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Histoire culturelle de l’immigration maghrébine en débat au CCF d'Alger

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  • Histoire culturelle de l’immigration maghrébine en débat au CCF d'Alger

    «Histoire culturelle de l’immigration maghrébine» est le thème de la conférence qu’animera Naïma Yahi, docteur en histoire culturelle aujourd’hui à 17h00 au Centre culturel français d’Alger.

    Les histoires culturelles française et maghrébine s’enrichissent de l’expérience artistique et culturelle des centaines de milliers de Maghrébins qui, malgré la violence de la nuit coloniale puis des conditions de vie difficiles, ont produit un discours et des oeuvres exceptionnels tout au long du XXe siècle. Poésie, chanson, littérature mais aussi peinture ou presse, les Maghrébins de France ont constitué un patrimoine d’envergure, qui enrichit encore aujourd’hui notre héritage.

    Fille d’immigrés algériens, Naïma Yahi a voulu être journaliste. Elle opte pour la recherche dans un premier temps et poursuit ses études à Grenoble et obtient un DEA d’histoire culturelle. Elle exercera quelques années dans le milieu de la banque avant de revenir à la recherche et d’entamer un doctorat sur l’histoire culturelle des artistes algériens en France de 1962 à 1987.

    Par l'Expression

  • #2
    Durant deux heures, dans une conférence incroyable, le Dr Naïma Yahi a tenu en haleine son auditoire en racontant l’histoire culturelle de l’émigration maghrébine.

    Le travail de recherche de Naïma Yahi s’ouvre sur un champ d’investigation original. L’histoire culturelle de l’émigration maghrébine, livrant une diversité du produit culturel, de sa production, réceptivité et diffusion dans une communauté qui n’a de cesse de subir les affres de l’exil, de la marginalisation et du racisme. «L’émigration maghrébine a enrichi la France de sa culture, non pas que de ses bras», a noté au passage Naïma Yahi qui, rappelons- le, était l’invitée du Centre culturel français d’Alger, dimanche après-midi.

    Naïma Yahi, née le 7 juin 1977 à Tourcoing, dans le Nord, et fille d'émigrés algériens ouvriers textiles, est docteur en histoire et auteure d'une thèse sur l'histoire culturelle des artistes algériens en France de 1962 à 1987 intitulée : «L'exil blesse mon cœur». Elle est aussi commissaire de l’exposition organisée par l'association Génériques qui cherche à valoriser et préserver l'histoire des émigrations. Elle est, lors de sa conférence, revenue sur sa thèse de doctorat «L’histoire culturelle des artistes algériens en France» en insistant sur les mérites et les difficultés de ce travail de recherche. Les difficultés, déjà, dira-elle, de convaincre l’université d’un tel sujet, puis de rassembler un jury ; fort heureusement, j’ai pu trouver Benjamin Stora et Tassaâdite Yacine qui ont vu l’importance de ce travail une assistance. Le mérite, donc, de ce travail, est qu’il est un travail militant. Naïma Yahi jette un regard incroyable sur l’existence même de cette culture, la sortant de son état «amnésique» et dévoilant aux autres, à tous ceux qui ne savaient pas que cette émigration, la toute première génération, n’était pas «muette» comme on le supposait, dira-t-elle, mais bien dynamique et vivante. Les faits extirpés un peu des boîtes d’archives et dépoussiérés ont, par ailleurs, donné naissance et idée à une extraordinaire exposition «Générations, un siècle d’histoire culturelle des Maghrébins en France», qui a fait un peu le tour de France pour prendre ses assises jusqu’à fin février à la Cité nationale de l’histoire de l’immigration (CNHI), Paris.

    Naïma Yahi s’est attardée longuement sur l’apport de cette culture pour les communautés maghrébines, en évoquant la chanson, la musique, les arts plastiques, les arts contemporains, la littérature, les documents, théâtre, produits essentiellement par des émigrés. Elle extirpe des oubliettes des photos d’artistes, prises par le célèbre studio Arcor (spécialiste des photos star). «On a retrouvé, dira-t-elle, une soixantaine de photos de grande qualité de grands chanteurs maghrébins dans les archives du ministère de la Culture français : Dahmane El- Harrachi, Nora, et le comble, c’est qu’ils ne savaient même pas qui étaient ces gens-là, c’est vous dire le degré d’amnésie».

    Naïma Yahi a été chercher même chez des particuliers des archives, tel le cas des archives sur Mahieddine Bachtarzi, trouvées dans de vieilles boîtes chez le beau-frère de ce dernier, d’incroyables documents (photos, textes, lettres...). Et les exemples sont légion telles les bandes sonores, notamment celle de Radio-Paris avec les débuts de Warda, âgée de onze ans, ou celle d’un tout jeune homme, nommé Iguerbouchène. Elle rappelle que certains chanteurs ont dû réenregistrer vingt ans plus tard leurs premières chansons, vu que les enregistrements originels n’ont pas été trouvés.

    La conférencière insiste sur la nécessité de rassembler toutes ces archives, les numériser et les rapatrier, notamment pour qu’elles soient partagées, car c’est un patrimoine commun qui pourrait servir aux chercheurs des deux côtés. Ce travail est une réparation aussi pour des milliers d’émigrés exilés et isolés ; or, il aura fallu la grande manifestation des années 1970 par des communautés maghrébines qui revendiquaient plus de dignité, pour permettre un peu plus de visibilité et permettre ainsi aux générations à venir d’être plus «acceptées» et d’envahir les scènes culturelles de la France avec leurs produits.

    L’exposition «Générations, un siècle d’histoire culturelle des Maghrébins en France» qui retrace un siècle de culture maghrébine, avec des photos, documents, enregistrements, affiches, offre un travail exceptionnel de recherche et un intérêt certain pour redécouvrir ou découvrir ce bouillonnement culturel, elle gagnerait certainement à être montée en Algérie, vu que déjà les Tunisiens et les Marocains s’y intéressent, alors qu’il faut mentionner que cette exposition est à 80% algérienne et suscite déjà beaucoup d’intérêt

    Par le Soir

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