Bande Sahélo-Saharienne : Pourquoi ATT se fâche
Le Président Amadou Toumani Touré a mis à profit la fête commémorative du 49e anniversaire de l’armée malienne pour évoquer la situation qui prévaut dans la bande sahélo-saharienne. Visiblement, le chef de l’Etat était irrité. Pourquoi ?
C’est une réalité : la situation sécuritaire au niveau de la bande sahélo-saharienne se dégrade depuis l’allégeance du GSPC (Groupe Salafiste pour la prédication et le combat, groupe armé algérien), à Al-Qaïda. Le GSPC, transformé en AQMI (branche d’Al-Qaïda pour le Maghreb islamique), s’est fortement implanté dans la bande sahélo-saharienne et étend ses activités dans certaines parties du Mali, du Niger et de la Mauritanie. L’Algérie, pays visé au départ par le GSPC, est loin d’être épargnée, tout comme d’autres pays du Sahel et du Maghreb.
Face à la menace, le Président de la République, Amadou Toumani Touré, en janvier 2008, avait proposé d’organiser à Bamako, une conférence sur « la Paix, la sécurité et le développement » dans la bande sahélo-saharienne. Première du genre, cette conférence, qui doit réunir chez nous plusieurs dirigeants de la sous-région, est appelée à dégager à la fois des pistes de développement en faveur de certaines régions de cette bande ainsi que des pistes sécuritaires avec la coordination des forces et des moyens pour lutter contre AQMI et toutes les organisations armées qui opèrent dans cette zone commune.
Mais, depuis deux ans, certains Etats, pour des raisons inavouées, ont mis tout en œuvre pour empêcher la tenue de la conférence de Bamako. Au départ le problème d’harmonisation des agendas « chargés » de Bouteflika d’Algérie et de Mohammar Kadhafi de Libye, était avancé pour justifier la non tenue de la rencontre. Mais au fil du temps, la mauvaise volonté de certains pays est apparue évidente. Ce qui justifie, la colère du Président Touré.
Autre raison de cette colère, le Mali est au même moment l’objet d’une campagne au sujet de la situation sécuritaire de ses régions du nord. Les auteurs de cette campagne, au lieu d’évoquer la situation d’ensemble de la bande sahélo-saharienne, semble focaliser les menaces d’AQMI sur le Mali et ses régions du nord.
Ainsi ce qui a toujours été et demeure une affaire algérienne, née d’une insurrection islamiste algérienne et avec des acteurs composés majoritairement d’Algériens, est aujourd’hui présenté comme un problème malien.
ATT, à ce sujet, a été explicite : « toutes les menaces qui secouent cette bande ne sont pas nées au Mali et elles ne nous sont pas destinées… » Mais ce que le Président Touré a soigneusement évité de dire, c’est que l’Algérie, avec l’appui de ses réseaux occidentaux, entretient toute la campagne en cours contre le Mali.
L’objectif recherché est évident : offrir une image apocalyptique aux régions nord du Mali, alors qu’au même moment la société pétrolière algérienne (Sonatrach) travaille en toute quiétude dans la zone de Taoudénit.
Alors face à tout ce qui se dit actuellement à propos des régions nord du Mali et la réalité au niveau de l’ensemble de la bande sahélo-saharienne, des pays comme l’Algérie sont à mieux de connaître bien de vérités. Une des vérités : dans la bande sahélo-saharienne et au Maghreb, AQMI est essentiellement une émanation du groupe salafiste, née à la fin des années 90 à la faveur de la guerre civile en Algérie.
Alors que les branches marocaine et tunisienne n’ont pu se développer, grâce à la volonté des autorités de ces deux pays, AQMI a profité de la passivité des autorités algériennes. L’organisation a opéré ses premiers recrutements dans ce pays et en Mauritanie.
Aujourd’hui encore, c’est dans les montagnes de Kabylie où elle dispose d’un maquis, que AQMI est très active.
Autre vérité : l’émir d’AQMI, Abdelmalek Droukdal est un ancien officier algérien. C’est à partir de son pays qu’il déstabilise toute la zone saharienne. Abdelhamid Abou Zeïd qui dirige aujourd’hui l’aile dure de l’organisation est également algérien. Il s’est spécialisé dans l’enlèvement d’otages occidentaux dans la zone sahélienne.
En réalité les enjeux au niveau de cette bande sont énormes. Outre AQMI, il y a la présence de nombreux réseaux de trafic de drogue qui profitent à des niveaux insoupçonnés.
C’est dire que la pacification de la bande n’arrange pas tout le monde. Et c’est là le nœud du problème. Mais le président Touré l’a assuré « nous allons balayer notre case, mais il faut que tout le monde balaie la sienne… ». Pas sûr pour tout le monde !!!
