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Les produits des pays arabes inondent le marché Algérien (ZALE)

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  • Les produits des pays arabes inondent le marché Algérien (ZALE)

    Les produits provenant des pays arabes marquent actuellement leur présence sur le marché algérien aux côtés des produits chinois, brésiliens, mexicains, occidentaux, entre autres. Ainsi des fèves cassées et légumes secs aux articles électroménagers électroniques, meubles de luxe, vêtements, détergents, excusez du peu, tout ce qui entre fait ventre et profit.


    Ainsi, est-il permis de constater qu’à voir toutes ces marchandises dans les espaces commerciaux d’Alger, dans la famille algérienne, pour se nourrir, la ménagère algérienne prépare une marmite multinationale. Le repas est ensuite servi sur une table importée d’Arabie Saoudite.

    La vaisselle expédiée de Dubaï sera lavée une fois les revendications de l’estomac satisfaites avec un détergent de marque française fabriqué au Maroc. Pour être ensuite arrangée dans un placard égyptien. Saïd, 45 ans, gère un magasin d’alimentation générale et de détergents. Le client y trouve des fèves cassées et des légumes secs égyptiens mis dans des sacs ou emballés dans des sachets en plastique aux côtés des pois chiches, des lentilles et des haricots blancs argentins et mexicains. « La marchandise égyptienne est moins chère et de moindre qualité par rapport aux produits argentins et mexicains. Un kilogramme d’haricots blancs d’Egypte est cédé entre 100 et 110 DA, cela dépend de la conjoncture économique du pays. Le prix d’un kilogramme de lentilles argentines varie entre 100 et 110 DA, alors qu’il y a quelques semaines, il avait atteint les 170 DA. Cependant, c’est le prix qui prime sur la qualité chez le client.

    C’est la bourse qui détermine les habitudes de consommation d’autant que nous vivons dans un quartier populaire », explique le commerçant. Côté détergents, il compte, outre les produits algériens, des marques d’origine occidentale mais les produits sont fabriqués dans les pays arabes pour ensuite atterrir en Algérie. « Prenons à titre d’exemple ce détergent de marque allemande, il est fabriqué au Maroc et exporté vers l’Algérie. Il coûte 125 DA la livre. Le détergent local revient à 85 DA les 500 g », relève-t-il.

    M’hamed, 35 ans, est vendeur d’épices, condiments, miel, figues sèches entre autres. La partie léonine des produits étalés provient de l’étranger. « Les parfums, médicaments fabriqués à base d’herbes et miel proviennent d’Arabie Saoudite. Les épices et condiments proviennent de Tunisie, du Maroc et de Syrie. Ce dernier pourvoit aussi nos marchés en figues sèches que nous vendons à 300 DA le kilo », indique-t-il. Cela dit, poursuit le même interlocuteur, « nous souffrons du problème de la contrefaçon. Un fléau que nous ne pouvons pas détecter. Parfois, des clients se plaignent auprès de nous sur la qualité de certains produits ».

    Des robes de Dubaï, de Syrie et du Pakistan

    Nacer, 40 ans, est spécialisé dans les cosmétiques et les couches. « Personnellement, je m’approvisionne en marques occidentales concernant les cosmétiques, mais pour les couches, elles sont pour la plupart importées de Tunisie et d’Arabie Saoudite. La production nationale est insuffisante pour couvrir notre marché en la matière », indique ce commerçant. Hamid, la soixantaine, gère une papeterie. Outre les produits chinois, il compte dans sa boutique des articles d’origine syrienne, à savoir « les autocollants, posters, cartes d’invitation, sacs en papier. Durant une période récente, on importait de ce pays des petits tapis ornés de versets coraniques ».

    Mouloud se consacre à la vente d’articles vestimentaires pour femmes notamment, les robes importées de Syrie et de Dubaï (Emirats arabes unis). « Les articles syriens sont très demandés. Nous avons des robes qui coûtent entre 5500 et 6500 DA, des modèles de 3800 à 4400 DA ou variant entre 1700 et 2500 DA. Il y en a pour toutes les bourses et nous arrangeons nos clients. » Les robes de Dubaï aussi sont demandées. « Elles coûtent 3800 DA l’unité et sont fabriquées par une main-d’œuvre indienne. Nous proposons aussi des ensembles, pantalon et robe, confectionnés par une main-d’œuvre pakistanaise. Le prix d’un ensemble est de 9500 DA. » Cela dit, fait-il remarquer, « la production nationale est de bonne qualité, mais l’Etat ne fait rien pour l’encourager.

