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En attendant le Maghreb des livres à Alger

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    Georges Morin. Conseiller délégué de la coopération méditerranéenne et organisateur du Maghreb des livres à Paris

    En attendant le Maghreb des livres à Alger


    Cette année, le Maghreb des livres, qui se tient samedi 6 et dimanche 7 février à Paris, à la Cité nationale de l’histoire de l’immigration, sera consacré à l’Algérie. Des cafés littéraires, des séances de dédicaces, un café maure… Georges Morin, l’organisateur, nous parle du programme et de son rêve d’organiser un jour ce salon à Alger.



    Pouvez-vous nous présenter le salon ?

    Le Maghreb des livres est un événement annuel. L’an dernier, nous nous étions focalisés sur le Maroc. Cette année, l’Algérie est à l’honneur et l’an prochain, nous espérons présenter la Tunisie. Le salon est en fait une immense librairie composée de 2000 livres publiés en 2009, relatifs au Maghreb et à l’intégration, avec des ouvrages d’Algérie, de France, du Maroc et de Tunisie, des livres en langues arabe, française et amazighe. Nous proposons aussi des cafés littéraires d’une heure et des groupes d’auteurs que réunit une thématique commune. Le public discutera de sujets de littérature française et maghrébine, et ce, en présence de Pascal Jourdana, journaliste littéraire. Sont aussi prévues différentes activités telles qu’une initiation à l’art de la calligraphie, la participation de dessinateurs de presse ou encore des lectures, par de jeunes comédiens, de textes d’Albert Camus, Kateb Yacine et Rachid Mimouni.

    Parmi les 2000 ouvrages que vous présenterez, trouvera-t-on des livres censurés dans leur pays ?

    Nous ne comptons aucune censure. Seuls les livres qui s’opposeraient à la relation franco-maghrébine ne seront pas les bienvenus. Pour nous, il est primordial de protéger ce lien que nous entretenons depuis longtemps, de préserver ce rapport essentiel à nos deux cultures. Il n’y aura donc pas de livres faisant l’éloge du communisme, de la discrimination ou d’Al Qaîda.

    Organiser le Maghreb des livres à Paris, c’est bien… mais à Alger, ce serait mieux, non ?

    Paris est la ”capitale” du Maghreb, une ville où il est plus facile de réunir tout les Maghrébins, plus qu’à Alger, Tunis ou Rabat. Il y a aussi les pieds-noirs et les passionnés du Maghreb. Et puis, il est plus facile pour l’organisation de baser ce salon en France. Nous sommes une petite équipe d’une quinzaine d’amis bénévoles, composée de deux pieds-noirs et de Français d’origine algérienne ; il nous serait difficile de nous déplacer tous les ans avec nos familles dans les pays que nous mettons à l’honneur. Organiser cet événement en Algérie reste pour nous un rêve, et nous espérons un jour pouvoir l’atteindre. Ce pays m’est cher, mais il est difficile pour une jeune association de franchir l’obstacle qu’est le financement de ce genre de manifestation culturelle. Aucune autre barrière ne nous fait face. Tout est favorable à la foire des livres qui a lieu tous les ans à Alger, il en serait de même pour le Maghreb des livres, si les fonds se présentent.

    Selon quels critères avez-vous sélectionné les œuvres ?

    Sur le contenu. Bien sûr, il faut qu’il reste en rapport avec le Maghreb, l’histoire des colonies et des guerres, les relations hommes-femmes au Maghreb, la place de la femme, la religion ou sur divers sujets tels que l’immigration et l’intégration.

    Vous sentez-vous concerné par la polémique franco-française sur l’identité nationale ?

    Il est difficile pour moi de parler d’une identité nationale car il n’existe pas qu’une seule et même identité, mais plusieurs qui font la force de ce pays, il est donc inconcevable d’en débattre tant que toutes les identités qui composent la France ne sont pas reconnues. Moi par exemple, je suis autant Algérien que Français.

    Combien d’auteurs attendez-vous et à combien estimez-vous le nombre de visiteurs ?

    Nous avons eu la confirmation de 126 auteurs – Boualem Sansal, Aïcha Kassoul, Nacera Beloula, Amine Zaoui, Lazahri Labter, Maïssa Bey, Farid Ben Youssef… — cette année, qui dédicaceront leurs œuvres. Les séances de dédicaces se feront sur les deux jours. Enfin, nous espérons recevoir 6500 personnes.




    Par Darine Hassani

    El Watan .
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "
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