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Dans les maquis de la Wilaya III, Abdelmadjid Azzi

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  • Dans les maquis de la Wilaya III, Abdelmadjid Azzi

    L’histoire de cet ouvrage commence quand Abdelmadjid Azzi, ancien combattant de la Wilaya III historique (Kabylie), se rend à Ouzellaguen. La vallée de la Soummam s’apprêtait à célébrer le cinquantenaire des premières assises du FLN.

    L’enfant d’Akbou, wilaya de Béjaïa, ne pouvait rater ce rendez-vous. Sur place, il retrouve les visages un peu plus vieillis de ses anciens compagnons de lutte. Aussi, il rencontre quelques habitants de la vallée. De leurs regards, sourires et soupirs, il puise les souvenirs des moments qu’il a vécus avec eux. Sur les rides des montagnes, il lit le récit d’un peuple qui se bat pour sa liberté. Les mots donnent des images. Les images révèlent des batailles. Celles-là même auxquelles M.Azzi a participé.

    Le temps n’a nullement entamé ses souvenirs. «Je sens encore l’odeur acre de la poudre et j’entends le fracas assourdissant des obus», écrit l’auteur dans l’avant-propos de son livre. Intitulé Parcours d’un combattant de l’ALN, Wilaya III, l’ouvrage de M.Azzi met en évidence une réalité que des plumes algériennes malencontreuses ont occulté: la guerre de Libération nationale a vaincu, non seulement l’armée française, mais aussi - et surtout - le système socio-politique colonial.

    Avec force détails, l’ouvrage remonte aux premières heures de l’engagement de l’auteur dans les rangs du FLN. Se référant à la sienne, il décrit le fonctionnement d’une section de djounoud de l’Armée de libération nationale (ALN).

    L’auteur lève le voile sur des faits jusque-là ignorés par les historiens. Ses souvenirs sont précis, pourtant, le vieux routier n’a plus remis les pieds dans la vallée où le jeune combattant a fait ses preuves par les armes depuis...1959.

    Vivre à l’ombre de la mort enseigne à apprécier la vie à sa juste valeur. Et un tel enseignement ne s’oublie pas.

    Fort de cet acquis, M.Azzi a décidé de retracer le chemin d’un djoundi dans la section du sergent-chef Abdelli, un ancien moudjahid. A l’aube de ses 22 printemps, ce jeune allait connaître les douleurs des blessures et les affres de la prison. A la fin octobre 1959, une escarmouche opposa les combattants de l’ALN à une unité de l’armée française. Lors de l’accrochage, le jeune Abdelmadjid est blessé. Sa blessure est tellement profonde que ses compagnons le crurent mort. Ils creusèrent même sa tombe.

    Au moment de le soulever, un combattant sent que son mollet est tiède. «Dieu soit loué, il n’est pas mort!», s’écrient ses compagnons. Ainsi, la mort fut la compagne douce des maquisards. Souvent, ils portaient leur survie au bout de la gâchette. A la bataille d’Ouzellaguen, le bataillon auquel appartenait Abdelmadjid fait face à une déferlante de sang et de feu. L’armée française y dépêcha pas moins de dix avions. Les R6 et bombardiers B 29, les hostilités durèrent toute la journée.

    La plume de l’auteur s’arrête sur les traits d’un valeureux combattant.

    Mohand Ourabah, le chef de bataillon, fut tué par une rafale d’une mitrailleuse 50 tirée par un avion T6. Le bilan est lourd: huit martyrs et dix blessés. Au champ d’honneur, nous découvrons le portrait du père de l’auteur, à la page 161. Le chahid Arezki Azzi pointe un regard translucide sur l’histoire nationale. Ce regard jette une clarté sur le visage de Arezki Kezaz dit Arezki N’teslent. Arezki présente d’autres compagnons de lutte de l’auteur. Ce dernier continue son parcours dans les entrailles de l’Akfadou.

    Sur son chemin, il rencontre un homme.

    Sa plume frémit...C’est le géant, le colonel Amirouche Aït Hamouda!

    Abdelmadjid Azzi raconte dans le moindre détail la disparition du colonel et son compagnon, le non moins valeureux, Ahmed Ben Abderrezak, dit colonel Si El Haouas. Les deux compagnons saluent l’auteur et continuent leur voyage dans l’histoire sur les monts de Boussaâda. Pour sa part, M.Azzi reprend sa quête des souvenirs. Un événement l’attire. C’est l’opération dite Jumelles. La wilaya III est quadrillée par les forces coloniales jusqu’à l’asphyxie. Les combattants tiennent tant bien que mal. Les journées sont longues et les nuits angoissantes. Sous le soleil, les bombardiers survolent les maquis et villages. Sous la lune, les silhouettes des soldats français se font aussi nombreuses que les oliviers. L’opération Jumelle est lancée le 22 juillet 1959.

    Quelques semaines après, le djoundi Abdelmadjid est trahi. Commence alors, un long voyage dans les geôles coloniales. Les souvenirs sont douloureux. Cependant, l’auteur les relate avec une sérénité déconcertante. Ce dernier a le coeur en paix malgré les flagellations de la guerre. Son écriture coule comme l’eau fraîche d’une source. «Il est vrai que je connaissais en lui plusieurs qualités...mais au niveau de l’écriture, je ne pensais pas le découvrir dans ces proportions, je veux dire bonnes et surprenantes proportions», avoue Kamel Bouchama, ancien ministre, dans sa préface de l’ouvrage. Lire Parcours d’un combattant est un régal pour les yeux.
    Le parcourir est un voyage dans l’Histoire nationale.

    Abdelmadjid Azzi Un combattant au long cours

    L’enfant d’Akbou, wilaya de Béjaïa, a vu le jour le 20 septembre 1937. A l’âge de 19 ans, il rejoint les rangs de l’Armée de libération nationale (ALN). En 1959, les forces coloniales lancent l’opération Jumelles dans la Wilaya III historique. C’est alors que Abdelmadjid Azzi fut blessé et arrêté et mis en captivité. Il ne sera relâché qu’en janvier 1962. Après l’Indépendance, il mène une carrière professionnelle, politique et syndicale remarquable.

    Par l'Expression
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