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La fusion thermo-nucléaire artificielle n'a jamais été aussi proche

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  • La fusion thermo-nucléaire artificielle n'a jamais été aussi proche

    WASHINGTON - Des scientifiques américains viennent de franchir une étape clé vers le déclenchement d'une fusion nucléaire contrôlée vue comme une source potentielle d'énergie illimitée et propre, pouvant résoudre durablement les problèmes de gaz à effet de serre de la planète.
    Les chercheurs du "National Ignition Facility" (NIF) ont réussi à franchir pour la première fois la barrière d'un mégajoule avec plus de 111 millions de degrés Celsius, en concentrant 192 rayons laser de grande puissance dans un tube pas plus grand qu'un taille crayon, rempli de deutérium et de tritium, deux isotopes naturels légers d'hydrogène.
    Ils se sont ainsi approchés, comme jamais jusque là, très près de la température nécessaire pour déclencher la fusion thermo-nucléaire, qui se produit naturellement dans le coeur du soleil et de la plupart des étoiles.
    "Le NIF a montré sa capacité à produire suffisamment longtemps l'énergie requise pour mener des expériences de fusion plus tard cette année", souligne Ed Moses, le directeur du NIF, qui fait partie du Laboratoire Lawrence Livermore en Californie.
    La température produite pendant quelques milliardièmes de seconde par ce dispositif de puissants lasers occupant la surface d'un terrain de football, a produit une énergie équivalente à 500 fois celle utilisée aux Etats-Unis à tout moment. Elle est aussi trente fois plus élevée que celles obtenues jusqu'à présent par tout autre groupe de laser dans le monde.
    "Franchir la barrière du mégajoule nous rapproche du déclenchement de la fusion nucléaire (...) et montre le potentiel énorme de l'un des plus grands défis scientifiques et d'ingéniérie de notre époque", a déclaré Thomas D'Agostino, le directeur du NNSA (National Nuclear Security Administration).
    L'énergie nucléaire peut être libérée de deux façons: en cassant des noyaux atomiques lourds, la fission, déjà contrôlée, ou en fusionnant des noyaux très légers, la fusion. Et maîtriser la fusion de noyaux légers, tels que le deutérium et le tritium, ouvrirait la voie à des ressources en énergie quasiment éternelles.
    Le deutérium est un élément qui peut-être extrait de l'eau et ses réserves correspondent à plusieurs millions d'années de consommation mondiale, relève sur son site internet le Commissariat français de l'énergie atomique (CEA).
    "Si nous pouvons dompter cette source d'énergie pour avoir une planète sans carbone et déchets nucléaires radio-actif, ce sera tout simplement merveilleux", observe Ed Moses, dont les travaux sont détaillés dans la revue américaine Science datée du 29 janvier.
    Aujourd'hui 87% de l'énergie consommée dans le monde provient des énergies fossiles non-renouvelables dont la combustion est la principale sources des émissions de gaz à effet de serre.
    Les réserves prouvées de pétrole sont évaluées à 43 ans, à 66 ans pour le gaz naturel et à 240 ans pour le charbon, selon des estimations du CEA.
    Malgré les recherches conduites dans le monde depuis les années 1950, aucune application industrielle de la fusion à la production d'énergie n'a encore abouti et son potentiel reste encore incertain.
    L'espoir de voir la fusion thermo-nucléaire devenir une source d'énergie universelle à l'horizon 2050 repose principalement sur le projet Iter, qui sera vers la fin de la décennie, la plus grande installation de recherche au monde destinée à prouver que la fusion est possible.
    En construction en France, Iter lancé en 2006, est un vaste projet expérimental de dix milliards de dollars réunissant Union européenne, Japon, Chine, Russie, Etats-Unis, Corée du Sud et Inde.
    (©AFP / 28 janvier 2010 22h37)
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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