers", la France a des difficultés à assumer cette politique. Elle éprouve par exemple "une certaine gêne à admettre que notre système hospitalier repose de plus en plus sur une main-d'oeuvre que nous avons formée mais qui vient d'autres pays", peut-on lire dans l'étude.
Le rapport s'interroge sur l'opportunité de sélectionner les étudiants étrangers en fonction de leur excellence ou de leur pays d'origine. Les "bons" étudiants ne sont pas forcément "les meilleurs" mais "ceux qui ont un réel projet et qui n'obéreront pas leur chance de réussite par une mauvaise intégration dans notre société". Par ailleurs, plutôt qu'une politique de quotas qui contraindrait à une sélection géographique des étudiants étrangers, le CES préconise un effort de promotion mieux coordonné et une politique d'accueil plus attractive.
Pour ce faire, l'étude propose, notamment, que la France soit "attentive au souhait de nombreux étudiants étrangers d'entrer dans la vie active — au moins pour un temps — sur le lieu de leurs études". Les pays les plus dynamiques en matière d'accueil sont ceux qui laissent aux étudiants "la possibilité de commencer à bâtir leur carrière professionnelle sur leur territoire", assure le rapport.
Martine Laronche
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