Interrogé par la rédaction de Chronofoot, Bruno Derrien, ancien arbitre international revient sur le niveau de l'arbitrage durant la CAN, et évoque entre autre la prestation de Koffi Kodja (arbitre du match Égypte-Algérie, ndlr).
Chronofoot : Comment avez-vous trouvé la prestation de Koffi Kodja, lors de la demi-finale de la CAN Égypte-Algérie ?
Bruno Derrien : L'arbitre d'Égypte-Algérie a fait un bon match ! Ce n’est pas le perdreau de l’année. C’est un arbitre expérimenté qui a déjà fait deux Coupes du monde (2002 et 2006) et qui participe à sa 5e CAN.
Les règles d’arbitrage ont changé il y a un ou deux ans. Désormais l’inadvertance, la témérité et l’excès de combattivité sont sanctionnés. C'est-à-dire que même si un joueur joue le ballon, s’il touche l’adversaire, l’arbitre doit siffler. C’est donc tout à fait justifié. Pour moi, il y a penalty.
De toute façon cela reste sa décision : arbitrer, c’est interpréter. Mais il était perturbé c’est sûr. D’ailleurs, il met du temps à sortir le carton, c’est son assistant qui lui rappelle.
Justement le penalty devait-il être retiré ?
La règle est complexe. Le joueur a le droit de feinter pendant la course, mais plus au moment de la frappe. Une fois le pied d’appui posé, il ne doit plus décomposer sa course. Et Hosny le fait. Donc à mon sens, il n’est pas valable.
Le match était sous haute tension avant la rencontre. La tension était-elle palpable sur le terrain ?
Déjà dans les déclarations d’avant-match, le climat n’était pas sain. Je crois que Zidan dit "ça va être la guerre". C’est sûr qu’avec des déclarations comme ça, le match ne part pas sur des bonnes bases. Mais les Algériens ont mal géré l’évènement. Ils se sanctionnent eux-mêmes. C’est une triple sanction. Le comportement de Chaouchi est inacceptable. Faire mine de mettre un coup de tête à l’arbitre, ce n’est pas possible. Il s’en sort miraculeusement avec un jaune. Ensuite les rouges de Belhadj et de Chaouchi sont amplement justifiés.
Néanmoins, les conséquences peuvent-être lourdes pour les Algériens en vue de la Coupe du Monde ?
Bien sûr. Ils seront suspendus automatiquement pour le prochain match officiel, mais la commission d’arbitrage de la FIFA, pourrait les suspendre plus lourdement. L’hypothèse d’un début de Coupe du Monde avec des suspendus n’est pas à exclure pour les Algériens.
Comment jugez-vous le niveau globale de l’arbitrage durant cette CAN ?
Je le trouve disparate. Je ne veux pas tomber dans le cliché de l’arbitre africain qui est mauvais. C’est simplement que dans chaque compétition, il y a des bons et des moins bons. La preuve en est que lors de la Coupe du monde 98, la finale était arbitrée par un marocain, Said Belqola, qui est devenu une idole au Maroc. Mais bon l’arbitrage progresse, c’est certain. Cinq arbitres africains sont présélectionnés par la FIFA pour partir à la Coupe du Monde. 35 arbitres devraient partir en stage en Afrique du Sud et une vingtaine seront choisis pour le mondial.
Un arbitre vous a-t-il paru sortir du lot ?
L’arbitre du match Côte d’Ivoire-Algérie est vraiment excellent. Le but refusé aux Ivoiriens pour une position de hors jeu inexistante est signalée par son assistant. Lui a été vraiment très bon.
La Coupe du monde se déroulera sur le continent africain. Cela aura-t-il une influence sur le choix de la FIFA ?
La FIFA veut les meilleurs arbitres. Autrefois, des arbitres de petits pays étaient sélectionnés mais cela causait des problèmes. Donc je ne pense pas qu’il y ait de favoritisme. Le sud-Africain Jérome Damon y sera à coup sur, puis un ou deux autres. Comme à chaque Coupe du monde, les européens seront les plus représentés avec une dizaine d’arbitres. Il devrait aussi y avoir 5 ou 6 sud-américains. Après les places se décideront entre l’Asie, l’Amérique du Nord et l’Afrique.
