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Algérie-France: Le canon de la concorde

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  • Algérie-France: Le canon de la concorde

    Lors de la conquête d'Alger en 1830 divers objets appartenant au patrimoine de l'Algérie furent saisis par l'Armée française. Parmi ces objets figure une pièce d'artillerie du XIIe siècle, un canon en bronze . Un breton a lancé une campagne visant à la restitution de ce canon à l'Algérie.

    ===

    Ce n'est peut-être qu'un timide rayon de soleil dans les eaux souvent froides et agitées des relations franco-algériennes, mais pourquoi ne pas en accepter l'augure? Butin d'une guerre lointaine, mais toujours présente dans les esprits, un canon de bronze, saisi voilà près de deux siècles par l'armée française dans la rade d'Alger, pourrait bien, par sa restitution aujourd'hui envisagée, œuvrer de façon symbolique à renforcer les liens entre nos deux pays. L'épopée de cette lourde pièce d'artillerie, la Consulaire, trônant aujourd'hui dans la cour d'honneur de l'arsenal de Brest, commence durant cette période méconnue des passions franco-algériennes. Grande absente des manuels scolaires, occultée dans le débat public par la guerre, l'indépendance et leurs stigmates, la conquête de l'Algérie à partir de 1830 est pourtant le point de départ de l'Empire colonial français en Afrique. Aujourd'hui, cent-soixante quinze ans après les faits, la France conserve aussi jalousement quelques centaines d'objets patrimoniaux saisis lors de la prise d'Alger, butins de guerre symboliques de cette «équipée glorieuse».

    En 1682, les Algériens sont devenus les maîtres de la Méditerranée

    Ainsi les archives dites «antécoloniales», constituées de fonds turcs, arabes et espagnols, dont la restitution complète se heurte à la notion de patrimoine inaliénable et aux réticences des conservateurs de la BNF. A Alger, on se souvient que Jacques Chirac, lors de sa visite d'Etat en 2003, avait offert à Abdelaziz Bouteflika le sceau officiel du dey Hussein Pacha. Dernier maître turc de la Ville blanche, Hussein avait remis son pendentif en signe de soumission au maréchal de Bourmont, commandant du corps expéditionnaire du roi en cette année 1830. Cerise sur le gâteau d'une série d'accords essentiellement économiques et policiers, le retour du sceau préfigurait le futur traité d'amitié entre les deux pays, dont la signature controversée était prévue cet automne 2005 - avant d'être repoussée sine die. Ce geste médiatique a aussi fait réémerger la très longue durée de nos relations bilatérales, comme l'indique l'historien Gilles Manceron: «On a tendance à faire l'impasse sur l'épisode de la conquête et de la confrontation armée avec l'Etat d'Abd el-Kader. On pense surtout à l'Algérie à partir de 1848, lorsqu'elle devient département français et qu'elle est peuplée soit de malfrats, soit d'indésirables de la République.»

    Encouragé par le précédent du sceau du dey Hussein Pacha, un homme d'affaires breton, passionné d'histoire, a initié une campagne en faveur du retour du canon algérois conservé à Brest. Domingo Friand souhaite que le monument soit transféré cette année aux autorités algériennes, à l'occasion de la signature du traité d'amitié. Si son projet aboutit, il promet d'organiser «une cérémonie œcuménique à Alger avec un évêque et un mufti, en mémoire des victimes de la colonisation et de la guerre, et en lieu et place du traité de paix qui n'a jamais été signé». Sympathisant de l'UMP, Friand a plaidé sa cause auprès de la députée du Finistère, Marcelle Ramonet, qui a d'abord évoqué l'affaire avec Alain Juppé en février 2004, avant de transmettre le dossier à la ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie, en mars 2005. Laquelle, bien sûr, a opposé un refus poli et argumenté quelques semaines plus tard: «Ce canon fait partie intégrante du patrimoine historique de la défense. […] De plus, le personnel de la marine manifeste un attachement particulier à ce monument qui commémore la participation des marins à un épisode glorieux de l'histoire de nos armées.» Mais, entre-temps, Domingo Friand avait déjà réussi à susciter l'intérêt de l'ambassade d'Algérie à Paris, ne serait-ce qu'en raison de la candeur apparente de son combat.

    «On ne peut pas tout rapatrier, estime l'historien Benjamin Stora, mais il faut plutôt étudier chaque cas de manière spécifique! Il y a des millions d'objets éparpillés sur les deux rives, et l'imbrication est telle qu'on ne sait plus ce qui appartient à l'un ou à l'autre. Quoi qu'il en soit, tout intérêt porté à un objet ou à un sujet de mémoire est positif.» Si rien, jusqu'à présent, n'a été officiellement entrepris, l'ambassade dit avoir transmis le dossier au ministère algérien de la Culture, tandis que «l'Elysée ne se dit pas opposé à une restitution, sous la forme d'un prêt à long terme», selon des sources proches des milieux diplomatiques algériens.

    Une nouvelle ère de prospérité


    Pour comprendre cet engouement soudain, il faut revenir sur l'histoire particulièrement symbolique de la Consulaire. C'est-à-dire sur celle de la ville d'Alger à partir du début du XVIe siècle. En 1509, le roi Ferdinand d'Aragon fait occuper Oran, puis contraint, en 1511, Al-Djazaïr à signer un traité reconnaissant l'autonomie de la ville, à condition que les Barbaresques renoncent à leurs actes de piraterie sur les côtes espagnoles et à la mise en esclavage des chrétiens capturés en mer. Mais, à peine dix ans plus tard, les Barbaresques s'offusquent de cette domination et engagent le corsaire turc Aroudj - plus célèbre sous le nom de Barberousse - pour déloger les infidèles. Celui-ci échoue en raison de la faiblesse de ses canons. Mais son frère Khayr al-Din, surnommé lui aussi Barberousse, parvient à les chasser, en 1529, avant de prendre le pouvoir comme souverain d'Alger. Cette date marque une nouvelle ère de prospérité dans l'histoire d'Al- Djazaïr, capitale des corsaires turcs et province extrême-occidentale de l'Empire ottoman.

