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Corruption : les ministres s’en lavent les mains

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    Corruption : les ministres s’en lavent les mains

    “C’est la première et la dernière fois que je parle de cette affaire”. Monsieur le Ministre ne compte pas se laisser importuner plus que cela sur l’enquête pour malversations en cours à Sonatrach ! C’est à croire que Khelil a convoqué la presse pour lui dire que tout ce qu’il sait lui vient des journaux. Encore un peu et c’était à lui de poser des questions, car “si la presse a accès à certaines informations, nous n’y avons pas accès”, se plaint-il.
    À la bonne heure ! Une profession confinée à la seule presse de papier, accablée des maux de “déficit de professionnalisme et d’éthique”, boycottée, manipulée, assaillie par les intimidations et les convoitises corruptrices, se retrouve, à l’occasion, accusée d’en savoir trop quand elle fait autre chose que de relayer les notes des chargés de communication.
    En tout état de cause, la règle, en matière de scandales de gestion, est que les investigations éclatent de manière spectaculaire pour s’évanouir en queue de poisson, comme s’évanouissent les ruisseaux dans le désert. Si c’est pour nous dire qu’il n’a rien à dire, Khelil aurait pu, au lieu de tenir une conférence de presse, prendre exemple sur Barkat, ancien ministre de l’Agriculture, ou sur Saâdani, ancien président de l’Assemblée : depuis le temps que les médias évoquent le destin du Fonds de développement agricole et de l’argent du GCA. Pas même une mise au point, malgré les multiples articles ! On voit bien que, contrairement à ce que croit le ministre, ce n’est pas la presse qui “décide qu’ils sont coupables”.
    On a compris : les ministres, par ailleurs vigilants sur tant de détails, ne voient pas l’argent qui fuit. Ainsi, Ghoul, ministre chef de chantier, à qui n’échappe pas le moindre mètre de retard de macadam, a appris par la presse que ses cadres sont soupçonnés de concussion. Idem pour Mimoun dont l’administration gérait, à son insu, l’approvisionnement de la pêche turque en thon.
    De fait, ni la presse ni l’opinion publique ne se font d’illusions : pas plus qu’elles n’ont connu le fin mot de l’affaire BRC, elles n’en sauront très probablement pas plus sur l’affaire Sonatrach en cours. Pour rappel, le scandale BRC, loin d’entamer le pouvoir du ministre de tutelle, n’a même pas empêché son département, qui a déjà autorité sur l’entièreté du sous-sol national, d’étendre son empire au dessalement d’eau et, depuis 2007, à l’énergie nucléaire et aux énergies renouvelables.
    L’affaire Khalifa nous instruit, pour ainsi dire, sur les limites de toute enquête policière et de toute instruction judiciaire quand il s’agit de malversations touchant le Trésor public et les caisses sociales.
    Le citoyen le plus indifférent à la chose publique et le plus distant de l’intérêt général éprouverait quelque indignation à apprendre qu’on s’en prenne aussi indélicatement au budget d’un projet emblématique comme l’autoroute Est-Ouest ou à une institution dont le chiffre d’affaires correspond au revenu national, une institution devenue symbolique, parce que des techniciens patriotes ont transformé un certain 24 février en second 5 juillet.
    Mais des ministres se contentent de s’en laver les mains en vous disant qu’au moment du saccage, ils regardaient ailleurs que dans les comptes dont ils ont la tutelle !
    Liberté
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…
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