    Les responsables concernés trouvent peut-être plus de profits dans l’importation que dans la production nationale. Nos artisans et industriels sont capables de concurrencer la production étrangère, mais on ne les laisse pas travailler. Ils souffrent de beaucoup de problèmes, notamment le chancre d’impôts. Les motifs des robes syriennes sont des imitations des motifs d’articles algériens et les clients continuent à s’approvisionner en marchandises de la Syrie et de Dubaï ». Farouk active dans le commerce des meubles et de la lustrerie. Il se déplace souvent dans les pays du Golfe, notamment en Arabie Saoudite et aux Emirats arabes unis en quête de marchandises.

    Le créneau qu’il a choisi est florissant, à son avis. Il constate que ce genre de produits importés par l’Algérie proviennent pour la plupart d’Arabie Saoudite, d’Egypte et de Dubaï. Le même interlocuteur précise : « Ce sont les Saoudiens qui dominent notre marché en la matière. Nous nous approvisionnons en ces produits même en deuxième main. Ils ont investi beaucoup d’argent dans de nombreux pays à l’exemple de l’Indonésie, la Malaisie et la Chine dans l’industrie du bois. Ils pourvoient nos marchés aussi en articles de lustrerie et ustensiles de cuisine. Ils importent même ces produits pour les exporter vers l’Algérie. De Dubaï, nous importons même en troisième main ces produits. Comme l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis exportent vers l’Algérie des meubles qu’ils ont eux-mêmes importés. »

    Côté qualité, il constate que la marchandise « comporte des produits de luxe faits en bois massif comme le hêtre, des produits de mauvaise qualité ou contrefaits. Il y a toutes sortes de qualité et pour toutes les bourses ». A titre d’exemple, selon le même commerçant : « Nous avons des chambres à coucher importées dont les prix varient entre 8 et 60 millions de centimes. »
    Une économie de bazar

    Les prix des chambres fabriquées localement vont de 8 à 35 millions de centimes. Cela dépend de la qualité du bois et du travail. « Nous importons pour la fabrication locale du bois massif du Canada. Il n’y a pas de limites pour les prix. Ce qui est certain, c’est que les produits importés sont plus chers et plus demandés que les produits locaux sur notre marché. Les clients sont dans la majorité de jeunes couples. La génération d’aujourd’hui a ses propres habitudes de consommation. Elle s’intéresse au design, à la décoration et à la sculpture sur bois. » Rencontré, à son tour, Sid Ahmed la cinquantaine, transitaire, indique que l’Algérie importe énormément de produits des pays arabes. Il cite les articles électroménagers et électroniques, les confiseries, les fleurs, les cosmétiques, les pièces détachées pour véhicules, les médicaments, les textiles et les produits alimentaires en conserve et la liste est loin d’être exhaustive.

    De nombreux produits, relate-il, « sont fabriqués sous licence dans ces pays pour être ensuite exportés vers l’Algérie. Comme certains de ces pays importent des marchandises qu’ils écoulent dans notre pays. Exemple, ces pièces pour véhicules de marque françaises fabriquées en Chine et importées de Dubaï. Les importateurs détiennent des certificats de conformité et d’origine. Ainsi, sur le plan administratif et par rapport à la loi, ils sont en règle ». Du Maroc, « nous importons des médicaments fabriqués sous licence, des fleurs. De la Tunisie, nous proviennent aussi des fleurs, de la sardine en conserve et des confiserie, entre autres. De la Jordanie, on peut citer parmi ces marchandises importées, des médicaments et des produits électriques. On trouve aussi des meubles égyptiens et des articles électriques syriens. » Ainsi, pour tous, les chemins mènent en Algérie qui devient une terre d’accueil et élue pour les produits étrangers. Situation qui illustre du moins une partie infinitésimale de l’état de l’économie du pays.

    Une économie de bazar qui se sustente de la rente pétrolière. Le discours officiel parle de la relance économique, du programme de développement de l’agriculture et de la promotion de l’industrie. Les responsables concernés oublient ou font semblant de le faire que l’industrie est une demande sociale, elle ne peut être décrétée ou parachutée d’en haut. L’histoire l’a prouvé. Comme l’usine ne fait que reproduire la société. Mais cela est un autre débat.

    El Watan
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