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L'hypocrite blâme d'Issa Hayatou
par Kharroubi Habib
par Kharroubi Habib
Le tollé d'indignation qui s'est fait entendre de partout suite à l'inqualifiable prestation du referee béninois lors de la rencontre Algérie-Egypte a contraint le président de la CAF à blâmer publiquement celui-ci et à annoncer qu'il sera déféré devant la commission de discipline de la Confédération. Pourtant, et alors que l'arbitre béninois venait de se distinguer de la façon que l'on sait, ce même président de la CAF, qui a présidé l'assemblée générale de celle-ci, s'était contenté de rendre un vibrant hommage au corps arbitral africain. L'éloge sans nuance de Issa Hayatou à ce corps arbitral, alors même que le scandale qui venait de se passer à Benguela était au centre des discussions dans l'enceinte où il pérorait, sonnait comme le désaveu de sa part des critiques et accusations formulées contre l'arbitre béninois.
D'aucuns se satisferont de la marche arrière du président de la CAF, en oubliant que c'est forcé et contraint qu'il a été obligé de la faire. Hayatou n'aurait pas bronché si l'indignation soulevée par le comportement de Codjia Koffi ne s'était pas exprimée si fortement.
Et pour cause, si l'arbitrage africain recèle en son sein des acteurs qui, à l'instar du Béninois, ne reculent pas devant le scandale en bafouant toutes les règles de la corporation, c'est en partie à Issa Hayatou qu'il le doit. Voilà un personnage en effet qui est à la tête du football africain depuis des décennies. Son seul bilan est d'être parvenu à se maintenir à ce niveau sans avoir rien apporté de tangiblement positif à ce sport. Si le football africain brille sur la scène internationale, ce n'est pas grâce à un travail en profondeur accompli sur le continent par la CAF que préside ce monsieur. Mais au mérite et à la qualité de joueurs dont la formation s'est faite ailleurs que sur notre continent. Ce cas de figure étant impossible concernant l'arbitrage africain, Hayatou aurait pu engager la CAF dans une politique de promotion et d'amélioration pour ce corps. Il n'en est rien, et l'arbitrage africain continue à être la risée pour le lamentable spectacle que donnent à voir ses brebis galeuses.
En fait, le football africain n'est pas malade à cause au premier chef des joueurs ou des arbitres. C'est l'impéritie de l'organisation qui en a la charge qui est à incriminer. Il est temps d'aérer celle-là d'abord en lui insufflant des compétences qui ne doivent pas leur accession aux postes de responsabilité au travail de coulisse et à l'allégeance à tel ou tel lobby national.
Hayatou et l'Egyptien Fahmy ont fait leur temps à la tête de la CAF. Le maintien de ce duo à la tête de la Confédération ne fera que prolonger le marasme que vit le football africain malgré ses énormes potentialités. Hayatou et les gens de son acabit qui sévissent dans la CAF feront tout pour étouffer le scandale provoqué à Benguela par le Béninois Codjia Koffi. Car ils se savent éclaboussés par lui et que ceux qui demandent des comptes à ce sujet, ce sont eux qu'ils visent.
La FAF ne doit pas se contenter de la promesse fallacieuse faite par le président de la CAF. Elle doit non seulement tout faire pour qu'éclate la vérité vraie qui a rendu ce scandale possible, mais agir pour que soit mis fin à la «privatisation» de la CAF par Hayatou et son sponsor égyptien.
Le Quotidien d'Oran