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Khalifa-bis ?

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  • Khalifa-bis ?

    Un scandale en cache un autre. L’affaire de corruption de Sonatrach révélée par la presse et dans laquelle seraient impliqués des cadres dirigeants de l’entreprise, dont son PDG, vient allonger la liste des grosses affaires de corruption mises au jour depuis l’arrivée de Bouteflika aux affaires. Au commencement, il y avait l’affaire Khalifa qui avait donné lieu à un procès surmédiatisé pour un verdict final qui aura laissé un goût d’inachevé au sein de l’opinion, laquelle n’est pas convaincue que toute la lumière ait été faite sur cette affaire. La boîte de Pandore des affaires de corruption avait révélé, dans un autre dossier, celui de l’autoroute Est-Ouest, comment se traitaient, à coups de dessous-de-table, les marchés entre de hauts fonctionnaires du ministère des Travaux publics et les partenaires étrangers impliqués dans ce projet grandiose. Bien maigre moisson quand on mesure l’étendue du phénomène que l’on ne cache plus au niveau officiel comme on le faisait naguère pour préserver des hommes et le système !
    D’ailleurs, pouvait-on faire autrement dans un monde globalisé comme celui dans lequel nous vivons aujourd’hui, où tout se sait avec la multiplication, partout dans le monde, des instruments de surveillance et de lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent sale ? D’autant que l’Algérie est régulièrement épinglée par ces organisations qui lui réservent une place peu enviable parmi les plus mauvais élèves de la planète en termes de gouvernance. Faut-il pour autant faire la fine bouche maintenant que des affaires de corruption sont portées sur la place publique et devant la justice, et ne voir dans la démarche qu’une sordide machination, un règlement de compte entre clans du sérail ? Ne retenir que le bilan, le tableau de chasse, dérisoire : trois grosses affaires en trois mandats présidentiels successifs du règne de Bouteflika ? Ceci dans une conjoncture économique transpirant l’aisance financière et à l’ombre d’un système économique fondé sur l’économie de bazar qui a nourri tous les comportements mafieux que l’on semble aujourd’hui découvrir avec stupéfaction.
    Si réellement, comme certains analystes se sont hasardés à le faire, derrière ce déballage il y a une volonté politique au plus haut niveau de l’Etat de tordre le cou à la corruption en s’attaquant à la racine du mal, aux commanditaires du crime, en faisant en sorte qu’il n’y ait plus désormais d’intouchables, les Algériens ne pourront qu’applaudir et adhérer à cette opération de salubrité et de salut publics ! Le procès de l’affaire Khalifa, tel qu’il a été instruit, épargnant des personnalités citées lors du procès et par la rumeur publique, ne conforte pas cette thèse. Certes, au plan stratégique, le pouvoir a frappé fort en s’attaquant à la corruption au sein d’une entreprise névralgique qui assure notre pain quotidien, tout en sachant les retombées inévitables à l’étranger quant à la crédibilité de l’entreprise et du pays. Reste à savoir s’il s’agit là d’un autre effet d’annonce destiné beaucoup plus à la consommation extérieure ou réellement d’un signal politique fort dans le sens de la moralisation de la vie publique.

    Par Omar Berbiche (El Watan).
    Il y a des gens si intelligents que lorsqu'ils font les imbéciles, ils réussissent mieux que quiconque. - Maurice Donnay
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