Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Bouteflika, le président qui a ruiné l'Algérie.

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Bouteflika, le président qui a ruiné l'Algérie.

    Bouteflika raconté par "Le Matin".

    Et puis, un jour nous commîmes la folie de mettre notre nez dans le monde de l'argent sale, c'est-à-dire dans le côté cour, le plus malsain, du pouvoir algérien. On s'y livrait à de nauséabondes activités de pillages, de trafics d'influences, d'abus de pouvoir et d'abaissement des hommes. De cet univers pourri, où les coquins s'enrichissaient sous la protection des copains, nous en avions divulgué, avec la fougue du journaliste insouciant ou grâce à l'ironie acide de notre chroniqueuse Inès Chahinez, quelques facettes peu glorieuses pour le régime. Et il nous le fit chèrement payer.
    Notre plus folle initiative fut de lever le couvercle sur les combines financières au sein de Sonatrach. Sonatrach est à l'Algérie ce que Gazprom est à la Russie, c'est-à-dire une grosse firme pétrolière qui croule sous les milliards de dollars et qui, bien entendu, suscite les appétits des grands prédateurs. Dès son arrivée au pouvoir, Abdelaziz Bouteflika s'empressa de désigner une de ses plus proches relations, Chekib Khelil, à la tête du ministère de l'Energie avec pour principale mission de contrôler Sonatrach et de la soustraire aux regards extérieurs. Le tout nouveau ministre va immédiatement entourer de barbelés la poule aux œufs d'or : il ne laissera personne s'en approcher. Dans un premier temps, il la coiffera lui-même, cumulant grossièrement sa haute fonction au sein du gouvernement avec celle de directeur général de Sonatrach. C'était, lui semblait-il, le meilleur moyen d'assurer la confidentialité à des besognes non avouables. Après quatre ans le procédé devenait cependant assez gênant et le ministre finira par consentir à nommer un successeur à la tête de Sonatrach. Un prête-nom qui n'aurait aucun pouvoir, qui laisserait faire le clan, mais dont la désignation formelle sauverait les apparences aux yeux de l'opinion. Où trouver ce dirigeant fictif ? Chekib Khelil va avoir une idée diabolique : placer aux commandes de l'entreprise un homme atteint d'un cancer avancé et qui passe ses journées dans les séances de chimiothérapie sur un lit d'hôpital. Un homme entièrement absorbé par son combat contre la mort, et donc totalement absent. Le 7 mai 2003, sur proposition de son ministre de l'Energie, le président Bouteflika nomme donc Djamel-Eddine Khène, grand malade, directeur général de Sonatrach. Le Matin sera le premier journal à révéler le scandale et à dénoncer le procédé inhumain qui consiste à exploiter l'handicap d'un homme pour des desseins politiciens et à l'empêcher de se soigner convenablement. Le journal recevra, en retour, une avalanche de démentis accompagnée de fortes giboulées de prêches moraux. De son côté, Chekib Khelil nous menacera de poursuites judiciaires pour diffamation.
    Nous avions, hélas ! raison : Djamel-Eddine Khène mourra le 7 juillet 2003, deux mois à peine après sa désignation. Le clan Bouteflika venait sans doute de hâter la mort d'un cancéreux.
    Et Sonatrach sera livrée à la prédation. Nous en avions révélé quelques-unes, sans doute parmi les moins scandaleuses, à commencer par le détournement des fonds de sponsoring de la société, un pactole estimé à 730 millions de dollars destiné à financer des associations de toutes sortes, mais dont la gestion obscure, dénoncée par les syndicats, n'en a laissé aucune trace. Le magot était confié à un certain Hemche, natif de Hennaya, près de Tlemcen, une bourgade qui élit aux meilleurs destins puisque c'est le village natal du père de Bouteflika. Hemche était l'homme de confiance du clan présidentiel et sut judicieusement répartir l'enveloppe entre les associations qui s'engageaient à soutenir la candidature de Bouteflika pour un second mandat.
    Autre magouille révélée par le journal : l'achat de deux immeubles inachevés par Sonatrach à un promoteur privé à un prix surévalué. La transaction s'est faite de gré à gré, sans respecter la réglementation des marchés publiques. Pour la finition des deux immeubles, puis pour leur équipement, Chekib Khelil s'était adressé aux « copains », à une société mixte algéro-américaine, Brown and Root Condor, BRC, une joint-venture entre Sonatrach (51%) et la compagnie du vice-président américain Dick Cheney, Halliburton. BRC était dirigée par un autre natif de Hennaya , Moumène Ould Kaddour. Le marché avait toutes les allures d'une combine : mêmes méthodes opaques, mêmes procédés mafieux. BRC sous-traitera le marché avec une entreprise turque qu'on dit liée à l'épouse de Hemche, elle-même turque. L'argent du pétrole était, ainsi, dépensé entre amis. Ces révélations valurent à mon journal un procès intenté par le ministre de l'Energie et qui se solda par ma condamnation, ainsi que celle de deux autres journalistes, à trois mois de prison ferme. La juge aux ordres avait sanctionné la vérité : deux ans après, en effet, l'Inspection générale des finances, saisie par le Chef du gouvernement, ouvrait une enquête sur les relations suspectes entre Chekib Khelil et Brown and Root Condor et découvrait que Sonatrach avait confié, illégalement, vingt-sept projets à la société mixte pour un montant global de soixante-treize milliards de dinars. Un scandale vertigineux dont s'empara la justice, qui fit la une des journaux et qui nous donna raison : Brown Roots Condor fut mise en liquidation en janvier 2007 et Moumene Ould Kaddour incarcéré à la prison de Blida un mois plus tard !
