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El Tarf, un musée à ciel ouvert ;

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    El Tarf, un musée à ciel ouvert


    Dolmens, ksour, sarcophages… Saviez-vous qu’El Tarf était la région du pays qui a donné, en volume, le plus de pièces archéologiques de la période punico-lybique ? Tel Indiana Jones, partez à la découverte de ces trésors cachés…



    La région d’El Kala, et plus globalement la wilaya, a établi sa notoriété par la diversité et la richesse biologique et esthétique de ses milieux naturels. C’est en effet l’une des plus belles régions du pays et un sanctuaire méditerranéen de la biodiversité. Mais El Tarf recèle d’autres trésors, moins connus car moins visibles mais tout aussi inestimables. Des dizaines de sites préhistoriques et archéologiques parsèment son territoire sous l’épais couvert de la végétation qui les masque et les préserve. C’est la région du pays qui a donné, en volume, le plus de pièces archéologiques de la période punico-lybique (entre 500 avant J.-C. et 200 après J.-C.). Mais l’homme a de tout temps occupé les lieux. Ses vestiges remontent à l’aube de la préhistoire puisqu’on a trouvé et on trouve encore des éléments de culture, l’industrie des galets taillés pour obtenir des outils, à proximité de cavernes abritant des gravures rupestres du paléolithique.
    Des champs de dolmens et des sarcophages taillés à même le roc témoignent aussi de cette présence humaine active avant l’arrivée par la mer des premiers visiteurs, les Phéniciens, vers 1100 avant J.-C. Carthage, fondée en 814 avant J.-C., va étendre son influence au peuple de la région qui l’accepte jusqu’à la période romaine qui va se distinguer par un nombre impressionnant de huileries qui continueront de presser des olives jusqu’à l’arrivée des Byzantins. On en sait plus aujourd’hui grâce au travail de fourmi mené depuis 2003 par une équipe algéro-italienne qui est allée de surprise en surprise au cours de ses investigations. Il y a un an, elle a exposé les premiers résultats de ses travaux : découverte de 150 nouveaux sites sur seulement 166 km², de 2 centres de production d’outils préhistoriques et 13 concentrations de ces outils, de 2 nécropoles protohistoriques, de 142 fermes comprenant 250 presses à huile et bien d’autres choses encore.
    Ces vestiges ne sont pas aisément visibles et accessibles, pour le plus grand nombre d’entre eux. Ils ne se laissent pas facilement approcher et c’est ce qui leur donne tout leur charme lorsqu’on les découvre, immobiles et immortels dans la grande sérénité des lieux, à l’écart des routes, des pistes et des chemins. En prenant les précautions d’usage et en s’informant avec précision auprès des riverains, on peut tenter l’aventure d’une randonnée pédestre au bout de laquelle on pourra les voir ; d’autres ne sont pas loin de routes ou de pistes pas toujours très praticables.

    À Bougous, un camp romain et un champ de dolmens néolithiques

    Au cœur de la zone montagneuse, au sud d’El Tarf, est niché Bougous, un village sorti des bois. Lorsqu’on quitte l’agglomération vers le sud, on passe sur un pont menaçant ruine qui enjambe l’oued Bougous. En prenant à droite, on se lance à l’assaut du djebel Ghora dont les flancs sont parsemés de vieilles pierres. A droite, une piste menant vers Mdjez Beldi passe par le lieudit El Guitna, près d’un site antique parsemé de pierres taillées. Il y en a une grande quantité. On croit deviner un arrangement géométrique des pierres. Il s’agirait, dit-on, d’un camp militaire de l’époque romaine. Son implantation, sur un replat du flanc de la montagne qui domine la plaine en contrebas le laisse croire. Certaines de ces pierres portent des inscriptions. Malheureusement, on en prélève aussi pour différents usages. A gauche, la route mène à Mechtat Rihane, juste après avoir dépassé la mechta Aïn Kébir. On remarque le paysage formé de champs en pente des mamelons coiffés de pierres aux formes régulières ; chacun porte un dolmen plus ou moins conservé. Généralement, la pierre tabulaire a basculé mais on peut y voir l’agencement des pierres typique des sites funéraires préhistoriques.

    À El Aïoun, Ksar Fatma

    C’est un édifice romain à deux étages dont il reste un pan de mur de 8 mètres. Une villa, mais aussi une ferme et des huileries avec, disséminées tout autour, des presses, des roues, des pierres taillées agencées et un aqueduc de 700 mètres au bout duquel se trouve une citerne. C’est très impressionnant car ce site est complètement perdu en forêt ; partir à sa recherche fait son attrait. Pour s’y rendre, il faut aller à oued El Djenane, dans la commune d’El Aïoun, par la route. Ensuite, il faut impérativement marcher, traverser l’oued El Djenane, qui fait frontière avec la Tunisie. Il faut donc bien se renseigner sur le chemin à emprunter, une piste assez bien balisée. Au retour, on peut pousser la randonnée jusqu’au site d’Oum El Aïoun, au-dessus du village de Oued El Djenane où l’on peut voir, sur un promontoire qui surplombe la vallée, un site très riche qui rassemble plusieurs presses et autres ensembles de pierres taillées. C’est l’un des nombreux sites de production que l’on trouve autour de Ksar Fatma et qui, certainement, dépendait de lui.

    À Aïn Khiar, Ksir El Djedj

    C’est un endroit où l’on peut accéder sans grande difficulté et sans danger. Ksir El Djedj est un édifice romain de cinq pièces avec des doubles portes. Comme Ksar Fatma, on est subjugué par la sérénité des lieux. Aïn Khiar est au nord du chef-lieu, El Tarf. On prend la route qui mène vers le nouvel établissement pénitencier, puis on poursuit en direction de Ogbet Chaïr. Le site se trouve au nord de la piste, là où elle se rapproche le plus de l’oued El Kébir qu’elle longe à cet endroit.

    Sarcophages

    Il y en un peu partout et certainement encore beaucoup à mettre au jour. Il y en avait à El Kala, ville sur la falaise juste sous le fortin qui surplombe le port, mais ils ont été ensevelis avec l’aménagement de la corniche. On peut encore en voir deux à cet endroit en les cherchant dans les rochers. Le plus accessible par la route est celui de Dey Zitoun, dans la commune d’Om Teboul. Il est assez spectaculaire puisque c’est l’un des rares où on trouve encore le couvercle à proximité.

    La Vieille Calle

    Avec l’église d’El Kala, c’est le seul site ancien classé de la wilaya d’El Tarf. La Vieille Calle est un comptoir français dont la construction, qui a commencé au XVIe siècle, est jalonnée d’une série de conquêtes et reconquêtes et d’une histoire tumultueuse. Des milliers d’estivants fréquentent aujourd’hui la plage qui servait autrefois de cale sèche. Beaucoup repartent en n’ayant pas connaissance de l’existence de ce lieu historique. On peut voir, au bout de la plage les ruines du fort avec ses remparts, ses magasins, le corps central avec la prison. Derrière la plage, dans le maquis, les vestiges du village construit plus tard par les négociants pour leurs familles. On peut encore y voir le pan d’une façade de l’église Sainte Catherine, la première construite en terre africaine. Un peu à l’écart, vers l’est, ce qu’il reste de la tour du moulin à grain.


    El Watan
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "
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