Comment le pouvoir de Bouteflika en est-il venu à être le plus corrompu depuis l’indépendance ?
L’Algérie de Bouteflika croule sous les scandales et se trouve classée aujourd’hui parmi les autocraties les plus corrompues de la planète (lire article de Mebtoul). L’opinion internationale, par cette distinction qui le console du Nobel, l’a ainsi récompensé pour l’ensemble de son œuvre : l’opacité de sa gouvernance, la rapine, l’assassinat des jeunes de Kabylie, le musellement des libertés, la manipulation de la justice, le harcèlement de la presse et des syndicats libres…
Comment en est-on arrivé là ?
La réponse est dans la transformation de l’Algérie en territoire privé par Bouteflika depuis dix ans. Sans contre-pouvoir, sans contrôle par le peuple, fût-il relatif. Un régime illégitime et clanique à l’image des dictatures arabes : une propriété privée hermétique où le pouvoir absolu est sans limites et où l’autoritarisme se présente à l’état pur. Une monarchie archaïque sur le modèle de l’Irak, de la Libye, de la Syrie, de l’Égypte ou de la Tunisie, avec un roi roturier et éternel que personne n’a choisi et qui règne par une dictature de la pire espèce, par l’incurie, la gabegie, l’incompétence et le désordre destructeur .
En Joumloukia d’Algérie, version Bouteflika, la corruption se développe d’autant plus facilement que le champ politique est fermé par l’autoritarisme, l’opacité et l’impunité. Seule une république moderne, où l’on ne compte ni sur les sermons ni sur la répression, mais sur des institutions assurant le rôle de garde-fous, sur les libertés, notamment celle de la presse, l’indépendance de la justice, la remise régulière en jeu de tous les mandats, y compris de la fonction suprême, seule une république moderne autorise la mise en œuvre de techniques pour combattre les « rois corrupteurs » quel que soit leur masque.
On y garde le cap à force d’ajustements continuels. Dans une république moderne, on passe régulièrement la tondeuse sur la champ politique où poussent en continu les plantes Bouricha.
Cette Algérie championne de la corruption, c’est l’œuvre de Bouteflika. C’est son choix.
Bouteflika n’est pas dans la lignée de Jefferson, Kennedy ou de Gaulle, fils de l’alternance démocratique, celle que prescrivait Tocqueville, il y a deux siècles déjà, préconisant que « le plus grand soin d'un bon gouvernement devrait être d'habituer peu à peu les peuples à se passer de lui ». Bouteflika est dans une filiation beaucoup moins prestigieuse : celle de Saddam Hussein, Khadafi, Hafedh El-Assad ou Ben Ali : une créature du despotisme arabe qui compte persuader le peuple de ne pas se passer de lui. Il a tout de ces tyrans pittoresques et cyniques : comme eux, c’est un homme d’origine fruste, un peu rustaud, un peu godiche, qui se voit pris par le vertige de la toute puissance absolue qui s’offre soudain à lui. Un parvenu qui se voit en monarque archaïque ; un fier-à-bras, à l’image de tous les autres, qui tient en otage un pays, maquillé en fausse république, et qui ne compte pas le lâcher.
Comme eux, il voit grand et veut aller vite en besogne pour inscrire son nom dans l’Histoire.
Comme eux, il n’a pas de contre-pouvoir et ne permettra à aucun de se mettre en place. Comme eux, il veille à l’abolition de toutes les libertés publiques et privées, au règne de la corruption et usera de la répression, c’est-à-dire aux marqueurs universels de la gestion mafieuse de la chose publique.
Alors vont en profiter les « amis » du président.
L.M
le m atin
L’Algérie de Bouteflika croule sous les scandales et se trouve classée aujourd’hui parmi les autocraties les plus corrompues de la planète (lire article de Mebtoul). L’opinion internationale, par cette distinction qui le console du Nobel, l’a ainsi récompensé pour l’ensemble de son œuvre : l’opacité de sa gouvernance, la rapine, l’assassinat des jeunes de Kabylie, le musellement des libertés, la manipulation de la justice, le harcèlement de la presse et des syndicats libres…
Comment en est-on arrivé là ?
La réponse est dans la transformation de l’Algérie en territoire privé par Bouteflika depuis dix ans. Sans contre-pouvoir, sans contrôle par le peuple, fût-il relatif. Un régime illégitime et clanique à l’image des dictatures arabes : une propriété privée hermétique où le pouvoir absolu est sans limites et où l’autoritarisme se présente à l’état pur. Une monarchie archaïque sur le modèle de l’Irak, de la Libye, de la Syrie, de l’Égypte ou de la Tunisie, avec un roi roturier et éternel que personne n’a choisi et qui règne par une dictature de la pire espèce, par l’incurie, la gabegie, l’incompétence et le désordre destructeur .
En Joumloukia d’Algérie, version Bouteflika, la corruption se développe d’autant plus facilement que le champ politique est fermé par l’autoritarisme, l’opacité et l’impunité. Seule une république moderne, où l’on ne compte ni sur les sermons ni sur la répression, mais sur des institutions assurant le rôle de garde-fous, sur les libertés, notamment celle de la presse, l’indépendance de la justice, la remise régulière en jeu de tous les mandats, y compris de la fonction suprême, seule une république moderne autorise la mise en œuvre de techniques pour combattre les « rois corrupteurs » quel que soit leur masque.
On y garde le cap à force d’ajustements continuels. Dans une république moderne, on passe régulièrement la tondeuse sur la champ politique où poussent en continu les plantes Bouricha.
Cette Algérie championne de la corruption, c’est l’œuvre de Bouteflika. C’est son choix.
Bouteflika n’est pas dans la lignée de Jefferson, Kennedy ou de Gaulle, fils de l’alternance démocratique, celle que prescrivait Tocqueville, il y a deux siècles déjà, préconisant que « le plus grand soin d'un bon gouvernement devrait être d'habituer peu à peu les peuples à se passer de lui ». Bouteflika est dans une filiation beaucoup moins prestigieuse : celle de Saddam Hussein, Khadafi, Hafedh El-Assad ou Ben Ali : une créature du despotisme arabe qui compte persuader le peuple de ne pas se passer de lui. Il a tout de ces tyrans pittoresques et cyniques : comme eux, c’est un homme d’origine fruste, un peu rustaud, un peu godiche, qui se voit pris par le vertige de la toute puissance absolue qui s’offre soudain à lui. Un parvenu qui se voit en monarque archaïque ; un fier-à-bras, à l’image de tous les autres, qui tient en otage un pays, maquillé en fausse république, et qui ne compte pas le lâcher.
Comme eux, il voit grand et veut aller vite en besogne pour inscrire son nom dans l’Histoire.
Comme eux, il n’a pas de contre-pouvoir et ne permettra à aucun de se mettre en place. Comme eux, il veille à l’abolition de toutes les libertés publiques et privées, au règne de la corruption et usera de la répression, c’est-à-dire aux marqueurs universels de la gestion mafieuse de la chose publique.
Alors vont en profiter les « amis » du président.
L.M
le m atin
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