    Khayr al-Din, puis son successeur Hassan fortifient la ville, la dotant de murailles exceptionnelles, de forts et d'une série de puissantes batteries de marine. C'est notamment grâce à ces travaux de génie qu'en 1540 la ville repousse l'armada de l'empereur Charles Quint, venu en personne récupérer ses possessions et venger la défaite. En 1542, pour célébrer la fin des travaux, Hassan fait fabriquer un énorme canon par un fondeur vénitien. Longue de 7 mètres, d'une portée de 4 872 mètres - exceptionnelle pour l'époque - cette arme est baptisée «Baba Merzoug» (Père fortuné) par les Turcs. Dirigé vers la pointe Pescade, servi par une équipe de quatre artilleurs, Baba Merzoug interdisait dorénavant à tout navire ennemi l'accès à la rade d'Alger.

    Un siècle et demi plus tard, en 1682, les Algériens sont devenus les maîtres de la Méditerranée, après avoir dicté aux Hollandais et aux Anglais des pactes de non-agression. Cette année-là, ils capturent une frégate de la marine royale française et vendent son commandant comme esclave. Louis XIV, soucieux de rester en lumière, réagit en envoyant l'amiral Abraham Duquesne, à la tête d'une expédition punitive d'une centaine de navires, bombarder la Ville blanche en 1683. Cette fois-ci, les chrétiens sont équipés de bombes et de boulets incendiaires. La puissance de feu des Français fait plier le dey Baba Hassan, qui demande un armistice et l'ouverture de négociations. L'intermédiaire qui monte à bord du vaisseau amiral est le révérend père Le Vacher, consul du roi à Alger depuis 1671. Duquesne exige et obtient la libération de tous les captifs chrétiens. Ce qui fut fait, à quelques-uns près. Mais un certain Mezzo Morto, un riche Algérois, fomente alors un complot, assassine le dey et ligue la population contre l'ennemi. Trahi, l'amiral reprend les bombardements. Mezzo Morto, devenu le nouveau dey, inaugure alors une méthode de représailles restée célèbre: le consul Le Vacher, revenu à terre entre-temps, est accusé de traîtrise, puis ligoté et mené au port. Là, les artilleurs braquent l'énorme canon Baba Merzoug vers le vaisseau amiral de la flotte française. Ils placent le consul devant la bouche, puis font feu. Depuis ce jour, la marine française appelle ce canon «la Consulaire», en mémoire du diplomate martyr. Après lui, de nombreux autres malchanceux subirent le même sort, et la réputation du canon s'en trouva d'autant grandie. In fine, l'armada de Duquesne rentra en France sans avoir soumis les Algérois.

    Au début du XIXe siècle, le rapport des forces a changé. La France, et en particulier Marseille, commerce avec la régence turque d'Alger depuis plusieurs décennies. Mais, en 1827, la célèbre «affaire de l'éventail» met le feu aux poudres entre les deux pays. L'histoire officielle rapporte, encore aujourd'hui, que le dey Hussein Pacha souffleta le consul de France avec son chasse-mouches, lors d'une discussion envenimée à propos d'une dette entre commerçants. Et que Charles X décida de conquérir Alger pour laver l'affront et sécuriser les mers. Il est plus probable que les notables de la Restauration eurent des arrière-pensées coloniales, voire l'envie de faire main basse sur l'or accumulé dans la Casbah. Déjà, à l'époque, des voix influentes s'élèvent contre ce projet, soit pour des raisons morales, soit par crainte du gouffre financier qu'une telle aventure allait sûrement provoquer.

  • #2
    Algérie- France: Le canon de la concorde

    En l'espace de trois ans, les généraux français préparent minutieusement l'attaque de la Ville blanche. En mai 1830, une flotte hétéroclite de 675 navires se rassemble à Toulon, avec à bord un corps expéditionnaire de 37 000 soldats, 40 interprètes, une troupe de peintres et d'écrivains destinés à populariser les faits d'armes… Partie le 25 mai, l'expédition affronte une mer déchaînée au large et fait demi-tour. La flotte fait escale à Majorque, on craint déjà l'échec. Mais deux semaines plus tard, le 14 juin, les troupes débarquent à Sidi-Ferruch, hors de portée des batteries du fort d'Alger et de la Consulaire. Le 5 juillet 1830, à 9 heures du matin, la Casbah, son trésor et ses canons sont pris d'assaut et conquis. Le régime chancelant de Charles X et celui, à venir, de Louis-Philippe se partagent les millions issus du pillage de la ville, tandis que la plupart des canons ottomans sont fondus et transformés en francs nouveaux.

    L'amiral en chef de l'armada, Victor-Guy Duperré, lui, n'avait pas oublié l'histoire de la Consulaire. Originaire de Brest, il fait transférer le canon en Bretagne, où il est érigé en «colonne votive» dans l'arsenal, le 27 juillet 1833. Un an plus tard, par l'ordonnance du 22 juillet 1834, l'Algérie devient officiellement «possession française en Afrique du Nord». Aujourd'hui, les promeneurs qui empruntent le pont de la Recouvrance, à Brest, peuvent voir en surplomb le canon planté au milieu d'un parking de la zone militaire. Le curieux autorisé à s'approcher y découvre un monument un peu piteux, l'affût recouvert d'une sorte d'emplâtre jauni. Puis une grille rouillée autour d'un socle carré en marbre de Labor. Sur les côtés, des gravures en bronze commémorent l'histoire. Sur la plus démodée, on peut lire: «L'Afrique délivrée, vivifiée, éclairée par les bienfaits de la France et de la civilisation». Et, au sommet du canon, un coq gaulois doré pose une patte sur une sorte de boulet. Il s'agissait, semble-t-il, de symboliser la France dominant le monde! Il n'est, en revanche, nulle part évoqué cette pétition d'anciens de l'armée d'Afrique qui réclamaient en 1912, déjà, le retour du canon à Alger. A l'époque, le maire de Brest et la presse locale s'étaient battus bec et ongles pour conserver le glorieux butin.

