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Catégories du vocabulaire de la langue berbère, Abdennour Abdesselam

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  • Catégories du vocabulaire de la langue berbère, Abdennour Abdesselam

    Abdennour Abdesselam n’est plus à présenter dans le domaine de la production livresque en tamazight.

    Depuis plus de vingt ans, plus exactement depuis 1986, il ne cesse d’abreuver les apprenants de la langue amazighe d’ouvrages qui peuvent leur être utiles à plus d’un titre. Aujourd’hui, sa bibliographie est riche de plus de dix livres.

    C’est donc, un auteur prolifique qui vient mettre sur le marché un nouveau livre de 180 pages. L’ouvrage est intitulé Catégories du vocabulaire de la langue berbère et sous-titré: Berbère de Kabylie.

    Cet ouvrage apportera sans doute un plus aux bibliothèques universitaires notamment celles de Tizi Ouzou, Béjaïa et Bouira où il existe des départements de langue et culture berbères, mais aussi dans les lycées et les collèges où la langue amazighe est enseignée depuis 1995. Ce que tente de faire Abdennour Abdesselam, c’est de voyager dans les méandres de la langue amazighe afin de montrer ce qui est dissimulé dans l’inconscient de ses locuteurs. Loin d’être un dialecte comme ont essayé de le colporter ses détracteurs pendant des décennies, tamazight est une langue à part entière avec la structure que nécessite cette dernière.

    Abdennour Abdesselam précise que nous avons tous appris à parler plus ou moins correctement en berbère, sans nous poser de questions sur le rôle que joue chaque mot que nous utilisons. Le petit berbérophone continue d’apprendre sans s’en rendre compte, dès son enfance et auprès de sa mère, une langue structurée avec laquelle il rentre directement dans le monde de la communication. Il maîtrise sinon toute la structure de la langue sans formation particulière et l’utilise intuitivement suivant une organisation logique des mots, mais sans en connaître les notions et leurs fonctions.

    Abdennour Abdesselam précise que, pourtant, les matériaux de la langue que nous utilisons appartiennent à des catégories grammaticales nommées et précises.

    «J’ai jugé utile de rendre compte de la disponibilité naturelle de ces éléments linguistiques, de les mentionner, de les interpréter, de les identifier dans leurs fonctions principales et leur attribuer, enfin, la définition scientifique correspondante. Ils sont classés selon la fonction qu’il remplissent dans la langue berbère et mis en valeur par catégories suivant la terminologie universelle», souligne Abdennour Abdesselam, au sujet de l’objectif assigné par la publication de son ouvrage. Le livre de Abdennour Abdesselam et d’une manière non exhaustive, propose d’ordonner et ranger par catégories la masse des mots constitutifs de la langue berbère.

    Il est destiné à clarifier l’idée que la langue berbère n’est pas un chuchotement, un murmure ou une simple phonation. Elle est une langue parfaitement structurée et elle n’a pas été apprise pour le seul besoin de retenir la parole, mais également pour rendre notre pensée et exprimer notre vision du monde.

    «Bien sûr qu’un mot simple et commun peut paraître évident, mais il convient aussi de lui assurer une application dans les différents besoins et utilisation que l’on en fait car toute différence détectée ou relevée dans le sens d’un mot suppose inévitablement une différence dans la définition de son emploi. Ainsi donc, une expression n’est acquise et comprise que lorsqu’on peut l’employer avec exactitude», explique encore l’auteur des dialogues en berbère du premier long métrage en tamazight, La Colline oubliée.

    L’ouvrage rend compte de la disponibilité naturelle des éléments linguistiques, les mentionne, les interprète, les identifie dans leurs fonctions principales et leur attribue enfin la définition scientifique correspondante. Le livre permettra de pourvoir et de renforcer davantage la langue en outils didactiques et satisfaire les besoins et les attentes de plus en plus grandissants des utilisateurs, notamment les enseignants. L’initiative peut suggérer de travailler le sens critique nécessaire à toute langue.