    (…)
    Nos articles sur les malversations à Sonatrach, autant que nos révélations sur la torture, et venant après d'autres divulgations embarrassantes sur l'argent sale, achèveront de dresser contre nous les fourches de la répression. Une année plus tôt, en effet, nous avions levé le voile sur un personnage énigmatique, un homme d'affaires émirati, Mohamed Ali Al-Shorafa, dont les frasques et les combines, couvertes par les plus hautes autorités de l'Etat, allaient marquer l'été de l'année 2002. Al-Shorafa était une vieille relation du président Bouteflika qui l'avait connu à Abu-Dhabi, lors de son long exil aux Emirats, dans les années 80. Responsable du protocole au sein du cabinet royal, il s'était notamment chargé, sur ordre du président des Emirats arabes unis, Cheikh Zayed, du bon déroulement du séjour d'Abdelaziz Bouteflika. Avait-il conservé sur ce dernier quelque forte influence ? Toujours est-il qu'au lendemain de la prise du pouvoir par Bouteflika, en avril 1999, il lui rendit une singulière visite d'affaires et lui demanda des privilèges d'investissements en Algérie que le président algérien n'osa pas lui refuser. Mohamed Ali Al-Shorafa était surtout intéressé par le marché du réseau de téléphonie portable qu'il négociait au nom de l'opérateur égyptien Orascom dont il était l'un des actionnaires. Ce que l'homme d'affaires émirati demandait à Bouteflika était sans détour : octroyer le marché à Orascom sans passer par les avis d'appel d'offres. La présidence de la république acquiesça, ce qui suscita une grosse colère parmi les cadres algériens et au sein du mode très fermé des opérateurs étrangers, dont beaucoup convoitaient le marché algérien. C'est ainsi qu'éclata l'affaire Orascom. Entre-temps, Al-Shorafa, fort du soutien du chef de l'Etat algérien, et mis en appétit, osa demander d'autres concessions en violation de la réglementation algérienne. Les articles duMatin contribuèrent à calmer ses ardeurs puis à l'écarter du pays. Ce ne fut pas sans dégâts : avec l'appui des autorités, il intenta un procès au journal et obtint du juge qu'il condamne son directeur et deux journalistes à deux mois de prison ferme ! Plus tard, et comme toujours, le temps finit par nous disculper : l'affaire Orascom se révèlera un vrai scandale et Al-Shorafa un louche personnage interdit de séjour aux Etats-Unis pour pratiques frauduleuses.
    Les accointances entre le président Bouteflika et le groupe Khalifa, du nom de ce milliardaire algérien accusé de détournements de deniers publics et forcé à l'exil en Grande-Bretagne, furent plus faciles à démontrer. L'avocat du groupe n'était autre que le propre frère du président et ce dernier profitait de sa situation pour solliciter du milliardaire des largesses à des proches ou des prises en charge d'opérations de marketing politique au bénéfice du pouvoir algérien. Le Matin révéla plusieurs actes de connivence entre Khalifa et le chef de l'Etat algérien. Eclaboussé, le cercle de Bouteflika ne nous le pardonnera pas. Le procès Khalifa organisé en hiver 2007 confirmera cependant nos écrits : bien des dirigeants du pays étaient impliqués dans l'escroquerie.
    Dans le monde de l'argent sale, les amitiés sont souvent solides. Telle est, du moins, la morale de l'affaire de la Baigneuse. Ce nom lyrique est celui d'une statue à l'origine assez controversée mais qui avait le privilège d'orner le jardin botanique d'El-Hamma, à Alger, jusqu'au soir où elle fut volée ! S'agissant tout de même d'une œuvre d'art, la police s'empara de l'affaire et l'enquête fut confiée au commissariat de l'arrondissement d'Hussein-Dey, dirigé par un certain Messaoud Zayane. Les recherches ne donnèrent rien jusqu'au jour où un jardinier, travaillant dans la villa d'un couple fort connu dans les milieux d'affaires à Alger, découvrit la statue dans leur jardin. Il avisa la police et le commissaire Zayane, très prompt, s'apprêtait à arrêter les deux célébrités de la finance pour vol et recel quand un contre-ordre vint tempérer sa ferveur : le couple était une relation du président Bouteflika. Que faire ? Ce qu'il convient d'entreprendre dans pareil cas, c'est-à-dire innocenter les vrais receleurs et trouver un vrai-faux coupable à leur place. Ce que le commissaire Zayane entreprit avec beaucoup de zèle. Le couple fut innocenté et, à sa place, le médecin vétérinaire du jardin botanique fut accusé du larcin et jeté en prison. Le soir même, les Algériens virent à la télévision le commissaire Zayane félicité par le ministre de l'Intérieur Yazid Zerhouni et par le directeur général de la police, « pour sa compétence dans l'affaire de la Baigneuse. » En échange de son silence, Zayane fut promu à la tête de la police judiciaire d'Alger. Le médecin vétérinaire passa six mois en prison avant d'être acquitté par le juge. On ne sut jamais comment fut volée la Baigneuse mais pour avoir révélé l'affaire, Le Matin s'attira les foudres de la police. Je retrouverai Zayane sur mon chemin, au centre de l'affaire qui conduisit à mon emprisonnement. Il se vengea. Puis, comme toujours, le temps fit son œuvre : en 2006, Zayane fut rattrapé par une affaire de trafic de drogue.