    Des sujets non plus tabous, mais sensibles

    Alors que s'est envenimé le débat sur le bilan de la colonisation en Afrique du Nord, Jacques Chirac souhaitera-t-il effectuer un de ces gestes symboliques qui favorisent les catharsis collectives? La polémique engagée cette année autour de la commémoration des massacres de Sétif, l'érection d'une stèle à la mémoire de militants de l'OAS à Toulon, la loi du 23 février 2005 - qui a déclenché une tempête - reconnaissant «le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord», rappellent qu'à l'approche des grandes étapes diplomatiques la mémoire ou les contentieux apparemment oubliés resurgissent. Et que les restitutions d'objets porteurs de sens sont des sujets non plus tabous, mais sensibles. En son temps, Kateb Yacine avait évoqué les pillages et la relation passionnée entre les deux peuples en écrivant: «Le butin de guerre des Algériens, c'est la langue française.» Raison de plus pour que l'ancienne puissance coloniale se montre tout aussi généreuse lorsqu'il s'agit de restituer un antique canon…

    Par l'express

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    • #3
      Si je ne veux pas des excuses de la France et si je ne réclame aucune indemnisation pour ce passé colonial subi par l'Algérie, je suis très farouchement pour la restitution de tous les biens historiques et toutes les pièces volées à l'Histoire nationale de l’Algérie, notamment ceux en relation avec la Régence d'Alger.

      Je crois que c'est amplement notre droit, et que ces objets n'ont rien a faire en France ! L’Algérie doit vraiment faire tout pour les récupérer et les rendre à leur place, c'est-à-dire à Alger !
      Dernière modification par Harrachi78, 09 octobre 2011, 09h06.
      "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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      • #4
        L'impossible retour des canons I

        Bonsoir,

        Après plusieurs jours d'absence en rase campagne dans cette belle contrée qu'on appelle encore Dieu merci l'Algérie, je découvre donc ce topic très intéressant et auquel j'estime de mon devoir que d' y apporter quelques correctifs en projetant quelques éclairages importants du passé sur le présent pour édifier mes compatriotes sur la nature des rapports entre l'Algérie et la France d'une part et le monde d'autre part à cette époque.

        Ne comptant que sur mes souvenirs; les spécialistes m'excuseront pour les coquilles bien que j'estime avoir conservé un goût prononcé pour le détail quand il s'agit d'histoire.

        Avant toute chose donc, je tiens d'emblée à affirmer dans ces lignes que ce canon ne retournera jamais en Algérie par la volonté de la France ou celle d'une diligence privée "bienveillante", mais uniquement par la force, car comment peut-il en être autrement puisque le très sérieux ministère de la défense français vient d'opposer une fin de non recevoir à une demande qu'il a dû considérer totalement fantaisiste?

        Mon propos est assez dur en apparence je vous le concède, mais pour aussi tranchant qu’il puisse paraître au risque de blesser certaines susceptibilités, il demeure très réaliste et peut être aisément corroboré par un antécédent de 1622.

        En effet l'Algérie avait connu pareil épisode en cette année de 1622 quand le duc de Guise a dû restituer deux canons en bronze synonymes de la supériorité stratégique du redoutable et très redouté Etat d'Alger.

        Ces canons avaient été subtilisés par Simon Danser (Dansiker) à l'arsenal d'Alger pour les donner en gage de repentir à la France.

        Ce dernier, un flamand, ancien officier de la marine anglaise ayant refusé le traité de paix de 1604 entre l'Espagne et l'Angleterre apparut dès 1606 au lieu de 1609 comme le suggèrent certains écrits occidentaux au port d'Alger.

        Il compta parmi les plus grands officiers de la flotte, on lui prête même l'introduction de la technologie des bateaux ronds de 50 m sur 13 m à haut bord et capables de naviguer en mer océanique.

        Malheureusement pour lui, il ne put gravir le dernier échelon de la marine car il était resté chrétien alors que son chef direct le premier amiral et généralissime de la flotte, le célèbre hollandais DE VEENBOER, était lui musulman.

        Il préféra alors changer de latitude, cependant, en 1617 il ne lui restait dès lors que la France comme terre d'accueil car il était condamné à mort partout en Europe ; Pour faire bonne figure, il offrit donc en échange de son amnistie les deux canons en bronze tel qu’exigé par la France.

        Ceci eut pour effet d'empoisonner les relations entre les deux pays pour un temps, avant que la France menacée d'effondrement sur son flanc sud suite aux frappes lourdes assénées par l'irrésistible flotte de guerre d'Alger - plus de deux cents navires de guerre selon Lithgow*- ne finisse par demander un traité par lequel elle rendit les deux canons à l'arsenal (traité de Marseille 1622).

        En 1626 (à Alger), un traité de paix auquel aspirait à tout prix la France après que l'Angleterre eût pu obtenir le sien sera scellé entre les deux pays. Il me vient à l'esprit au moment où je rédige ces lignes le préambule de cet accord dans lequel les Français durent avoir recours à une litanie de titres glorifiant le roi de France et son représentant le duc de Guise à seule fin d'impressionner les algériens, alors que ces derniers se contentèrent de leur rendre la pareille par une simple phrase je cite"députés X et Y, honorables représentants de l'invincible Etat d'Alger " fin de citation. Une phrase brève et laconique qui résumait admirablement les rapports de force en présence.

