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Accidents de travail dans le BTP en Algérie

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  • Accidents de travail dans le BTP en Algérie

    Il est temps, en Algérie, de coordonner tous les efforts pour une meilleure prise en charge du secteur et pour essayer de réduire les charges supportées par les entreprises et la Sécurité sociale, l’absence d’une stratégie efficace de prévention fait que ce secteur de l’inspection du travail, pourtant stratégique,dans la mesure où il préserve les capacités de création et de production, se trouve à la traîne.

    Le gouffre financier dans lequel se débat la CNAS est d’une incidence palpable, véritable perte sèche pour le Trésor public évaluée à des centaines de millions de dinars annuellement.

    Ainsi, près de 85 000 accidents du travail et de maladies professionnelles sont enregistrés annuellement et 80% de ces accidents surviennent dans les chantiers du bâtiment , travaux publics et autres professions périlleuses. Il faut pourtant préciser qu’un certain nombre d’accidents ne sont pas déclarés.

    Ceci se rapporte surtout aux chantiers du BTP qui soignent les blessés sans établir la déclaration prévue par la réglementation, ainsi qu’aux entreprises non affiliées a la Caisse nationale de la sécurité sociale. Pour toutes ces raisons réunies, il est plus qu’urgent d’établir une nouvelle politique à même de prendre en charge les dispositifs de surveillance à mettre en place et c’est pour essayer d’imaginer les contours de cette politique que le ministère du Travail et de la Protection sociale devra s’atteler devant le risque potentiel encouru par des milliers de travailleurs isolés de façon permanente à leur poste de travail.

    La Caisse nationale de sécurité sociale dépense pourtant énormément pour soigner les victimes de ces accidents. En 1988, les dépenses de la Cnas étaient de 814 millions de dinars, cette somme s’est élevée en 1994 à 2 milliards 751millions de dinars, soit une progression annuelle de 32,4%, mais le plus gros des augmentations touche les prestations servies en rente, car les incapacités permanentes représentent 70% des dépenses.

    En 2005, ce sont 5 675 accidents de travail qui ont été recensés, dont 231 mortels et 1475 blessées graves, ayant occasionnées plus de 300 000 journées d’arrêt de travail pour lesquels une indemnisation de 120 millions de dinars a été réglée rubis sur l’ongle par la Cnas.

    Celle-ci a également déboursé la bagatelle de 30 millions de dinars, en 2005 au titre du capital-décès aux ayants droit des victimes des accidents du travail mortels.A cette somme, s’ajoute celle liée a la prise en charge des pensions mensuelles sous forme d’indemnisations versées au profit des victimes des accidents du travail laissant des séquelles. Toute atteinte à l’intégrite physique du travailleur prendra dans ces conditions des proportions importantes entraînant des conséquences graves.

    En 2008, les chiffres des accidents de travail, ont franchi le seuil alarmant de 2 612 cas dont 185 graves ayant causée des handicaps. Une situation qui a nécessité la bagatelle de 40 millions de dinars, représentant des dépenses de remboursement acquittées par la Cnas.

    En 2009, on ignore le nombre d’accidents et accidents mortels survenus sur l’ensemble du territoire national, cependant l’ouest algérien a connu plus de 800 accidents de travail générant environ le décès de 45 travailleurs au niveau des sociétés privées et autres étrangères dans le secteur de la construction et des travaux publics qui bat le sinistre record du nombre d’accidents et accidents mortels.

    On remarque que l’explosion des accidents de travail a été flagrante depuis 2004, où un nombre non négligeable a été enregistré par les services spécialisés de la Cnas. Dans certains corps de métiers à savoir : les bâtiments et les travaux publics, d’ailleurs les plus exposés, il faudrait promouvoir une politique de prévention et la doter des instruments juridiques, réglementaires, technologiques adéquats.

    Ces dispositions seront fonction du poste et du risque qu’il crée , qui oblige la protection d’un travailleur dans les travaux d’entretien des bâtiments,qui ne peut être assurée qu’au moyen de vêtements de protection utilisés dans les bâtiments et les travaux publics ou dans les conditions professionnelles.

    Le recours à des équipements de protection individuelle est nécessaire, ce qui ne semble pas être pour le moment le véritable credo des chefs d’entreprise des sociétés privées et étrangères, particulièrement les Chinois oeuvrant dans la construction et travaux publics, qui «refusent» d’investir dans le domaine de la protection des travailleurs et ouvriers exerçant dans des postes périlleux.

    Devant le non-respect des règles sécuritaires, les inspecteurs du travail et de la Cnas, ont un rôle impératif à jouer avec les compétences utiles à leur mission de prévention des risques et amélioration des conditions de travail dans les différents chantiers et autres sites dangereux. Le potentiel humain assez important n’est pourtant pas utilisé comme il se doit, d’où il ressort qu’une prise en charge concrète des problèmes de sécurité individuelle et de santé est insuffisante.

    A lui seul, le secteur du bâtiment et travaux publics en Algérie emploie plus de 100 000 Chinois et plus de 12 000 autres éparpillés à travers les grands chantiers de construction, à savoir les barrages, ports, sans oublier l’industrie pétrolière.

    En conclusion, la prévention commence par la volonté de placer la sécurité et le bien-être des ouvriers au cœur de la politique, à tous les paliers. Tel est le point de départ pour instruire les différents responsables des entreprises publiques, privées et surtout chinoises à doter leurs ouvriers et autres travailleurs d’équipements de protection et de sécurité individuelle, pourtant disponibles et entièrement réalisé à 100% par des sociétés algériennes, selon les normes internationales.

    Par la Nouvelle République
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