    L'article est encore long et je m'excuse pour le journal "Le Matin".
    si on peut tromper beaucoup de monde quelque temps, ou tromper peu de monde longtemps, on ne peut tromper tout le monde tout le temps

  • #2
    C'est dommage que ça ne fasse pas réagir.
    si on peut tromper beaucoup de monde quelque temps, ou tromper peu de monde longtemps, on ne peut tromper tout le monde tout le temps

    Commentaire


    • #3
      Ça laisse de marbre même le diable en personne. Il ne pourra faire mieux que ces gens là, gardiens du temple du pouvoir et de l'argent. La Cosa Nostra pourrait mieux faire de se taire devant toutes ces histoires qui la dépasse.
      Dernière modification par milka, 18 janvier 2010, 13h59.

      Commentaire


      • #4
        ça va faire réagir...tiens,Bouteflika a ruiné l'algérie pour détruire le Maroc
        lol
        :31:

        Commentaire


        • #5
          ça va faire réagir...tiens,Bouteflika a ruiné l'algérie pour détruire le Maroc
          Je n'ai rien compris, ce que vient faire le Maroc dans cette histoire de Sonatrach.
          Dernière modification par RoboCop, 17 janvier 2010, 21h42.
          Il y a des gens si intelligents que lorsqu'ils font les imbéciles, ils réussissent mieux que quiconque. - Maurice Donnay

          Commentaire


          • #6
            Susciter la réaction, et il a réussit =)

            Sinon bah, rien de neuf dans cette article.
            Les algériens sont déjà au courant, et sont impuissants ou ferment les yeux et font leur vie.

            Commentaire


            • #7
              Bonsoir

              il faut beaucoup de courage pour dénoncer les malveillances du pouvoir. Je tire mon chapeau à ceux qui osent se mettre en danger pour défendre ce en quoi ils croient, à ceux qui s'engagent en sortant de l'ombre...
              Respect

              Commentaire


              • #8
                aucun président n'échappe a la règle

                ils volent tous leur peuple .....
                "N'imitez rien ni personne. Un lion qui copie un lion devient un singe." Victor Hugo