        La morale de cette histoire est bien simple, ce qui a été pris par la force ne peut être repris que par la force.

        Pour la petite histoire, il faut savoir que les canons en bronze Algériens étaient prisés pour leur aptitude au tir à « répétition » alors que les canons en acier ne pouvaient tirer qu'une seule fois durant une journée à cette époque.

        La manœuvrabilité de ces derniers était difficile car il restaient chauffés très longtemps après le tir. Leur poids et leur recul étaient un autre désavantage notamment pour les canons embarqués. Leur longévité d'autre part et la portée relativement limitée du tir constituaient un autre handicap auquel devait s'ajouter le surcoût des quantités astronomiques de poudre à embarquer sur des navires très lourds et peu manoeuvrables au 16ème et à l’aube du 17ème siècle.

        La supériorité stratégique du canon en bronze était évidente pour l'époque et l'arrivée des deux canons en France avait dû ravir plus d'un...

        Cependant, certains historiens occidentaux considèrent à tort et abusivement que la poudre fabriquée en Algérie était de piètre qualité et de ce fait,selon eux, l’efficacité du canon s'en trouvait amoindrie ; C’est là à notre avis une affirmation non fondée car avec un tel handicap il aurait été impossible à la marine algérienne de remporter tant de victoires. En fait, l'Algérie utilisait un mélange spécial finement adapté pour les canons en bronze dont le secret était jalousement gardé.

        Autre fait important à noter est ce fantasme occidental qui fait croire que la technologie des canons venait de chez eux, alors que la réalité est tout autre.

        Venise ne fabriquait pas les canons en bronze mais plutôt les galéasses ou canons pour galéasses(gros navires), ces canons lourds en acier qui lui permirent de remporter aux côtés de la sainte ligue sur fond de croisade "d'arrière saison" une demi-victoire à Lépante en 1571 sur les turco-ottomans** ; La technologie des canons en bronze venait en fait de Hongrie et des artilleurs andalous installés au Maroc.

        Malheureusement l'Algérie FLN -celle des rentiers- croit dur comme fer que l'histoire a commencé le 1er novembre 1954 et refuse avec entêtement jusqu'à ce jour de créer un département d'archéologie navale pour mettre en relief une autre Algérie, celle des temps héroïques...

        Fidèle à ses errements tiers–mondistes, l’Algérie FLN préfère construire en priorité une bibliothèque arabo- latino-américaine pour satisfaire son ego sur fond de politique prétendue universaliste mais toujours aussi ruineuse et sans lendemain.

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        * William Lightgow, espion venu d’Ecosse en 1616. Déguisé en voyageur de commerce,il parcourut l'Algérie de long en large; Avec ses préjugés élizabéthains, il fit une narration fielleuse à l’encontre de l’Etat d’Alger, mais il reconnut que la sécurité était totale en Algérie, que les algériens étaient accueillants, civilisés et ne touchaient jamais aux étrangers et fut impressionné par l’absence de bandits de grands de chemin, ainsi que des droits de passage régionaux comme c’était le cas en Europe. Il fut tout aussi ébloui par l’importance de la flotte de guerre étalée sur l’ensemble du territoire, car elle dépassait en nombre et en puissance de frappe celle de plusieurs pays européens réunis.
        Il fut confondu en Espagne. Appréhendé, il mourut sous la torture en 1620.
        ------------------------------------------------------------------------

        **Autre fantasme occidental faisant croire au plus grand tournant de l’histoire du monde ces derniers 500 ans puisque la flotte ottomane à été vaincue au large de Lépante par une flotte de croisés dirigée par le demi- frère de Philippe II d’Espagne, le prince Juan d’Autriche libérant ainsi l'Europe de l'emprise ottomane. En revanche, ces mêmes historiens minimisent le demi-échec que les chrétiens coalisés ont dû subir puisque la redoutable flotte de guerre d’Alger avec à son bord les meilleurs marins du monde est sortie indemne de cette bataille en infligeant une sévère défaite au flanc droit de cette coalition et en capturant, ultime humiliation, le vaisseau amiral du pape lui-même. Ce dernier, bien qu'ayant appris avec grande joie l’issue de la bataille ne put contenir ses larmes à l’annonce de la fâcheuse nouvelle.

        Un an plus tard, une escadre partie d’Alger avec à sa tête l’intrépide El Euldj Ali dit le « fartass », le teigneux rétablit la suprématie navale ottomane sur la méditerranée en reprenant Chypre et Rhodes.

        L’histoire retiendra tout de même que l’Algérie aura participé à Lépante (1571) dernière bataille navale des galères, et à celle de Navarin (1827) dernière bataille de la marine à voile avant l’apparition de la marine à vapeur…
        Dernière modification par momo d'alger, 26 mai 2006, 23h05.

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        • #5
          L'impossible retour des canons (suite)

          Quand à ceux qui croient naïvement que la France ne leur doit rien, ni excuses ni indemnisation parce que leurs aînés auraient remporté une victoire qui équivaut à un solde de tout compte, je me permettrai de leur rappeler ce qu'est une vraie victoire militaire en Algérie à l’image de celle des alliés durant la seconde guerre mondiale avec les conséquences qui ont suivi (tribunal de Nuremberg, indemnisation et repentance) comme le veulent les lois de la guerre.