Chronofoot : Comment avez-vous trouvé la prestation de Koffi Kodja, lors de la demi-finale de la CAN Égypte-Algérie ?
Bruno Derrien : L'arbitre d'Égypte-Algérie a fait un bon match ! Ce n’est pas le perdreau de l’année. C’est un arbitre expérimenté qui a déjà fait deux Coupes du monde (2002 et 2006) et qui participe à sa 5e CAN.
Les règles d’arbitrage ont changé il y a un ou deux ans. Désormais l’inadvertance, la témérité et l’excès de combattivité sont sanctionnés. C'est-à-dire que même si un joueur joue le ballon, s’il touche l’adversaire, l’arbitre doit siffler. C’est donc tout à fait justifié. Pour moi, il y a penalty.
De toute façon cela reste sa décision : arbitrer, c’est interpréter. Mais il était perturbé c’est sûr. D’ailleurs, il met du temps à sortir le carton, c’est son assistant qui lui rappelle.
Justement le penalty devait-il être retiré ?
La règle est complexe. Le joueur a le droit de feinter pendant la course, mais plus au moment de la frappe. Une fois le pied d’appui posé, il ne doit plus décomposer sa course. Et Hosny le fait. Donc à mon sens, il n’est pas valable.
Le match était sous haute tension avant la rencontre. La tension était-elle palpable sur le terrain ?
Déjà dans les déclarations d’avant-match, le climat n’était pas sain. Je crois que Zidan dit "ça va être la guerre". C’est sûr qu’avec des déclarations comme ça, le match ne part pas sur des bonnes bases. Mais les Algériens ont mal géré l’évènement. Ils se sanctionnent eux-mêmes. C’est une triple sanction. Le comportement de Chaouchi est inacceptable. Faire mine de mettre un coup de tête à l’arbitre, ce n’est pas possible. Il s’en sort miraculeusement avec un jaune. Ensuite les rouges de Belhadj et de Chaouchi sont amplement justifiés.
Néanmoins, les conséquences peuvent-être lourdes pour les Algériens en vue de la Coupe du Monde ?
Bien sûr. Ils seront suspendus automatiquement pour le prochain match officiel, mais la commission d’arbitrage de la FIFA, pourrait les suspendre plus lourdement. L’hypothèse d’un début de Coupe du Monde avec des suspendus n’est pas à exclure pour les Algériens.
Comment jugez-vous le niveau globale de l’arbitrage durant cette CAN ?
Je le trouve disparate. Je ne veux pas tomber dans le cliché de l’arbitre africain qui est mauvais. C’est simplement que dans chaque compétition, il y a des bons et des moins bons. La preuve en est que lors de la Coupe du monde 98, la finale était arbitrée par un marocain, Said Belqola, qui est devenu une idole au Maroc. Mais bon l’arbitrage progresse, c’est certain. Cinq arbitres africains sont présélectionnés par la FIFA pour partir à la Coupe du Monde. 35 arbitres devraient partir en stage en Afrique du Sud et une vingtaine seront choisis pour le mondial.
Un arbitre vous a-t-il paru sortir du lot ?
L’arbitre du match Côte d’Ivoire-Algérie est vraiment excellent. Le but refusé aux Ivoiriens pour une position de hors jeu inexistante est signalée par son assistant. Lui a été vraiment très bon.
La Coupe du monde se déroulera sur le continent africain. Cela aura-t-il une influence sur le choix de la FIFA ?
La FIFA veut les meilleurs arbitres. Autrefois, des arbitres de petits pays étaient sélectionnés mais cela causait des problèmes. Donc je ne pense pas qu’il y ait de favoritisme. Le sud-Africain Jérome Damon y sera à coup sur, puis un ou deux autres. Comme à chaque Coupe du monde, les européens seront les plus représentés avec une dizaine d’arbitres. Il devrait aussi y avoir 5 ou 6 sud-américains. Après les places se décideront entre l’Asie, l’Amérique du Nord et l’Afrique.
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