                Commentaire


                • #9
                  C'est dommage que ça ne fasse pas réagir.
                  C'est un peu comme les massacres des palestiniens, on ferme la TV pour ne pas s'habituer au sang, et afin que l'horreur ne fera pas partie de notre nature.
                  Idem, On fait semblant de détourner le regard de la corruption ... pour garder toute notre humanité.
                  Quand on pourra les passer en cour pour leur méfaits, ce jour-là on ouvrira grand les yeux ... avec notre âme toujours pure.
                  وإن هذه أمتكم أمة واحدة

                  Commentaire


                  • #10
                    La machination racontée par Benchicou et qui m'a choquée le plus est celle-là :


                    Après quatre ans le procédé devenait cependant assez gênant et le ministre finira par consentir à nommer un successeur à la tête de Sonatrach. Un prête-nom qui n'aurait aucun pouvoir, qui laisserait faire le clan, mais dont la désignation formelle sauverait les apparences aux yeux de l'opinion. Où trouver ce dirigeant fictif ? Chekib Khelil va avoir une idée diabolique : placer aux commandes de l'entreprise un homme atteint d'un cancer avancé et qui passe ses journées dans les séances de chimiothérapie sur un lit d'hôpital. Un homme entièrement absorbé par son combat contre la mort, et donc totalement absent. Le 7 mai 2003, sur proposition de son ministre de l'Energie, le président Bouteflika nomme donc Djamel-Eddine Khène, grand malade, directeur général de Sonatrach. Le Matin sera le premier journal à révéler le scandale et à dénoncer le procédé inhumain qui consiste à exploiter l'handicap d'un homme pour des desseins politiciens et à l'empêcher de se soigner convenablement. Le journal recevra, en retour, une avalanche de démentis accompagnée de fortes giboulées de prêches moraux. De son côté, Chekib Khelil nous menacera de poursuites judiciaires pour diffamation.
                    Nous avions, hélas ! raison : Djamel-Eddine Khène mourra le 7 juillet 2003, deux mois à peine après sa désignation. Le clan Bouteflika venait sans doute de hâter la mort d'un cancéreux.
                    si on peut tromper beaucoup de monde quelque temps, ou tromper peu de monde longtemps, on ne peut tromper tout le monde tout le temps

                    Commentaire


                    • #11
                      Bouteflika a ruiné l'Algérie? sans blague, rien de nouveau, la rue le sait, seulement Bouteflika est prêt à ruiner aussi toute contestation, et l'Algérien est tellement déprimé de la politique qu'il laisse faire...

                      Bon article, le Matin n'a pas été fermé pour rien..

                      Commentaire


                      • #12
                        moha

                        Bouteflika a ruiné l'Algérie? sans blague, rien de nouveau, la rue le sait, seulement Bouteflika est prêt à ruiner aussi toute contestation, et l'Algérien est tellement déprimé de la politique qu'il laisse faire...
                        oui,c'est vraiment domage pour se pays qui ne manquait vraiment de rien avant sa venu ou les caisses étaient pleine,ou il y avait stabilité etc...bouteflika à fait de l'algerie un pays miséreux ou tout le monde pense désormait à fuir.

                        Commentaire


                        • #13
                          boutef a ruiné l'algérie ?................ mdr ce journaliste est monté grâce au piston quand boutef est arrivé a la fonction suprême en 1999 le pib était a 50 milliards de dollar en 2010 il est a 231 milliards de dollar en 2010 (mieux que l'état hébreux) l'Algérie de boutef est un chantier a ciel ouvert l'Algérie de boutef a enregistré 9% de croissance hh mieux que la chine l'algérie de boutef est la deuxième puissance économique d'Afrique et du monde arabe deuxieme puissance militaire d'afrique la premiere puissance monétique d'Afrique

                          Commentaire


                          • #14
                            numidia 4 ever, houraaaaaa avec tout ce que tu dis houraaaaa, mais le peuple dans tout ça?? C'est tout ce qui m'intéresse moi, parce que savoir que boutef hachakoum, a dépensé 7 milliards de dollars dans l'armement je m'en tamponne, qu'il construit des belles tours pour les nouveaux mafiosos, je 'en fou, où est la part du peuple dans tout ça?? Ya rabb, notre peuple souffre trop walah mais y'a toujours des gens pour défendre iblis et ses collégues!!!!

                            Commentaire


                            • #15
                              J aime mon pays, je me plais dans mon pays,je suis fier d etre de ce pays
                              et je suis satisfait de Boutef qui a bien gere le pays lors du seisme qui avait touche notre pays..Je souhaite aux Haitiens des hommes pour reconstruirent leur pays c est dur la faim et l insecurite....

                              Commentaire

                              Chargement...
                              X