          En effet la dernière grande guerre remportée au sol par l'Algérie remonte à 1775. Le premier juillet de cette année, sur ordre de Charles III d'Espagne, ayant suivi en cela les conseils mal avisés de son cousin bourbon louis XVI et ceux de son président du conseil (1er ministre) Mr Grimaldi, une puissante armada avec 46 vaisseaux de guerre et 22000 hommes dont beaucoup de français débarque à Hamma el anassers. Le commandement des armées est confié au britannique Alexander O'Reilly alors que la flotte est sous la responsabilité de Don Pedro Gonzales Castejon.

          Charles III pensait sans doute redorer le blason de son pays en réussissant là où précisément ses ancêtres Charles Quint(1541) et Philippe II(1558) avaient lamentablement échoué.

          Arrivés à Alger vers la fin juin, et pressés d'engager dès le départ un duel d'artillerie perdu d'avance face aux batteries côtières (1000 canons à 6 bouches de feu), les espagnols permirent aux algériens de les prendre en défaut. Ces derniers firent mine de ne pas pouvoir répondre, facilitant ainsi le débarquement des troupes espagnoles, une fois au sol le piège se referma sur l'expédition. S'en est suivie alors une bataille sanglante où près de 15000 espagnols furent tués alors que 4000 autres environ furent blessés. Seul le régiment d'élite Hibernia bien qu’écrasé, évita le désastre et sauva l'armée espagnole de l'annihilation. Pourtant, ce même régiment à moitié décimé à Alger permit aux espagnols de reprendre la Floride aux anglais six ans plus tard en 1781.
          Les pertes algériennes durant cette bataille ,du fait de l'effet de surprise furent minimes.

          Cette brillante victoire donna une nouvelle fois une démonstration éclatante de l'invincibilité de l'Etat d'Alger. Quand on s'adressait aux algériens , il fallait toujours le faire avec respect. D'ailleurs Grimaldi finit ses jours au Vatican pour méditer sur cet échec.

          Le retentissement de cette victoire fit vaciller l'empire espagnol ainsi que le trône de Charles III ; On le sait aujourd'hui, les possessions américaines de l'Espagne tant en Louisiane (18 états nord-américains) qu'en Amérique du sud jusqu'aux philippines furent toutes endeuillées par cette terrible défaite.

          Mais rien ne vaut l'hommage de Thomas Paine, l'un des pères fondateurs de l'Amérique, qui en s'adressant au "futur" peuple américain au moment où la révolution américaine battait son plein (1777) par une lettre qui fera date et dans laquelle il mettait en garde ses compatriotes contre un excès d'orgueil lors des affrontements avec les britanniques, prit pour exemple le cas de l'Algérie ayant résisté avec bravoure et témérité aux hordes espagnoles gonflées à bloc par une arrogance injustifiée.

          Mais le "peuple américain" se savait déjà victorieux car la menace qui pouvait venir de l'Ouest derrière le Missouri et le Mississipi précisément en Louisiane de l'époque était déjà annihilée puisque même en cas d'alliance contre nature entre l'Angleterre et l'Espagne, cette dernière n'avait plus de forces de projection intercontinentales. Merci Alger.

          Dès lors les américains étaient prêts à affronter les britanniques pour une révolution qui changera à jamais le monde. Toutefois il faut le signaler, sans le soutien financier de la France et de la Hollande cette révolution n’aurait pas connu un tel dénouement.

          Après cette longue digression revenons à l’essentiel, c’est à dire aux conséquences de cette victoire sur le plan local, puisque une fois déclarée vainqueur suite à la capitulation de l'Espagne, l'Algérie exigea une indemnisation de trois millions de dollars, une somme colossale pour l'époque, ainsi que la libération des prisonniers en Espagne, l'évacuation de l'enclave espagnole d’Oran et la repentance publique pour pouvoir espérer réouvrir une ambassade à Alger.

          Non résolue à accepter ces conditions humiliantes, l'Espagne demanda officiellement au pape Pie VI de déclarer cette fois-ci une nouvelle croisade dans laquelle prirent part les états pontificaux, Sardaigne, Gênes et les dernières possessions en Europe continentale et d'ailleurs, sans toutefois les autres puissances maritimes européennes soucieuses de préserver leur avenir. L'issue des batailles fut fatale à l'Espagne
          Puisque par deux fois elle trébucha en haute mer en 1783 au large de Cadix et en 1784 en méditerranée pour accepter finalement les conditions de l'Algérie telles qu'imposées en 1775.

          Il ne me reste plus qu'à vous expliquer le secret de cette puissance irrésistible alors que la régence était considérée déjà comme moribonde à l'approche du 19ème siècle. En fait tout ceci ne tient qu'à une seule chose, le peuple algérien faisait entièrement confiance à Osman Bey, un DEY au caractère à la fois sévère et affable, honnête, intègre, et surtout soucieux du bien être de son peuple pour lequel il effectuait des dépenses personnelles pour construire des hôpitaux, des routes, des jardins publics etc..

          Il a même décidé de renflouer le trésor public de sa poche après la guerre de 1775, ce qui eut pour effet de déclencher chez le peuple algérien un élan de solidarité et de générosité insoupçonnable comme ce fut le cas tout récemment en 1963 après le départ de la France…

          Osman Bey était considéré comme un homme auquel on pouvait faire confiance et auquel on pouvait confier sa propre famille sans avoir peur d'un quelconque dérapage.
          Ceux qui l'ont remplacé n'ont malheureusement pas eu son envergure avec les conséquences que l'on sait...

          Au jour d’aujourd'hui, quelqu'un peut-il me montrer un grand commis de l'Etat issu de la horde du système FLN pour ne pas incriminer uniquement le parti et qui serait assez généreux pour renflouer tout ou partie du trésor public au lieu de penser à le siphonner ? N'y aurait-il donc que des escrocs révolutionnaires et de nouveaux chacals ministériels et primo-ministériels bien dressés à la rapine dans ce pays?

