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Les scanners corporels divisent les Européens

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  • Les scanners corporels divisent les Européens

    Officiellement, ils n'en ont pas parlé. Les scanners corporels, que les Etats-Unis aimeraient voir installés le plus rapidement possible dans les aéroports européens, étaient pourtant dans tous les esprits, jeudi 21 janvier à Tolède, où les ministres de l'intérieur des Vingt-Sept ont participé à un conseil informel consacré en grande partie à la sécurité aérienne.

    La mise en place de tels équipements, jugés indispensables par Washington depuis la tentative d'attentat sur un vol Amsterdam-Detroit fin décembre 2009, ne fait pas l'unanimité au sein de l'Union européenne (UE). C'est pourquoi les Espagnols, qui exercent la présidence de l'Union, se sont efforcés d'en faire "un sujet parmi les autres" dans le débat sur "une stratégie commune" contre le terrorisme.

    Pour Alfredo Perez Rubalcaba, le ministre espagnol de l'intérieur, il était d'autant plus délicat d'afficher ces divergences que la secrétaire américaine à la sécurité intérieure, Janet Napolitano, avait été invitée à participer aux travaux. Européens et Américains ont bien signé une déclaration commune dans laquelle ils ont listé les principes d'une coopération renforcée pour la sécurité du transport aérien. Mais "les volets concrets seront traités par la suite", a averti M. Rubalcaba, promettant les résultats des travaux pour la prochaine réunion UE-Etats-Unis, en avril.

    Concernant les scanners corporels, "il s'agira de démontrer qu'ils sont efficaces, qu'ils n'ont pas d'impact sur la santé et qu'ils respectent l'intimité des personnes", a résumé Alfredo Perez Rubalcaba. La "position européenne commune" souhaitée par Madrid n'est donc pas pour demain. "Nous allons accélérer les travaux sur l'usage des nouvelles technologies, dont les body scanners, mais sans en faire une obsession", a confirmé Jacques Barrot, le commissaire sortant à la justice et à la sécurité. Celle qui doit lui succéder dans la nouvelle Commission, Viviane Reding, a récemment fait état de ses réticences, qui rejoignent celles du Parlement européen et des pays scandinaves.

    Des tests en France

    "Nous ne souhaitons pas spécialement une approche coordonnée des Européens sur les body scanners", a précisé Mme Napolitano, préférant insister sur l'urgence de leur mise en place : "Ils sont utiles contre Al-Qaida, c'est la raison pour laquelle les Etats-Unis vont de l'avant. Nous en avons déjà une cinquantaine et quatre cent cinquante autres seront installés dans l'année." Tel est le discours qu'elle a développé au cours de divers entretiens bilatéraux, en marge de la réunion commune, avec les principaux ministres européens présents à Tolède.

    Faute d'avoir dans l'immédiat un consensus européen, elle sait pouvoir compter sur les Néerlandais et les Britanniques, qui ont déjà entrepris d'équiper certains aéroports à titre expérimental. Le ministre italien, Roberto Maroni, a annoncé l'achat de quinze scanners pour les expérimenter à Rome-Fiumicino, Milan-Malpensa et Venise. Des tests vont être réalisés, à partir de la semaine prochaine, dans les deux aéroports parisiens.

    Par Le Monde
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