O. Diamoye
Afribone
25 Janvier 2010.
Le Président Amadou Toumani Touré a mis à profit la fête commémorative du 49e anniversaire de l’armée malienne pour évoquer la situation qui prévaut dans la bande sahélo-saharienne. Visiblement, le chef de l’Etat était irrité. Pourquoi ?
C’est une réalité : la situation sécuritaire au niveau de la bande sahélo-saharienne se dégrade depuis l’allégeance du GSPC (Groupe Salafiste pour la prédication et le combat, groupe armé algérien), à Al-Qaïda. Le GSPC, transformé en AQMI (branche d’Al-Qaïda pour le Maghreb islamique), s’est fortement implanté dans la bande sahélo-saharienne et étend ses activités dans certaines parties du Mali, du Niger et de la Mauritanie. L’Algérie, pays visé au départ par le GSPC, est loin d’être épargnée, tout comme d’autres pays du Sahel et du Maghreb.
Face à la menace, le Président de la République, Amadou Toumani Touré, en janvier 2008, avait proposé d’organiser à Bamako, une conférence sur « la Paix, la sécurité et le développement » dans la bande sahélo-saharienne. Première du genre, cette conférence, qui doit réunir chez nous plusieurs dirigeants de la sous-région, est appelée à dégager à la fois des pistes de développement en faveur de certaines régions de cette bande ainsi que des pistes sécuritaires avec la coordination des forces et des moyens pour lutter contre AQMI et toutes les organisations armées qui opèrent dans cette zone commune.
Mais, depuis deux ans, certains Etats, pour des raisons inavouées, ont mis tout en œuvre pour empêcher la tenue de la conférence de Bamako. Au départ le problème d’harmonisation des agendas « chargés » de Bouteflika d’Algérie et de Mohammar Kadhafi de Libye, était avancé pour justifier la non tenue de la rencontre. Mais au fil du temps, la mauvaise volonté de certains pays est apparue évidente. Ce qui justifie, la colère du Président Touré.
Autre raison de cette colère, le Mali est au même moment l’objet d’une campagne au sujet de la situation sécuritaire de ses régions du nord. Les auteurs de cette campagne, au lieu d’évoquer la situation d’ensemble de la bande sahélo-saharienne, semble focaliser les menaces d’AQMI sur le Mali et ses régions du nord.
Ainsi ce qui a toujours été et demeure une affaire algérienne, née d’une insurrection islamiste algérienne et avec des acteurs composés majoritairement d’Algériens, est aujourd’hui présenté comme un problème malien.
ATT, à ce sujet, a été explicite : « toutes les menaces qui secouent cette bande ne sont pas nées au Mali et elles ne nous sont pas destinées… » Mais ce que le Président Touré a soigneusement évité de dire, c’est que l’Algérie, avec l’appui de ses réseaux occidentaux, entretient toute la campagne en cours contre le Mali.
L’objectif recherché est évident : offrir une image apocalyptique aux régions nord du Mali, alors qu’au même moment la société pétrolière algérienne (Sonatrach) travaille en toute quiétude dans la zone de Taoudénit.
Alors face à tout ce qui se dit actuellement à propos des régions nord du Mali et la réalité au niveau de l’ensemble de la bande sahélo-saharienne, des pays comme l’Algérie sont à mieux de connaître bien de vérités. Une des vérités : dans la bande sahélo-saharienne et au Maghreb, AQMI est essentiellement une émanation du groupe salafiste, née à la fin des années 90 à la faveur de la guerre civile en Algérie.
Alors que les branches marocaine et tunisienne n’ont pu se développer, grâce à la volonté des autorités de ces deux pays, AQMI a profité de la passivité des autorités algériennes. L’organisation a opéré ses premiers recrutements dans ce pays et en Mauritanie.
Aujourd’hui encore, c’est dans les montagnes de Kabylie où elle dispose d’un maquis, que AQMI est très active.
Autre vérité : l’émir d’AQMI, Abdelmalek Droukdal est un ancien officier algérien. C’est à partir de son pays qu’il déstabilise toute la zone saharienne. Abdelhamid Abou Zeïd qui dirige aujourd’hui l’aile dure de l’organisation est également algérien. Il s’est spécialisé dans l’enlèvement d’otages occidentaux dans la zone sahélienne.
En réalité les enjeux au niveau de cette bande sont énormes. Outre AQMI, il y a la présence de nombreux réseaux de trafic de drogue qui profitent à des niveaux insoupçonnés.
C’est dire que la pacification de la bande n’arrange pas tout le monde. Et c’est là le nœud du problème. Mais le président Touré l’a assuré « nous allons balayer notre case, mais il faut que tout le monde balaie la sienne… ». Pas sûr pour tout le monde !!!
O. Diamoye
Afribone
25 Janvier 2010.
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