          En vérité les prétendus révolutionnaires des palaces cinq étoiles, sauf le respect que je dois aux martyrs et aux patriotes sincères, n'ont jamais gagné une vraie bataille, encore moins la guerre de libération. C'est pour cela qu'ils ne peuvent exiger ni pardon ni repentance , encore moins des indemnisations.

          En fait la France a convié une coquille vide à des "accords" à la sauvette appelés abusivement accords d'Evian pour s'autoriser un retrait tactique avant de rebondir au moment opportun...

          Attention aux escrocs révolutionnaires c’est à dire aux baillés de la France ainsi qu'aux nouveaux chacals qui sont toujours prêts à se contenter des miettes que leur laissera cette dernière une fois qu'elle aura dépouillé l'Algérie à nouveau !

          A bon entendeur salut.
          Dernière modification par momo d'alger, 07 janvier 2007, 00h13.

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          • #6
            L'Algérie des temps héroïques...

            Bonsoir à tous nos amis du forum,

            Je suis content que cet article rédigé par Laurent Vedrine dans "l'Express" soit étalé dans ce topic, car il me permet d’ajuster certaines vérités par trop déplacées à mon goût.

            Bien que rédigé apparemment sur un ton conciliant, cet article cache mal le désir d’occulter les crimes antécoloniaux de la France aux mépris des lois de la guerre.

            En effet par devoir de mémoire, je ne peux laisser passer certaines affirmations à la légère ou d'autres omissions sciemment voulues pour masquer les crimes de la France de cette époque.

            Car il s'agit de relater les faits tels qu'ils se sont déroulés et non comme le veut une certaine France nostalgique, aujourd'hui encore avide du nouveau trésor d'Alger et prête à restituer en contrepartie de ce futur butin quelques objets certes de grande valeur mais en occultant l'essentiel c'est à dire la restitution des archives nationales relatant la véritable histoire des relations algéro-françaises du temps de Louis XIII et Louis XIV rois bourbons ayant succédé aux valois.

            Après que l’Algérie ait supporté l’invraisemblable afin de sauver l’Europe d’un effondrement stratégique durant tout le 16ème siècle sous les coups de boutoirs de l’Espagne et du Saint empire germanique à l’image de l’intervention américaine suite à ce qu’a enduré cette même Europe avec les hordes nazies dans un passé proche, voilà qu’à l’avènement de Louis XIII, le cardinal Mazarin puis Louis XIV, des problèmes sérieux se font jour entre l’Algérie et la France. Il est vrai que l’étoile de l’Espagne n’était plus au firmament et que le traité de Westphalie en 1648 puis celui des Pyrénées en 1659 autorisaient la France à s’affranchir de la peur de l’Espagne après une série de guerres à partir de 1635.

            Dès lors, le 1er ministre de Louis XIV du nom de Colbert, soucieux de refaire le retard de la marine française sous sa houlette, s’acharna à attraper et à condamner tout algérien aux galères pour le restant de ses jours*. Ces derniers aux dires de Louis XIV lui-même étaient prisés pour leur robustesse et surtout leur longévité ce qui l’obligeait à en redemander continuellement…

            Il en vint même à charger le duc de Beaufort d’attaquer Jijel en 1664 pour enfin démontrer au monde la nouvelle supériorité de la France sur l’Europe par ricochet, malheureusement pour lui, passé l’effet de surprise, la France fut déboutée au bout de trois mois. Cet échec fit de lui une cible potentielle de l’Europe avide de revanche, puisque la Hollande trouva le courage de lui déclarer la guerre en 1665 alors que l’Angleterre le fit en 1667.Cette même Angleterre qui n’avait même pas osé imaginer une attaque contre Alger en 1662 soit deux ans avant l’attaque de Beaufort malgré l’insistance du duc d’York alors vice roi d’Angleterre.

            En effet, au moment où cette dernière venait de débouter la Hollande de la nouvelle Amsterdam en la rebaptisant New York en hommage au vice-roi, elle esquissa une attaque d’envergure contre Alger afin de « libérer » définitivement les routes commerciales à l’échelle mondiale.

            « Trop tôt » s’écrièrent les responsables de la royal navy, voire impossible car l’issue du combat n’était pas certaine, ce qui enhardit la France à tenter sa chance mais en vain.

            En 1672, l’Algérie déclare officiellement la guerre à l’Angleterre pour non obtention de réparation suite à des actes de piraterie britanniques à l’encontre des vaisseaux de commerce algériens, elle durera dix ans et l’Algérie sort grand vainqueur de cette guerre meurtrière avec à la clé un nouveau traité de paix en 1682 signé par le roi Charles II et que la reine Anne ratifiera plus tard avec grand enthousiasme en l’étendant au passage à l’Irlande et aux colonies américaines.**

            Durant cette époque l’Algérie s’était rendue maîtresse de l’Atlantique à telle enseigne que les marins des colonies américaines refusaient de faire la traversée des deux rives; Le gouverneur de la caroline du nord lui-même finit captif à Alger ; Les coûts d’assurances étaient devenus exorbitants jusqu’à la fin de la guerre.

            Entre-temps la France peaufinait sa revanche, celle-ci arrive cette fois à point nommé après une série de guerres à l’encontre de la Hollande avec d’incessants va-et-vient jusqu’en 1679.

            En effet, après que Duquesne ait capturé un vaisseau appartenant au Dey malgré sa neutralité affichée, l’Algérie qui ne frappe jamais dans le dos déclare officiellement la guerre à la France de Louis XIV en 1681. Une frégate royale est saisie alors en guise de représailles. Le roi qui avait plus ou moins évité les Algériens après l’échec de l’expédition de Beaufort se trouve soudain contraint de réagir devant le reste de la chrétienneté qui attendait sournoisement la réaction de "la fille aînée de l'église".

