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L’ophtalmologie à Constantine

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  • L’ophtalmologie à Constantine

    Si pouvaient être évoquées toutes les questions relatives à l’ophtalmologie à Constantine, incontestablement reviendraient les scandales à répétition qui auront émaillé la place suite à l’affaire du bébé décédé après avoir été pris en charge, voire opéré par une clinique privée.

    Depuis lors, la responsabilité de la clinique a été établie et son propriétaire condamné pénalement.

    Toutefois, ce qu’il faudrait retirer, c’est qu’elle aura permis de déterrer de nombreuses affaires et, surtout, de fixer l’intérêt des pouvoirs publics sur des pratiques qui causaient de gros ravages parmi d’humbles citoyens en hypothéquant d’une manière définitive leur existence.

    Et c’est, sans doute, l’affaire sus-évoquée parce que formidablement médiatisée qui aura incité d’autres «victimes» de la même clinique ou «bricolées» par d’autres à se manifester. Parfois même non sans hypocrisie et petits calculs liés à un non exclu… dédommagement s’il arrive que les dégâts causés soient établis.

    Au cours de l’été dernier, dans la ville du Khroub, une jeune fille qui a mal à l’œil se rend chez un ophtalmologue. Elle est auscultée et le médecin tranche : «Ce n’est pas grave, ce n’est qu’une irritation», lui délivrant dans la foulée une prescription et donc un collyre. La fille continuera d’avoir toujours mal, pis, sa vue se brouille et retour chez l’ophtalmologue.

    Las ! Même diagnostic et re-prescription d’un autre médicament. Les proches de la jeune fille décident d’aller voir… ailleurs. Et cet ailleurs allait être plus logique dans sa démarche dans la mesure où le médecin approché, établi dans une autre ville, se déclare gravement circonspect et sollicite des investigations plus approfondies, à commencer par une échographie.
    Une échographie qui lui permettra dans son interprétation d’y voir un décollement de la rétine et la nécessité d’une intervention chirurgicale tambour battant.

    Se reposer sur le secteur était la plus mauvaise des solutions compte tenu des démarches et procédures et les passe-droits. Alors autant opter pour une clinique privée qui sera en l’occurrence celle de «l’Espérance» de la ville de Aïn Taya où la patiente sera opérée avec succès pour que l’œil malade retrouve une acuité normale. L’opération aura coûté près de 180 000 dinars mais elle aura quand même permis de réussir un miracle et de redonner de l’espérance à une jeune fille de 18 ans. Ce qui n’aura pas été le cas au cours du printemps de l’année dernière lorsqu’un homme d’âge moyen est admis au CHU de Constantine pour un glaucome.

    Il allait y séjourner plusieurs jours et attendre que l’équipe médicale fasse le nécessaire pour l’en soulager. Au cours d’une nuit, il quittera son lit vers
    21 heures pour sortir dans la cour «griller» une cigarette. Toute la nuit, les paramédicaux du service endocrinologie qui fait face à celui d’ophtalmologie passeront la nuit à téléphoner à leurs voisins pour leur dire qu’un «de [leurs] malades dormait à l’extérieur» mais en vain.

    En réalité, l’homme était décédé et ce n’est qu’au petit matin qu’un agent de sécurité et un infirmier le transporteront sur leur dos pour aller le déposer dans son lit pour qu’enfin le médecin de garde juge qu’il était «décédé suite à une crise cardiaque».

    Ce qui est vraisemblable. Sauf que cette vraisemblance n’explique pas le rituel auquel se sont livrés les trois comparses (médecin, agent de sécurité et agent paramédical) pour masquer la rigidité du corps. Ils le réchaufferont effectivement jusqu’à lui redonner quelques couleurs. Le médecin de garde consignant ensuite que le patient est paisiblement décédé dans son lit à 6h du matin.

    Les paramédicaux du service s’étant déclarés disponibles à nous faire leur témoignage écrit sur la vérité, nous avions à l’époque pris attache avec le directeur général du CHU qui concédera, après moult cafouillages, «qu’une guéguerre entre deux médecins-chefs à hauteur du service ophtalmologie est à l’origine de ces dysfonctionnements et que chacun des deux était prêt à n’importe quelle forfaiture pour discréditer l’autre» (sic).

    Ces deux affaires ne sont malheureusement que la partie visible de l’iceberg d’une cité envahie par des médecins sans doute bien formés et compétents mais lesquels, avec le temps et l’appât du gain pour certains et l’irresponsabilité pour d’autres, sont devenus de véritables charlatans.

    Par La Tribune
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