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Evo Morales investi pour un second mandat en Bolivie

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  • Evo Morales investi pour un second mandat en Bolivie

    Réélu triomphalement en décembre (64 % des voix), le président bolivien Evo Morales va être investi pour un second mandat de cinq ans jeudi 21 et vendredi 22 janvier.

    Jeudi, M. Morales doit être consacré "chef spirituel des Indiens" sur les ruines de Tiwanaku près du lac Titicaca, site d'un empire andin plus ancien que celui des Incas. Dans ce lieu qui est pour lui un endroit de ressourcement mystique et politique, il sera guidé par des amautas ("sages") et yatiris ("prêtres") aymaras. Le premier chef d'Etat amérindien de la Bolivie depuis son indépendance en 1825 posera ensuite un genou à terre, invoquera la Terre et le Soleil, effectuera des offrandes, et recevra des sceptres symbolisant la dualité des pouvoirs rationnel et spirituel.

    Vendredi, il sera investi par le Parlement, dont il contrôle désormais les deux-tiers, ce qui devrait lui permettre d'achever ses réformes vers un état "socialiste, plurinational, postcolonial", selon lui. Son Mouvement vers le socialisme (MAS) a conquis la majorité absolue des deux chambres et peut ainsi amender la Constitution s'il le souhaite, mais aussi contrôler les nominations des grands corps et de la justice.

    "L'OPPOSITION N'EXISTE PLUS"


    Ce pouvoir gagné dans les urnes inquiète l'opposition de droite, en déroute. Le rival conservateur de Morales à la présidentielle, Manfred Reyes Villa, a fui en décembre aux Etats-Unis, avec quatre procédures de justice aux trousses. L'ex-gouverneur de La Paz José Luis Paredes, lui aussi poursuivi, l'a imité pour l'Argentine. Sans compter d'anciens ministres, qui ont quitté l'an dernier la Bolivie pour le Pérou.

    "L'opposition au niveau national n'a plus de présence, elle n'existe que de nom", résume le politologue Jorge Lazarte. Après avoir perdu le contrôle du Sénat, la chambre haute, "son défi est de continuer à exister au niveau régional". Les prochaines élections des gouverneurs régionaux, en avril, sont une échéance cruciale pour l'opposition, qui compte conserver le pouvoir dans quatre voire cinq provinces sur neuf.

    Le premier mandat de Morales a été "une réussite sur le plan de l'inclusion sociale", estime Carlos Cordero de l'université San Andres, ainsi que plusieurs observateurs indépendants. L'Etat a fait de l'alphabétisation, la pauvreté ou la mortalité infantile des priorités visant les plus pauvres, en majorité des Indiens, historiquement délaissés par l'élite gouvernante. Mais l'emploi a besoin d'un coup de fouet, le chômage atteignant 11 % selon des chiffres non officiels. Pour l'heure, Morales, dopé par sa réélection, déploie surtout sa verve à l'international.

    Par Le Monde
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