            Après d’interminables sessions de palabres et de menaces, et alors qu’il est à l’apogée de sa puissance qui déclinera dès 1684, Louis XIV engage les hostilités dans le cadre d’un combat frontal et sans merci avec Alger. Il ordonne en 1682 puis en 1683 à Duquesne de faire route vers Alger pour donner une leçon à ces "barbaresques". Mais cette fois la France tient un avantage stratégique, l’invention de l’Ingénieur Renaud c-à-d la bombe moderne, cet engin terriblement incendiaire et ravageur reléguant du coup le boulet aux oubliettes de l’histoire.

            Cependant, bien que les algériens étaient parfaitement au courant d’une telle invention, ils n’avaient pas anticipé sur la capacité des Français à en faire un projectile embarqué avec une telle célérité et étendu à l’ensemble de l’artillerie navale. C’est l’une des rares fois où l’Algérie s’est laissée surprendre faute de veille technologique.***
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            * Au moment même où la France dépensait des sommes colossales jusqu'à ruiner ses finances pour construire une marine de galères, l'Algérie fidèle à sa doctrine militaire généralisait l'usage de la voile pour un maximum de manoeuvrabilité en haute mer.A chacun son avantage, pour les uns, la puissance de feu, pour les autres la vitesse d'exécution.

            **Ce traité démontrera encore une fois la puissance navale de l'Algérie. L'Angleterre venait d'acheter la paix comme du temps des lords protecteurs Cromwell et Fairfox en 1649 et 1655. Elle sera dorénavant redevable à l'Algérie de 250 000 livres annuellement pour protéger son commerce.

            En ces temps héroïques, l'Algérie était capable d'engager de front la guerre contre 04 puissances maritimes occidentales à la fois(l'Espagne, l'Angleterre,la France ainsi que la Hollande) tout en apportant son soutien à la sublime porte au levant face à ses ennemis ataviques qu'étaient Venise, les russes, les chevaliers de Malte et les non moins redoutables safavides d'Iran !!!

            *** A l'instar du japon qui subira le premier les affres de la bombe atomique, l'Algérie sera le premier pays au monde à subir les ravages de la première bombe moderne. Avec cette invention, Louis XIV pensait remporter une guerre rapide et décisive pour faire plier par ricochet l'Europe.Il n'en fut rien à tout point de vue
            Dernière modification par momo d'alger, 12 juin 2007, 23h23.

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            • #7
              L'Algérie des temps héroïques (suite)

              Une fois devant le port d’Alger, la flotte de Duquesne comme celle du maréchal d‘Estrées plus tard se mit à bombarder les populations civiles.10000 maisons furent détruites avec leurs occupants.

              Suite à celà,un hollandais reconverti à l’Islam et non un renégat comme aiment à le qualifier les occidentaux, vint voir le Dey et se plaignit devant lui de la barbarie des français ayant causé la destruction de sa maison et la mort de toute sa famille, il lui suggéra alors la loi du talion; 20 français résidents devaient être saisis au marché et mis dans la bouche du canon avant d’être projetés sur les navires ennemis.

              Le Dey refusa car l’Algérie était connue pour son extrême libéralité à ce sujet, mais suite au retour impromptu d’une expédition au levant du chef de la marine, le légendaire Mezzo-Morto ou le « moitié mort » ,et devant l’étendue des dégâts, ce dernier persuada bon nombre de dignitaires de refuser de plier. Le coup d’Etat prit forme rapidement et le propulsa à la tête de l’Etat.

              Dans la foulée, il échafauda tout aussi rapidement un plan de bataille à l’aide d’une partie de la flotte de retour à Alger sachant pertinemment que,prise en tenaille avec épuisement des munitions, la marine française ne pourrait pas tenir longtemps.

              Cette nouvelle déroutante, arrivée aux oreilles du consul Le Vacher en mission pour le conseil privé et non le roi acheva de le convaincre d’alerter l’amiral Duquesne par n’importe quel moyen. Malheureusement pour lui, surveillé de près,il fut pris de nuit entrain d’échanger des signaux d’intelligence avec l’ennemi.

              Cette fois-ci, le nouveau Dey Mezzo-Morto n’hésita pas à le mettre dans la bouche du fameux canon « Baba Merzoug » après qu’il ait été condamné pour espionnage. Une fois atterri en lambeaux sur le vaisseau amiral de la flotte avec une dizaine de ses complices, la flotte française se retira avec des mots véhéments sortis de la bouche de Duquesne dans lesquels il traitait les algériens de barbares !? Oubliant les milliers de morts civils qu’il avait laissés sur le carreau.

              L’historiographie occidentale veut nous faire croire que Duquesne se retira par peur de voir les autres français non captifs restés à Alger subir le même sort alors que la réalité est tout autre. En effet, il n’aurait pu tenir devant le feu croisé des batteries côtières et d’une partie de la marine de retour à Alger.

              Mais pour éviter de retourner bredouille, il réussit tout de même à s’emparer de la malheureuse Gênes, Louis XIV s’en contenta comme à son accoutumée pour un court laps de temps...

              Plus tard l’Algérie subira deux autres offensives acharnées jusqu’en 1689, année durant laquelle l’Algérie vainquit la hollande en Manche, ce qui força l’admiration du «bon roi Louis ». Ce dernier en guerre contre la Hollande et l’Angleterre -peut-il en être autrement quand il s’agit de Louis XIV - décida alors d’acheter la charge consulaire à Alger, fait quasi-unique dans les annales de la diplomatie de l’époque. Il décréta au passage aussi que les Algériens étaient désormais les amis de la couronne !?

