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Le clientélisme électoral à Marseille

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  • Le clientélisme électoral à Marseille

    Un bon article de la revue marseillaise "Le Ravi" sur le clientélisme électoral. A lire.

    Je mets ici deux §

    7. Quels sont les inconvénients ?

    1/ La première conséquence du clientélisme, c’est l’immobilisme et le conservatisme. Conservatisme des élus pour commencer. Pour être élu, il faut avoir sa clientèle. Sans clientèle, pas de mandat. A la différence du mandat, une clientèle peut se léguer.

    D’où l’existence de lignées d’élus de père en fils. Marseille ne compte pas moins de quatre dynasties historiques avec les Masse - qui sont élus de père en fils depuis quatre générations -, les Andrieux, les Weygand ou les Guérini.

    A Nice, le député Rudy Salles est le fils d’un ancien conseiller municipal de Jacques Médecin, Raoul Bosio a succédé à son père au Conseil général, avant d’être battu, Charles-Ange Ginésy a hérité de son père son fief de Valberg.

    Sans héritier intéressé par la politique, l’ancien doyen de l’Assemblée Nationale, Charles Ehrman, a désigné Jérôme Rivière pour lui succéder. Les électeurs ont suivi.

    2/ Autre conséquence directe, le cumul des mandats. Pour “arroser” ses électeurs, il faut des ressources, et pour avoir des ressources, il faut du pouvoir. C’est pourquoi le clientélisme s’appuie sur des zones géographiques précises, les fiefs, afin de contrôler tout les mandats qui s’y rattachent (en utilisant au besoin un membre de la famille pour contourner la loi sur le cumul des mandats).

    Difficile de déloger un élu dont la famille contrôle le quartier depuis cinquante ans. Le renouvellement du personnel politique est donc particulièrement lent et fondé sur des critères peu liés à la compétence.

    3/ Autre conséquence directe, quand il faut passer la moitié de la semaine à serrer des mains, obtenir des services pour ses clients, les recevoir dans sa permanence, il ne reste plus beaucoup de temps pour siéger dans les différentes assemblées et aller au fond des dossiers. Les élus sont peu présents et essentiellement intéressés par leur mandat afin de récupérer davantage de biens à redistribuer. D’où le faible niveau technique des élus qui sont forcés de s’en remettre aux services techniques pour gérer les dossiers.

    En clair, le clientélisme favorise l’immobilisme et montre sa faiblesse dans la gestion des grands dossiers techniques.


    8. Quelles sont les conséquences pour la ville ?

    Chaque élu ayant le nez dans le guidon, il lui reste peu de temps pour relever la tête et s’intéresser à un plan de long terme pour sa ville.

    Le dossier de la qualité de l’air est un bon exemple. Les villes les plus clientélistes sont extrêmement en retard en la matière. Autre exemple, le tri sélectif. De nombreuses villes de France s’y sont mises dans le cadre de plans globaux de gestion des déchets. Pour l’instant, Marseille en est à essayer de fermer la décharge d’Entressen, illégale depuis plusieurs années déjà...

    On remarque également les conséquences fâcheuses du clientélisme dans un urbanisme anarchique et mal contrôlé. Le découpage en petits fiefs ne favorise par une action concertée à l’échelle d’une ville.

    Un exemple parmi tant d’autres. Lors de la campagne des municipales de 1995 à Marseille, est évoqué le cas de l’hippodrome Borely. Le projet de la municipalité Vigouroux est de ne pas renouveler la concession, arrivée à terme, de l’hippodrome. Cela permet de récupérer un grand terrain en bord de mer, d’ouvrir le parc Borely tout proche et d’offrir aux marseillais un espace de loisirs qui fait amplement défaut. Les amateurs de courses de chevaux pourront se replier sur l’hippodrome de Pont-de-Vivaux distant de quelques kilomètres seulement. Hélas, le candidat Gaudin n’hésitait pas longtemps à promettre aux fans de canassons un hippodrome tout neuf au cas où il serait élu. La suite est connue : à peine élu, le nouveau maire renouvela la concession pour quelques décennies.

    Autre conséquence, la faible productivité des administrations locales. La distribution clientélaire d’emplois publics pose le problème des compétences et de l’autorité à laquelle se soumettre. Une personne embauchée sur recommandation d’un élu ne l’a pas été pour ses compétences à remplir le poste. De plus, dans son esprit, elle a été embauchée parce qu’elle avait collé des affiches électorales, pas pour travailler. D’emblée, il y a un quiproquo qui n’est pas près de se résoudre, puisque ce nouvel employé municipal reconnaîtra moins l’autorité de son supérieur hiérarchique, que celle de l’élu qui l’a pistonné.

  • #2
    Certes, il ne saurait être question de nier la réalité de cette culture "mediterraneenne ?" du clientélisme et du copinage QUI freine certaines formes de modernité administrative technique comportementales mais en contrepartie ne permet elle pas d amortir les chocs que ne manquent pas de provoquer le systeme MARCHAND et ses froids caluls n agit elle pas comme une résurgence au coeur de la cité moderne de formes de vie "communautaire".

    En gros, cette forme de gestion collective des affaires publiques n'indique t elle pas que MARSEILLE est restée tout simplement une ville humaine, encore rétive à la normalisation totale rationaliste froide purement comptable ou l'homme n'est plus qu un "agent" et un "objet".

    ..quand je vois la vie parisienne je me dis face a cette "aseptisation" et l'humain ****** ou est il? et l échange ou est il et la communication véritable spontanée ou est elle( je ne parle pas de la "COM"

    a marseille on s appuie encore sur l humain peut être dans sa réalité cela n engage que moi bien sur mais pour faire vite les pays les plus"bordelique" sont aussi les plus vivants loin de nos contrees mortes mortes de la normalisation ..

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    • #3
      C'est une bonne remarque mais c'est un peu manichéen (opposition : organisation <> vie).

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