Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Exposition "Exil, Exit? Vivre sans-papiers en Europe

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Exposition "Exil, Exit? Vivre sans-papiers en Europe

    L'exposition "Exil, Exit? Vivre sans-papiers en Europe"(1), sur les conditions de vie et d'accès aux soins des migrants, débute à Paris. Le photographe Olivier Jobard, qui a parcouru la France et l'Europe pour ses témoignages, raconte son expérience.

    A travers votre reportage photographique, quel constat tirez-vous des politiques migratoires européennes?

    Les lois sont de plus en plus restrictives. Il faut en finir avec ces politiques sécuritaires.Les migrants ont la volonté de s'en sortir mais rien n'est fait pour les accueillir. Avec le règlement Dublin II qui est applicable depuis décembre 2008, les gouvernements européens se renvoient la patate chaude au sujet des réfugiés. Leurs empreintes sont relevées dans le pays par lequel ils entrent dans l'Union européenne, enregistrées dans un fichier européen (Eurodac) et ils n'ont plus le droit d'aller dans un autre pays déposer leur demande d'asile. Un étranger dont les empreintes ont été enregistrées en Grèce, et qui est arrêté en France, pourrait être renvoyé en Grèce, alors qu'il souhaitait déposer sa demande d'asile au Royaume-Uni ou en France! J'ai pu en voir certains se brûler les doigts avec du métal chauffé à blanc afin d'être non-identifiables et dans l'impossibilité d'être renvoyés.

    C'est aberrant et tout est fait pour les pousser à abandonner ou tout du moins pour désengager le plus possible les Etats sur ce sujet.

    L'exposition "Exil, Exit?" va à contre-courant des idées reçues et montre une population qui n'a absolument pas l'intention de profiter du système social et médical français ou européen mais qui a au contraire à coeur de s'intégrer.

    Les réfugiés n'ont aucunement l'envie de dépendre du système, c'est la politique en place qui en fait malheureusement des assistés. Nombreux sont ceux qui ne demandent qu'à travailler légalement. Ils ne veulent pas dépendre des associations mais étant sans-papiers ils sont dans l'impossibilité de faire autrement. D'après une enquête de l'Observatoire européen de l'accès aux soins de Médecins du Monde réalisée en septembre 2009, seuls 6% d'entre eux citent la santé comme raison de leur migration. Ils fuient avant tout la pauvreté, les dangers ou les privations de liberté.

    Les sans-papiers sont une population qu'il faut intégrer intelligemment parce qu'ils ont beaucoup à nous offrir.

    Il est important de leur donner des moyens au lieu de les stigmatiser. La plupart sont dans la force de l'âge et ne demandent qu'à travailler pour s'en sortir. S'ils ont enduré autant de malheurs et de dangers pour entrer dans un pays européen, ce n'est sûrement pas pour être pris en charge mais pour faire quelque chose de leur vie. Ce qui arrive est un véritable gâchis.

    L'auteur

    Olivier Jobard est photographe à l'agence Sipa Press depuis 1992. Il travaille sur les problématiques d'immigration.

    Pour réaliser cette exposition, il a parcouru la France (région parisienne, Calais, Bordeaux et Mayotte) et l'Europe (Grèce, Malte, Suède et Espagne), à la recherche de témoignages.

    (1) Exposition Exil-Exit?, en collaboration avec Sipa Press et Médecins du Monde, du 4 au 21 Février 2010 à Bastille côté Arsenal, Paris (11ème).

    Pour découvrir le parcours de Ginette, l'un des personnages de l'exposition, regardez le diaporama-vidéo ci-contre:



    Par l'Express
Chargement...
X