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Apres Sonatrach... a qui le tour?

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  • Apres Sonatrach... a qui le tour?

    La maison Algérie est devenue trop bruyante subitement, en même temps qu'elle fuie de partout et particulièrement de ses pipe-lines. Trop de lettres anonymes y circulent, bien que les expéditeurs soient moins anonymes que les lettres qu'ils envoient. Les expéditeurs sont bien informés, auraient des preuves à l'ombre de leur anonymat et possèdent des réseaux de transmission inconnus du peuple d'en bas, qui se suffit quant à lui, de devinettes. Ils parviennent à faire aboutir leurs missives jusqu'à la présidence d'une république algérienne par la guerre, démocratique par défaut et populaire par excès démographique. On peut rester froid devant une lettre non signées, aux propos non assumés et traiter son auteur ou ses auteurs de lâcheté, de perversion ou autres qualificatifs, qui relèvent du jugement de la morale. Mais où est donc la morale dans une société prénatale, qui a réussi à produire en si peu de temps les germes de sa propre destruction, en fermant les portes du recours devant les injustices ? Pourquoi le pourrissement est-il devenu une culture pour pousser des hommes aux commandes de l'Etat vers la porte de sortie ou les poursuivre devant les tribunaux ? Qui a encore confiance en une justice indépendante en Algérie ? L'histoire récente a montré que nombre de cadres ont côtoyés les prisons, pour se voir ensuite libérés sans le moindre procès ou alors mis en liberté provisoire des années durant.

    Que nombre de cadres aux compétences avérées ont été traînés dans la boue pour des erreurs de gestion, liées à leur niveau de compétence, transformées en détournement de fonds. Bien sûr qu'il faut faire oublier une CAN trébuchante malgré les bonnes intentions de Saâdane qui conserve sa popularité, faisant vaciller le MJS. Bien sûr qu'il faut vite passer sur une autoroute pas si droite en matière de gestion des deniers publics, et l'interminable feuilleton Khalifa écrit au fur et surtout à mesure des intérêts, ainsi que le refus de se faire vacciner par une médecine locale plus proche de la science vétérinaire que du corps humain. Pour couronner le tout voilà que l' « Etat dans l'Etat » présente des signes d'essoufflement. SONATRACH pour la nommer n'était en fait qu'un géant aux pieds dans…l'eau. Mais revenons à nos moutons, la Présidence. Le schéma est simple dans ce pays. C'est de la Présidence ou de ses périphéries immédiates que doivent venir les instructions pour engager une affaire de détournements des biens publics, lorsque cette affaire risque de prendre des proportions qui peuvent dépasser les frontières et parfois avant même qu'elle ne les dépasse. C'est dire que tout le reste de l'Etat ou de ce qui le fait, n'est bon qu'à exécuter les miettes de la décision, en s'efforçant de renvoyer en retour l'image d'une « révolution tranquille ». En apparence.

    C'est ce qu'on appelle chez nous le régime présidentiel et l'on se demande à quoi servent les institutions, sinon à permettre de tisser des relations basées sur une solidarité proche de celle des organisations maffieuses. C'est une question de survie pour tous ceux qui, légitimement, affichent l'ambition d'occuper un poste de responsabilité en accédant à des avantages et autre reconnaissance sociale, amitiés passagères et surtout protection. Entendons par-là un régime où le président sait tout et décide de tout au moment qu'il juge opportun. Un père protecteur de l'intérêt des groupes et qui sait punir selon un code tribal où le pouvoir de l'ancienneté passe avant la raison. Mais comme nous luttons à mort pour mourir moins bête, nous essayons de comprendre avec le peu qui traverse volontairement ou non les filtres d'El-Mouradia, pour savoir ce qui se cache derrière une enquête, du fait que le jeu est bloqué par une loi du silence, selon laquelle le linge sale se lave en famille. Qui est le suivant sur la liste ? Cela dépendra de la prochaine lettre anonyme et des services de l'Etat en charge du renseignement et de la sécurité utiles aux habilitations promotionnelles, mais aussi aux remerciements pour services rendus. La question n'est pas de savoir qui a volé ou pas, puisque le système a eu la capacité de corrompre la majorité en la soumettant à une dépendance qui ressemble en tous lieux à celle des drogues dures. C'est plutôt celle de savoir où sont passés les mécanismes de contrôle et les instances chargées de les suivre pour éviter d'aboutir à un scandale. SONATRAH pour rester dans une triste actualité, nous a habitués au discours sur le grand management avec audit permanent des structures et des centres de formations et de mise à niveau qui absorbent des budgets énormes. C'est une société qui a mis le doigt sur la nécessité de la formation avant tout le monde parce que la ressource humaine est le pilier d'une économie.

    Elle a un syndicat puissant qui sait rompre le silence devant certaines situations et se taire devant d'autres. SONARACH a des perspectives de développement dont dépend l'Algérie toute entière. L'Algérie c'est SONATRACH et rien d'autre, et c'est ce qui explique l'intérêt porté à cette entreprise par tous les prédateurs en cols blancs ou casquettes.

    Détruire SONATRACH c'est ouvrir la voie à toutes les privatisations et à des appels d'offres qui attendent d'être lancées.

    Quand on prend le risque de faire circuler trop d'argent gagné par la grâce de la nature et de la géographie, on doit avoir une vision lointaine, des objectifs autres que ceux de créer une catégorie sociale en dehors d'un processus historique incontournable.

    La bourgeoisie est une question de temps et de transformation sociale qui s'appuient sur la valeur et la création de la richesse. Ce ne sont pas des châteaux en béton et des fièvres de consommation sans utilité que celle de l'exhibition. Que l'Etat fasse des lois pour lutter contre la corruption et le détournement des biens publics est en soit une façon de baliser les exagérations, mais que ces lois s'appliquent pour les uns et non pour les autres, cela relève de la manipulation maffieuse qui sous-tend tout le système et qui se termine tôt ou tard par les émeutes de plus en plus généralisées. Lorsqu'un cadre de ce pays est mis à l'indexe pour une raison ou pour une autre, lorsqu'il est prouvé qu'il a succombé à la tentation de la corruption et du détournement nul ne peut pardonner. Mais à la vitesse où vont les choses combien de cadres peuvent encore résister à cette tentation devant l'absence de contrôle et le système de la « moubayaâ » sous forme de cadeaux et de marché de faveur pour rester en place ? Rester en poste le temps que l'on s'en serve pour amasser des fortunes, avant de s'en débarrasser dès qu'ils deviennent gênants pour la circulation des capitaux. Et on continue à se demander pourquoi ce pays a perdu ses cadres formés sur la facture sociale. Tout simplement parce que ce pays a perdu son âme.

    Ahmed Saifi Benziane(le quotidien d'oran)
    عيناك نهر من جنون... عيناك أرض لا تخون

  • #2
    il n y a aucune opération qui porte de fruit si l'outil est corrompu car les services de sécurité sont le problème qui empeche l'Algérie de démarrer. Il faut un nettoyage à fond des hauts responsables véreux qui bloquent la dynamique d'évolution du pays.

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