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Dans toutes les économies du Maghreb, les jeunes souffrent d'un taux élevé de chômage, et les femmes sont plus exposées que les hommes, a expliqué un spécialiste du marché du travail de la région aux participants d'un colloque récemment organisé à Rabat.
"La proportion de jeunes de moins de 30 ans sans emploi atteint 69 pour cent au Maroc, 72 pour cent en Tunisie et 75 pour cent en Algérie", a expliqué le Dr. Lahcen Achy, économiste au Carnegie Middle East Centre lors d'un colloque organisé les 28 et 29 janvier consacré au marché du travail au Maghreb.
La sociologue Samira Kacimi a expliqué à Magharebia que le taux de chômage qui frappe les jeunes Marocains résulte d'un haut niveau d'éducation et d'attentes d'emploi peu réalistes. Elle a également expliqué que le fait d'être aidés par des membres de leurs familles pouvait ne pas inciter certains jeunes à accepter des offres d'emploi correctes.
"Les parents s'occupent des [membres de leur famille] jeunes et sans emploi", a-t-elle précisé. "Ces jeunes ne ressentent donc pas l'urgence de travailler pour répondre à leurs besoins."
Les taux de chômage suivent les mêmes modèles au Maroc, en Tunisie et en Algérie, a expliqué le Dr. Achy lors de ce colloque, co-organisé par le Cercle des jeunes économistes et le Centre Carnegie pour le Moyen Orient.
Au Maroc, 31,8 pour cent des jeunes de moins de 24 ans sont au chômage.
Les jeunes Tunisiens de 20 à 24 ans sont frappés par un taux de chômage de 31 pour cent, tandis que 25 pour cent des jeunes âgés de 25 à 29 ans sont sans emploi. La jeunesse algérienne de moins de 24 ans estconfrontée à un taux de chômage de 23 pour cent. Dans tout le Maghreb, les régions urbaines affichent un taux de chômage des jeunes de 27,5 pour cent.
La durée du chômage pour la jeunesse du Maghreb est également plus longue, entre deux et trois ans au Maroc, en Algérie et en Tunisie, a expliqué cet économiste. Bien que la plupart des offres d'emplois émanent du secteur informel, les salariés ne bénéficient d'aucune prestation sociale.
Il a également expliqué que les taux de chômage chez les jeunes ont tendance à augmenter en fonction de leur niveau d'éducation, une situation qu'il qualifie de "paradoxale" et qui "contredit les tendances observées au plan international, où l'éducation tend, au contraire, à être un facteur d'intégration sur le marché de l'emploi".
Le sexe a également un impact sur les taux de chômage. S'attachant en particulier à la situation marocaine, le Dr. Achy souligne que 20,3 pour cent des femmes sont sans emploi, contre seulement 13,1 pour cent des hommes.
Une différence qu'il attribue à l'importance des rôles des sexes au sein de la famille. "Dans les pays du Maghreb, les hommes qui doivent subvenir aux besoins d'une famille ne sont pas regardants en matière d'emploi, dès lors qu'ils en tirent un revenu, alors que les femmes refusent plus souvent un emploi qu'elles n'estiment pas satisfaisant."
Le ministre marocain de l'Emploi et de la Formation professionnelle Jamal Rhmani a indiqué que le Maghreb devait se fixer des objectifs ambitieux en matière de création d'emplois, de protection sociale et d'éradication de la pauvreté.
"Les pays de la région devront créer huit millions d'emplois entre 2010 et 2020 pour répondre aux nouveaux arrivants sur le marché du travail", a expliqué Rhmani aux participants. Dans un communiqué à la presse datant du mois dernier, il expliquait que son ministère s'était engagé à créer des emplois en offrant une formation professionnelle et en aidant les jeunes entrepreneurs.
L'économiste Ahmed Mouftakir a indiqué que les résultats des recherches présentés lors de ce colloque montrent que les responsables locaux doivent travailler de concert pour créer des emplois.
"La coopération économique dans le Maghreb ne répond pas encore à nos aspirations", a-t-il expliqué à Magharebia. "Elle doit se renforcer pour stimuler l'économie de chacun des pays et résoudre ainsi en grande partie les problèmes de l'emploi."
