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Harragas, la migration irrégulière des jeunes Algériens

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  • Harragas, la migration irrégulière des jeunes Algériens

    L’association de lutte contre les IST/Sida et de promotion de la santé, Aniss, l’association nationale ANEJ, et la fondation FASD, ont organisé, dimanche dernier, une table ronde intitulée : « Harragas, la migration irrégulière des jeunes Algériens ».

    Celle-ci, qui intervient dans le cadre d’un cycle de rencontres soutenu par le Comité pour l’amitié entre les peuples (CISP), a regroupé au centre culturel universitaire (ex-lycée Curie) des universitaires aux côtés des académiciens et des leaders de la société civile de la région de Annaba, ainsi que le Centre de documentation sur les droits de l’Homme (CDDH).

    Les organisateurs de la rencontre visent à approfondir la réflexion sur le phénomène de la Harga pour en identifier les causes profondes et pouvoir ensuite formuler des recommandations de nature à contribuer à sa prise en charge.

    L’assistance a eu droit à une intervention fort instructive du professeur Achour Saïdi, directeur du centre culturel universitaire et spécialiste des sciences de l’information et de la communication, qui a développé le thème : « Pour une définition distinctive de la Harga ». Il a, dans ce contexte, plaidé pour une définition distinctive de la Harga. Le phénomène étant « un projet individuel et collectif visant l’amélioration du statut social mais par des moyens très périlleux dont les motivations sont différentes d’une personne à une autre ».

    Le président de l’association « Aniss », Dr Scander Soufi, a de son côté planché sur « La santé, la face occultée du phénomène ». L’intervenant a mis en exergue la nécessité d’intégrer l’aspect sanitaire et préventif dans les différentes stratégies de lutte contre le phénomène. L’intérêt qu’accorde cette association au phénomène découle des multiples risques sanitaires auxquels sont exposés les Harragas.

    De par leur âge et leur faible niveau d’instruction, ces derniers sont exposés, une fois en Europe, aux maladies sexuellement transmissibles, notamment le Sida, alors qu’ils n’ont pas les connaissances nécessaires pour s’en prémunir. D’autre part, la promiscuité des centres de détention des migrants en Europe favorise également la propagation de ces maladies ainsi que celles à transmission aérienne.

    Le migrant court d’abord un risque pour sa propre personne avant de constituer une menace pour la santé publique à son retour au pays. Il est donc recommandé d’instaurer des conditions et des services sanitaires de meilleure qualité au niveau des centres de détention des migrants en Europe (Italie et Espagne) et d’encourager les Harragas rapatriés en Algérie à effectuer les différents dépistages sanitaires.

    L’engagement de l’association Aniss entre dans le cadre des efforts consentis à l’endroit des personnes en situation de mobilité à l’image des migrants subsahariens, des routiers ainsi que des supporters de football qui devraient bénéficier d’une attention particulière en matière de prévention avant leurs déplacements vers les foyers de propagation du sida, notamment l’Afrique du Sud et Angola.

    « L’Algérie qui est à la fois un pays récepteur, émetteur et pays de transit de la migration clandestine ou illégale se doit de comprendre, de cerner ce phénomène dans toutes ses facettes afin d’avoir une vision la plus exhaustive possible, aborder cette question de façon globale et construire des solutions tangibles » a estimé Slimane Medhar, sociologue et membre de l’association nationale ANEJ.

    La présidente de « AFAD », Mounira Haddad a, quant à elle, présenté l’expérience de son association dans le soutien apporté aux Harragas, aux migrants et aux demandeurs d’asile dans le cadre d’un réseau africain dédié à cette mission.

    L’historien, Saïd Dahmani, a replacé la Harga dans un contexte historique prévalant dans la région méditerranéenne, qui a de tout temps été marquée par des phénomènes migratoires.

    Le Dr Tarek Bachtarzi, spécialiste en épidémiologie et santé préventive, a mis en exergue le rôle des phénomènes migratoires dans la modification des indicateurs de santé publique.


    Par Arezki Saouli, El watan
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