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Moussafer Ellil ou les tragédies de l’histoire à Mascara

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  • Moussafer Ellil ou les tragédies de l’histoire à Mascara

    Dans le cadre du programme «Carte blanche pour les théâtres régionaux» qu’organise le Théâtre national algérien Mahieddine Bachtarzi, la troupe de Mascara a inauguré sa semaine lundi dernier avec Moussafer ellil (le voyageur de nuit), une pièce de l’association Echourouk Lithakafa, lauréate du prix de la meilleure mise en scène du Festival du théâtre de Jordanie en 2006.

    La pièce qu’a présentée ce théâtre régional qui est né il y a à peine six mois traite d’un sujet plus qu’actuel : la cruauté des jeux et enjeux politiques qui peuvent sacrifier des peuples entiers pour atteindre leurs objectifs.

    Sur la scène, le conteur, Soltane et Abdou. Ce dernier, un rien naïf et bavard, est dans un train. Il donne l’impression d’être désœuvré. Pour passer le temps, il taille une bavette avec le contrôleur, Soltane, qui est un personnage autoritaire et hypocrite. Soltane incarne la dictature dans son expression la plus despotique. Il sympathise avec Abdou quand la solitude lui pèse, mais le rabroue et le chasse quand il juge qu’il devient trop curieux et pose trop des questions gênantes, que Abdou trouve anodines, car il veut connaître et comprendre son interlocuteur pour s’en rapprocher.

    Mais Soltane, le mangeur de papiers, (une image pour illustrer l’action des dictateurs qui font tout pour effacer l’histoire dérangeante et la réécrire à leur manière), ne l’entend pas de cette oreille et houspille Abdou qui se révolte contre cette injustice et demande à voir le supérieur de Soltane. Sa situation empire. Le supérieur est encore plus despotique et injuste que son subalterne. Il fera subir les pires sévices et humiliations à Abdou. C’est là qu’intervient le génie de la scénographie. Le texte de la pièce est perlé de métaphores qui suggèrent l’abus de pouvoir, l’autoritarisme, la confiscation des libertés, le déni… enfin toutes ces injustices que les autocraties et les oligarchies font subir aux peuples.

    Pour orienter les spectateurs, le metteur en scène commencera la pièce avec une projection deportraits de dictateurs qui ont marqué l’histoire contemporaine (Hitler, Staline, Alexandre…).

    Une autre projection clôturera la pièce. Celle-ci montrera les crimes des dictatures modernes. Les images des bombardements nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki diront la suprématie des Etats-Unis d’Amérique et l’usage que certains présidents américains en ont fait. Le Japon hier, l’Irak, l’Afghanistan et le Proche-Orient aujourd’hui.

    «Le texte original de la pièce a été écrit en 1969 en prose. Nous l’avons réécrit en l’actualisant et en intégrant des projections. La pièce parle des plus grands dictateurs à travers l’histoire et plus précisément de la dictature des Etats-Unis qui ne cesse de commettre des crimes envers les peuples dans le monde.

    Dans la pièce, le personnage principal incarne le pouvoir sévère et Abdou représente le peuple qui subit les sévices. Quant au conteur, un personnage moderne en costume, il représente l’intellectuel qui cherche à analyser mais reste souvent immobile», nous déclare Mohamed Frimehdi, le metteur en scène de la pièce qui incarne aussi le rôle du conteur.

    Un point positif ira également à la sonorisation et à l’éclairage. La note négative sera, elle, pour les responsables de l’établissement hôte, le TNA, qui étaient absents alors qu’ils auraient dus être là pour accueillir leurs invités, les encourager…

    Rappelons que six productions du Théâtre régional de Mascara (TRM) sont à l’affiche du TNA durant cette semaine, dont deux générales, la première ayant lieu ce soir à 19 h.

    Par la Tribune
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