    L’auteur souligne que son ouvrage est également destiné à l’élève et qu’il l’éveillera sur une partie de la structure de sa langue, de comprendre, de progresser et d’agir sur elle dans les différentes formes de son utilisation. L’élève pourra ainsi accéder à une meilleure maîtrise de ses constituants qui lui permettront de se forger une personnalité dans la dissertation, l’élocution et pour restituer à la langue, son éloquence légendaire où, pour chaque mot correspond une image.

    «L’élève est instruit sur les sens précis des mots qu’il utilise (anciens et nouveaux). II est ainsi vite mis à l’aise face aux descriptions multiples des concepts de modernité, d’universalisme, d’ouverture et de rencontres diverses qu’il réalise dans son environnement. L’adulte, quant à lui, verra son contact renforcé avec sa langue d’usage», conclut Abdennour Abdesselem.

  • #2
    Abdesselam Abdennour est né le 24 mai 1953 au village Aït Hichem, près de Aïn El Hammam, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Il fait ses études primaires au village puis poursuit sa scolarité au lycée Abane - Ramdane d’Alger. Sa sensibilité et sa prise de conscience par rapport à la langue et à la culture berbères, il les doit à sa mère qui lui a ouvert les yeux à ce sujet. Cet éveil s’aiguise au contact de Mouloud Mammeri.

    Entre 1971 et 1973, il suit des cours de berbère dispensés à la faculté d’Alger par ce dernier. A l’époque, Abdesselam Abdennour désertait l’internat afin de pouvoir acquérir les premiers rudiments de tamazight. A son retour au lycée, il transmettait à son tour les cours de tamazight à ses camarades lycéens. Il est arrêté au deuxième jour du baccalauréat à proximité du lycée technique du Ruisseau.

    Il n’est relâché qu’au dernier jour du Bac. Ce qui l’empêche de poursuivre ses études mais ne le contraint pas à se convertir en parfait autodidacte. Il effectue un passage au sein d’un parti politique, à la faveur de l’engouement suscité par l’ouverture démocratique de 1988. En 1992, il claque la porte de cette formation politique où il a déclaré avoir connu la plus grande déception de son parcours militant.

    Depuis, il n’exerce plus aucune activité partisane. Il se consacre à l’écriture et à la recherche. Il a animé une émission de radio à la Chaîne II pendant six ans et dans un quotidien et anime régulièrement des conférences-débats. C’est en 1986 qu’il publie Éléments d’architecture descriptive en berbère (réédité en 1989). En 1991, il traduit en berbère la déclaration universelle des droits de l’homme. Il publie Méthode d’enseignements de la langue berbère assistée par cassette audio en 1997, aux éditions Aurassi suivie de Le grain magique, conte berbère sur cassette audio (édition Mélodie).

    En 1997 et 1998, Abdesselam Abdennour revient avec le Dictionnaire abrégé du vocabulaire redressé de la langue berbère (éditions Enag) et Recueil de proverbes berbères. En avril 2001, il publie les dialogues en berbère du film La Colline oubliée, d’après l’oeuvre de Mouloud Mammeri ainsi que les dialogues en berbère, de L’Opium et le bâton de Mouloud Mammeri. Ses deux derniers ouvrage sont consacrés à deux grands poètes kabyles, à savoir Si Mohand Ou Mhand et Cheikh Mohand Ou Lhocine.

    Le premier ouvrage est intitulé Cheikh Mohand Ou L’hocine ou la renaissance de la pensée kabyle (éditions Ahcène Aït Mouloud) et Si Mohand Ou Mhand en Kabylie et Charles Baudelaire en France.

    Par L'Expression

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    • #3
      Un homme très estimé

      Un homme très estimé et très actif dans le domaine amazigh; que Dieu le garde pour nous et notre culture.

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