Les cybercafés sont devenus des lieux incontournables pour les jeunes qui cherchent flirts ou relations plus sérieuses au Maroc, pays où, selon un récent sondage il est "compliqué" d'avoir une relation amoureuse à cause de la pression sociale.
"Chaque jour, sur une cinquantaine de clients, les trois-quarts viennent pour chater", assure Mounim, un responsable d'un cybercafé dans le centre de Rabat. La plupart d'entre eux sont des jeunes filles, souvent d'un milieu modeste, qui se lancent à la recherche d'un "ami et plus si affinité".
Des planches en contreplaqué séparent les ordinateurs. "C'est pour laisser une plus grande intimité à nos clients", explique Mounim, 21 ans.
En face d'une web cam, un casque sur les oreilles, Leïla, jolie secrétaire de 22 ans en jean, cause presque tous les jours avec deux Français, de Lille et Toulouse. "On se parle de notre quotidien, de choses banales mais aussi sérieuses", dit-elle rougissante.
Leïla, comme deux-tiers des Marocaines de moins de 30 ans, selon un sondage publié fin janvier dans le quotidien l'Economiste, juge "compliqué" d'entretenir une relation amoureuse surtout à cause de la pression familiale. "Sur internet, au moins, je ne suis pas surveillée par mes frères", dit-elle. Elle assure chercher avant tout des amis sur le net, mais si l'un d'eux veut plus, pourquoi pas ? "Evidemment, ça me plairait beaucoup de me marier avec un Français", reconnaît-elle.
"La plupart des filles qui chatent ici cherchent un mari à l'étranger, un passeport pour quitter le pays!", assure Mounim. "Je connais quelques Marocains qui sont partis aux Etats-Unis, après une rencontre sur internet", ajoute-t-il, l'air envieux.
Témoin privilégié de la vie du cybercafé, il avoue entendre souvent des mots doux que les uns et les autres susurrent comme les "je t'aime", "I miss you". D'après une rumeur qui court, un cybercafé de Rabat aurait même fermé quelques minutes afin de laisser une Marocaine faire un strip-tease pour son interlocuteur saoudien devant une web cam!
"Le +chat+ a l'avantage de nous faire rencontrer de nouvelles personnes, parfois à l'autre bout du monde, de nous obliger à pratiquer d'autres langues, et puis de nous donner l'impression de sortir du Maroc", assure Mounim.
Mounim met en avant l'anonymat de ces conversations qui simplifient beaucoup les choses au Maroc où la pression sociale semble peser sur les jeunes. La famille et le voisinage sont les principaux obstacles qui bloquent les jeunes dans les relations amoureuses. En outre, 90% des garçons et des filles de moins de 30 ans habitent sous le toit parental.
"Les Marocains se draguent bien sûr dans la rue. Mais une fille qui répond aux avances est mal vue. Elle peut donc se sentir plus libre sur internet", analyse Hassan Hamdani, journaliste à l'hebdomadaire Tel Quel, qui a écrit plusieurs articles sur les rencontres via internet.
Ce journaliste va plus loin: "le chat répond à une certaine frustration sexuelle", assure-t-il. Au Maroc, 66% des filles et 13% des garçons de moins de 30 ans affirment n'avoir jamais eu d'expérience sexuelle, selon le sondage de l'Economiste.
"Sur internet, les Marocains tiennent des propos beaucoup moins édulcorés qu'à l'étranger", assure Hassan Hamdani. Ces comportements avaient visiblement heurté les Québécois, qui avaient "interdit" les Marocains sur certains sites, les jugeant trop vulgaires, raconte Hassan Hamdani. "Ils se lâchent, comme il n'y a plus personne pour les surveiller", assure-t-il.
Caroline TAIX - AFP Rabat
"Chaque jour, sur une cinquantaine de clients, les trois-quarts viennent pour chater", assure Mounim, un responsable d'un cybercafé dans le centre de Rabat. La plupart d'entre eux sont des jeunes filles, souvent d'un milieu modeste, qui se lancent à la recherche d'un "ami et plus si affinité".
Des planches en contreplaqué séparent les ordinateurs. "C'est pour laisser une plus grande intimité à nos clients", explique Mounim, 21 ans.
En face d'une web cam, un casque sur les oreilles, Leïla, jolie secrétaire de 22 ans en jean, cause presque tous les jours avec deux Français, de Lille et Toulouse. "On se parle de notre quotidien, de choses banales mais aussi sérieuses", dit-elle rougissante.
Leïla, comme deux-tiers des Marocaines de moins de 30 ans, selon un sondage publié fin janvier dans le quotidien l'Economiste, juge "compliqué" d'entretenir une relation amoureuse surtout à cause de la pression familiale. "Sur internet, au moins, je ne suis pas surveillée par mes frères", dit-elle. Elle assure chercher avant tout des amis sur le net, mais si l'un d'eux veut plus, pourquoi pas ? "Evidemment, ça me plairait beaucoup de me marier avec un Français", reconnaît-elle.
"La plupart des filles qui chatent ici cherchent un mari à l'étranger, un passeport pour quitter le pays!", assure Mounim. "Je connais quelques Marocains qui sont partis aux Etats-Unis, après une rencontre sur internet", ajoute-t-il, l'air envieux.
Témoin privilégié de la vie du cybercafé, il avoue entendre souvent des mots doux que les uns et les autres susurrent comme les "je t'aime", "I miss you". D'après une rumeur qui court, un cybercafé de Rabat aurait même fermé quelques minutes afin de laisser une Marocaine faire un strip-tease pour son interlocuteur saoudien devant une web cam!
"Le +chat+ a l'avantage de nous faire rencontrer de nouvelles personnes, parfois à l'autre bout du monde, de nous obliger à pratiquer d'autres langues, et puis de nous donner l'impression de sortir du Maroc", assure Mounim.
Mounim met en avant l'anonymat de ces conversations qui simplifient beaucoup les choses au Maroc où la pression sociale semble peser sur les jeunes. La famille et le voisinage sont les principaux obstacles qui bloquent les jeunes dans les relations amoureuses. En outre, 90% des garçons et des filles de moins de 30 ans habitent sous le toit parental.
"Les Marocains se draguent bien sûr dans la rue. Mais une fille qui répond aux avances est mal vue. Elle peut donc se sentir plus libre sur internet", analyse Hassan Hamdani, journaliste à l'hebdomadaire Tel Quel, qui a écrit plusieurs articles sur les rencontres via internet.
Ce journaliste va plus loin: "le chat répond à une certaine frustration sexuelle", assure-t-il. Au Maroc, 66% des filles et 13% des garçons de moins de 30 ans affirment n'avoir jamais eu d'expérience sexuelle, selon le sondage de l'Economiste.
"Sur internet, les Marocains tiennent des propos beaucoup moins édulcorés qu'à l'étranger", assure Hassan Hamdani. Ces comportements avaient visiblement heurté les Québécois, qui avaient "interdit" les Marocains sur certains sites, les jugeant trop vulgaires, raconte Hassan Hamdani. "Ils se lâchent, comme il n'y a plus personne pour les surveiller", assure-t-il.
Caroline TAIX - AFP Rabat
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