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Quel avenir pour les opérations de maintien de la paix de l'ONU ?

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  • Quel avenir pour les opérations de maintien de la paix de l'ONU ?

    Quel avenir pour les opérations de maintien de la paix ? Avec 116 000 Casques bleus et civils, huit fois plus qu'en 1999, 17 missions à travers le monde et un budget de 7,8 milliards de dollars, de très loin le plus important des Nations unies, le système est en surchauffe.

    Face à cette crise de croissance sans précédent - qui est aussi la preuve du rôle prépondérant des Nations unies dans la résolution des conflits -, la France veut profiter de sa présidence tournante du Conseil de sécurité, ce mois-ci, pour faire avancer la réforme lancée l'année dernière.

    La diplomatie française, qui travaille depuis un an avec celle du Royaume-Uni à trouver des solutions concrètes, consacrera un débat aux stratégies de sortie des opérations de maintien de la paix le 12 février, à New York.

    La France part d'un constat simple, observé par beaucoup : l'ONU ne peut pas se permettre de rester éternellement dans certaines missions de maintien de la paix, alors qu'elle est de plus en plus sollicitée à travers le monde. Il faut à la fois rendre les opérations plus efficaces pour en sortir plus rapidement et leur trouver des alternatives, une fois la phase critique passée, en impliquant plus d'acteurs dans le processus de paix.

    Les écueils sont nombreux. Certaines opérations durent depuis près de cinquante ans sans progrès significatif, comme à Chypre, à la frontière de l'Inde et du Pakistan ou au Proche-Orient. D'autres missions sont incapables de remplir leur mandat, parfois irréaliste ou mal défini, comme la Monuc, souvent incapable de protéger les populations civiles au Congo.

    Coordonner l'ONU et les autres acteurs

    Les Casques bleus sont répartis de manière inéquitable au regard des difficultés sur le terrain (un homme pour 300 habitants au Liberia, contre un pour 3 500 en RDC). Il n'y a pas de chaîne de commandement militaire à New York, alors qu'elle était prévue par la Charte des Nations unies, une situation aberrante vu le nombre de Casques bleus sur le terrain, deuxième force déployée dans le monde après l'armée américaine. L'éclatement des responsabilités entre différents acteurs (Conseil de sécurité, secrétariat, pays contributeurs de troupes, pays qui financent) empêche une prise de décision véritablement efficace. Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité n'envoient que 5 % des troupes (le Pakistan, le Bangladesh et l'Inde sont les plus gros contributeurs). États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni et France sont ceux qui contribuent le plus au financement, mais ils n'ont pas le contrôle du fonctionnement des opérations.

    Autant de difficultés qui compliquent le débat sur les «stratégies de transition». Lequel suscite diverses résistances. L'expérience a montré, en Haïti et au Timor-Oriental, qu'un retrait trop rapide dans de mauvaises conditions peut conduire la situation sur place à dégénérer. D'une part, la tentation est parfois grande de laisser durer une mission pour se donner bonne conscience, même si elle est inefficace. De l'autre, les pays sous mandat retardent les processus de réconciliation et les réformes tant que l'ONU reste présente.

    Les défis «ne sont pas insurmontables», souligne pourtant la mission française. Pour commencer, une bonne stratégie de sortie ne peut exister sans un mandat initial clair du Conseil de sécurité, une meilleure planification des opérations, une gestion plus serrée par le secrétariat et surtout plus de coordination. La France va proposer des réunions politico-militaires régulières pour évaluer le déroulement des missions et définir les conditions d'un passage aux phases de «consolidation» de la paix. «L'idée est de passer à une situation où l'on ferait travailler les ONG, l'Union européenne, l'Union africaine, les fonds internationaux, en plus des agences des Nations unies, ce qui demande une excellente organisation», souligne le représentant de la France à l'ONU, Gérard Araud.

    Par Le figaro
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