              Pour la petite histoire, Hadj Hassan Mezzo Morto, Hadji hussein pour les intimes,n’est pas seulement un riche marchand d’Alger comme veulent le présenter les sources occidentales, c’est aussi un grand officier naval, un homme d’Etat et un grand juriste auquel les hommes du siècle des « lumières » n’arrivent même pas à la cheville.

              Il commanda plus de 120 navires de guerre -ce qu’aucun Français n’eut le privilège de faire ni avant ni après- à la bataille de la mer noire en 1690 sauvant l’empire ottoman de la déroute totale face à la coalition russo-safavide.
              Il eut l'insigne privilège d'écraser plusieurs fois Venise en haute mer et de rétablir la supériorité ottomane à l'Est de la méditerranée.

              Pragmatique, il rédigea de sa main un traité sur le droit international que les révolutionnaires français s’empresseront de signer 100 ans plus tard sans en changer une virgule.
              Il obtint du roi Louis XIV une capitulation pour le port de Brest dans lequel bon nombre d’algériens ont fait souche depuis.

              Il avertit toutes les grandes puissances en 1690 que le rayon d’action de la marine algérienne était planétaire et qu’il ne pouvait y avoir dorénavant des traités partiels concernant une ou plusieurs régions du monde. La paix comme la guerre devenaient globales.

              Stratège hors pair, il est le concepteur initial après son illustre prédécesseur El Euldj Ali du canal de Suez auquel il a consacré une partie de sa vie pour le réaliser mais en vain. Venise veillait au grain, elle qui savait que l’ouverture du canal mettrait fin à son existence puisqu’il mettrait fin au commerce terrestre avec l’Orient et que ce serait bien sûr au seul avantage des algériens déjà maîtres incontestés de la méditerranée.

              Venise avait réussi à soudoyer les principaux ministres de la sublime porte afin d’enterrer le projet. La seule fois où l’Algérie eut une réponse favorable, il fallait pour cette dernière qu’elle le fasse sur son propre budget et au profit quasi-exclusif de la sublime porte !?

              Il aura fallu attendre 160 ans plus tard pour que Ferdinand de Lesseps puisse entrevoir une telle réalisation. En sus, il aura fallu qu’il sollicitât l’Emir Abd El Kader lui-même pour que ce dernier convainquît les tribus égyptiennes bédouines bordant le canal de céder les arpents de terre nécessaires à la réalisation de cette oeuvre monumentale.

              Tout ceci renvoie finalement à une question légitime, que peut faire la France sans les algériens ?

              Ah si ce canal avait été réalisé aux environs de 1700. Qui serait le maître du monde aujourd’hui ? Malheureusement, l’histoire étant ce qu’elle est, sachons au moins d’où nous venons.

              Avec les richesses humaines locales et émigrées, les richesses minières incommensurables que nous avons, ne pouvons nous pas refaire le retard ? Quel besoin d’aller appeler la France au secours?

              Ô mon pays bien aimé, que tes ennemis sont nombreux!

              Halte à la pire calamité de l’histoire nationale, halte à l’Algérie FLN.

              Que vive l’Algérie des temps héroïques, ces temps bénis durant lesquels l'histoire retiendra que l'Algérie était triomphante sur terre et sur mer.

              A bon entendeur salut.
              Dernière modification par momo d'alger, 12 juin 2007, 23h34.

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              • #8
                سيد مَدافع المحروسة وأقدم أسير جزائري بفرنسا
                ''بابا مرزوق''... يعود إلى الجزائر سنة 2012
                08-10-2011 ق.ث / (واج)

                ينتظر أن تتم إعادة المدفع الجزائري، الذي يعرف بـ''بابا مرزوق'' سنة 2012، بمناسبة الذكرى الخمسين لاستقلال الجزائر، بعد 182 سنة من احتجازه من قبل السلطات الفرنسية بالمنطقة العسكرية لمدينة ''براست'' الفرنسي، حسب ما أكده المؤرخ بلقاسم باباسي لوكالة الأنباء الجزائرية، بعد مفاوضات عسيرة مع الطرف الفرنسي، قادتها لجنة مكونة من مجموعة من الشخصيات منذ سنة .1999
                ويعتبر ''بابا مرزوق'' مجد البحرية الجزائرية، إذ ارتبط اسمه بالتاريخ الحربي الجزائري في العصر العثماني وهو مصنوع من البرونز. وتعود تسمية المدفع، حسب رئيس مؤسسة القصبة بلقاسم باباسي إلى ''كون قوة المدفع وطول مدى قذائفه أذهلت سكان مدينة الجزائر الذين اعتبروه هبة ورزق من الله وسموه بابا مرزوق''. ويبلغ طول المدفع سبعة أمتار ويبلغ مداه 4872 متر، ويشرف عليه أربعة من رجال المدفعية الأقوياء، وقد كان يحمي خليج الجزائر لغاية منطقة الرايس حميدو حاليا (بوانت بيسكاد).
                واستطاع مدفع ''بابا مرزوق'' لفترة طويلة صد حملات الغزاة والمحتلين، بدءا بحملة الأميرال أبراهام دوكيسن في .1671
                وأكد باباسي مؤلف كتاب حول ''بابا مرزوق'' وعضو اللجنة المطالبة بإعادة المدفع، أن هذا الأخير كان أقوى سلاح دفاع في حوض المتوسط دون منازع لمئات السنين. ومباشرة بعد نقله إلى فرنسا عقب غزو الجزائر، أمر الأميرال غي دوبيري بعرضه على العامة في إحدى ساحات بريست ووضعت على فوهته كرة تحت قدم ديك، وهو لا يزال معروضا منذ 27 جويلية .1833
                « Puis-je rendre ma vie
                Semblable à une flûte de roseau
                Simple et droite
                Et toute remplie de musique »

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