Magharebia - Lundi 08 Février 2010
"La proportion de jeunes de moins de 30 ans sans emploi atteint 69 pour cent au Maroc, 72 pour cent en Tunisie et 75 pour cent en Algérie", a expliqué le Dr. Lahcen Achy, économiste au Carnegie Middle East Centre lors d'un colloque organisé les 28 et 29 janvier consacré au marché du travail au Maghreb.
La sociologue Samira Kacimi a expliqué à Magharebia que le taux de chômage qui frappe les jeunes Marocains résulte d'un haut niveau d'éducation et d'attentes d'emploi peu réalistes. Elle a également expliqué que le fait d'être aidés par des membres de leurs familles pouvait ne pas inciter certains jeunes à accepter des offres d'emploi correctes.
"Les parents s'occupent des [membres de leur famille] jeunes et sans emploi", a-t-elle précisé. "Ces jeunes ne ressentent donc pas l'urgence de travailler pour répondre à leurs besoins."
Les taux de chômage suivent les mêmes modèles au Maroc, en Tunisie et en Algérie, a expliqué le Dr. Achy lors de ce colloque, co-organisé par le Cercle des jeunes économistes et le Centre Carnegie pour le Moyen Orient.
Au Maroc, 31,8 pour cent des jeunes de moins de 24 ans sont au chômage.
Les jeunes Tunisiens de 20 à 24 ans sont frappés par un taux de chômage de 31 pour cent, tandis que 25 pour cent des jeunes âgés de 25 à 29 ans sont sans emploi. La jeunesse algérienne de moins de 24 ans estconfrontée à un taux de chômage de 23 pour cent. Dans tout le Maghreb, les régions urbaines affichent un taux de chômage des jeunes de 27,5 pour cent.
La durée du chômage pour la jeunesse du Maghreb est également plus longue, entre deux et trois ans au Maroc, en Algérie et en Tunisie, a expliqué cet économiste. Bien que la plupart des offres d'emplois émanent du secteur informel, les salariés ne bénéficient d'aucune prestation sociale.
Il a également expliqué que les taux de chômage chez les jeunes ont tendance à augmenter en fonction de leur niveau d'éducation, une situation qu'il qualifie de "paradoxale" et qui "contredit les tendances observées au plan international, où l'éducation tend, au contraire, à être un facteur d'intégration sur le marché de l'emploi".
Le sexe a également un impact sur les taux de chômage. S'attachant en particulier à la situation marocaine, le Dr. Achy souligne que 20,3 pour cent des femmes sont sans emploi, contre seulement 13,1 pour cent des hommes.
Une différence qu'il attribue à l'importance des rôles des sexes au sein de la famille. "Dans les pays du Maghreb, les hommes qui doivent subvenir aux besoins d'une famille ne sont pas regardants en matière d'emploi, dès lors qu'ils en tirent un revenu, alors que les femmes refusent plus souvent un emploi qu'elles n'estiment pas satisfaisant."
Le ministre marocain de l'Emploi et de la Formation professionnelle Jamal Rhmani a indiqué que le Maghreb devait se fixer des objectifs ambitieux en matière de création d'emplois, de protection sociale et d'éradication de la pauvreté.
"Les pays de la région devront créer huit millions d'emplois entre 2010 et 2020 pour répondre aux nouveaux arrivants sur le marché du travail", a expliqué Rhmani aux participants. Dans un communiqué à la presse datant du mois dernier, il expliquait que son ministère s'était engagé à créer des emplois en offrant une formation professionnelle et en aidant les jeunes entrepreneurs.
L'économiste Ahmed Mouftakir a indiqué que les résultats des recherches présentés lors de ce colloque montrent que les responsables locaux doivent travailler de concert pour créer des emplois.
"La coopération économique dans le Maghreb ne répond pas encore à nos aspirations", a-t-il expliqué à Magharebia. "Elle doit se renforcer pour stimuler l'économie de chacun des pays et résoudre ainsi en grande partie les problèmes de l'emploi."
Magharebia - Lundi 08 Février 2010