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Débat sur France 24: le bilan et les perspectives de l’économie algérienne

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  • Débat sur France 24: le bilan et les perspectives de l’économie algérienne

    Récapitulatif du débat télévisé en direct sur France 24 (en arabe), le 15 janvier 2010, entre trois experts internationaux dont le docteur Abderrahmane Mebtoul, sur le bilan et les perspectives de l’économie algérienne.

    Thème 1- Les dernières mesures du gouvernement algérien et leurs impacts sur le devenir des réformes

    A. Mebtoul : Contrairement à ce qui se dit, même s’il y a des craintes, les dernières mesures du gouvernement algérien ne sont pas un retour à l’économie étatique mais s’inscrivent dans le cadre de la lutte contre les effets de la crise économique mondiale. Même dans les pays développés, comme le montre l’importance de la dépense publique, il y a un retour au patriotisme économique.

    Ce ne sont me semble t-il que des mesures de préservation transitoires et surtout pour mettre de l’ordre, mesures qui sont salutaires pour éviter un épuisement des réserves de change, les importations étant artificiellement gonflées, mesures qui seront levées, je le pense, une fois la reprise de la croissance de l’économie mondiale en encourageant l‘investissement productif. L’option vers l’économie de marché et l’approfondissement des réformes en Algérie est irréversible.

    L’Algérie qui a vécu un drame terroriste pendant 10 années a vu la destruction d‘une partie de ses infrastructures expliquant que durant la période 2000/2009, l’Etat lui a consacré un important montant mais il faut le reconnaître, la gestion et l’efficacité n’ont pas été proportionnelle aux impacts économiques et sociaux et il s ‘agira à l’avenir de lutter concrètement contre la mauvaise gestion et la corruption.

    Thème 2-Vous venez dans une de vos dernières contributions de dénoncer le taux artificiel du chômage officiel en Algérie de 10% en 2009, le dernier rapport de la banque mondiale vous rejoignant donnant 25%.

    En effet, j’ai eu à intervenir largement dans la presse algérienne après la publication de ces résultats. Sans polémiquer, je voudrai être clair : le taux de 10% officiel contient les emplois de la sphère informelle, les emplois temporaires même de trois à cinq mois, tous les emplois improductif et les sureffectifs dans les entreprises publiques et les administrations. Effectivement et corrigé, le taux de 10% ne reflète pas la réalité.

    Thème 3 – Les relations Algérie /Europe et l’intégration maghrébine

    L’Algérie entretient d’excellentes relations avec l’ensemble de la communauté européenne. L’Algérie entend être un acteur stratégique dans l’approvisionnement de l’Europe en gaz et il est prévu à travers Medgaz (via Espagne) et Galsi ((via Italie) un exportation annuelle de 85 milliards de mètres cubes gazeux.

    Concernant le développement futur, je pense fermement que seule l’intégration maghrébine notamment entre l’Algérie, la Tunisie et le Maroc pourra dynamiser le tissu économique de la région car avec la mondialisation nous sommes à l’ère des grands espaces si l’on veut attirer les investisseurs étrangers potentiels et rendre rentables financièrement les projets nationaux, l’espace social et économique naturel du Maghreb étant l’espace euro méditerranéen.

    Certes existent des obstacles politiques mais les opérateurs économiques et les populations sont en avance sur leurs dirigeants et ont de plus en plus conscience de l’urgence de cette intégration. IL nous appartient intellectuels, opérateurs économiques et journalistes de sensibiliser nos dirigeants. Ce n’est pas de l’utopie c’est le réalisme économique qui l’exige.

    Comme vient de le souligner l’intervenant sur le plateau reprenant un rapport de la banque mondiale, l’intégration pourrait permettre une croissance du Maghreb de plus de 8% hors hydrocarbures gagnant ainsi plusieurs points qui auront une répercussion positive sur la création d’emplois et donc sur le niveau du taux de chômage et surtout faire face à la concurrence internationale.

    Thème 4 : pourquoi Carrefour a quitté l’Algérie ?

    Je signale que selon les rapports de la banque d’Algérie le taux de profit de certaines sociétés et banques étrangères dépassent les 20/25%, ce qui est anormal taux n’existant ni dans les pays du Maghreb, ni dans l’ensemble de l’espace euro- méditerranéen.

    Le départ de Carrefour est du certes aux dernières mesures gouvernementales pour parer à cette situation paradoxale, lutte r contre gonflement des importations et donc évite que l’Algérie se retrouve dans la même situation qu’en 1994 date du rééchelonnement qui a eu des effets dramatiques sur la population algérienne, départ du également aux effets de la crise économique mondiale.

    Thème 5- La lutte contre la corruption et le pourquoi de l’enquête d’une branche de l’Armée la DRS au lieu d’une enquête civile dans le cadre du scandale de Sonatrach et ses répercussions économiques.

    Je ne suis pas du tout d’accord avec le précédent intervenant.

    Premièrement, certes l’impact sur l’image du management de Sonatrach est négative , mais la démission récente de certains cadres dirigeants de Sonatrach n’aura pas de répercussion ni sur la production, ni sur les exportations de Sonatrach et l’Algérie respectera ses engagements internationaux en matière énergétique, car la société Sonatrach possède en son sein de brillants cadres qui peuvent assurer la relève.

    Deuxièmement, affirmer que l’Armée algérienne à travers son département de sécurité s’est immiscée dans la justice pour le cas de Sonatrach c’est oublier que même dans les pays développés la CIA aux USA, le KGB en Russie, le 2 ème bureau en France sans parler des structures de la police et de la gendarmerie, pour ne prendre que ces trois exemples, font des investigations économiques lorsque certains crimes économiques menacent la sécurité de leurs pays et donc pour protéger leurs États.

    Certes, ces structures ne doivent pas procéder à des jugements au niveau des tribunaux militaires mais doivent transmettre les dossiers à la justice civile. C’est ce qui s’est fait pour le cas des cadres de Sonatrach, cadres qui sont innocents jusqu’à preuve du contraire ayant des avocats pour les défendre au niveau du tribunal qui je le précise est civil.

    Cependant, la lutte efficace contre la corruption qui existe de par le monde et qui prend des proportions dangereuses, (plusieurs dizaines voire des centaines de milliards de dollars) comme l’ont montré les scandales financiers avec la dernières crise mondiale passe effectivement par l’instauration d’un État de droit, l’efficacité et la moralité des institutions publiques, la mise en place de mécanismes de régulation transparents et des contrepouvoirs dans toute société.

    Thème 6 les perspectives de l’économie algérienne.

    Les infrastructures ne sont qu’un moyen et je pense qu’il y a urgence de l’orientation future de la politique socio-économique qui devrait aller vers une allocation des ressources financières dont le montant est estimée à plus de 150 milliards de dollars entre 200/2013, vers l’entreprise créatrice de richesses permanentes notamment les services créateur de valeur ajoutée et les PMI/PME.

    Au XXIème siècle il s’agira de tenir compte des deux fondamentaux du développement tenant compte des nouvelles mutations mondiales : la bonne gouvernance et la valorisation du savoir. Car il faut savoir qu’il y a urgence d’une production et exportation hors hydrocarbures car selon bon nombre d’experts sérieux, il y a épuisement des réserves de pétrole en Algérie dans 16/18 ans et entre 25/30 ans pour le gaz tenant compte de la forte consommation intérieure.

    Dr A Mebtoul, économiste.
    Algérie Focus
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