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Coup d'arrêt aux atlantistes dans une Ukraine en difficulté

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  • Coup d'arrêt aux atlantistes dans une Ukraine en difficulté

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    Ukraine: la "revanche" du président élu Ianoukovitch
    LE MONDE | 08.02.10 | 10h56 • Mis à jour le 08.02.10 | 10h57


    Kiev Envoyé spécial
    Quelques applaudissements. Des sourires, des claques dans le dos, des calculs savants griffonnés à la hâte sur les nappes, et c'est tout. La victoire de Viktor Ianoukovitch au second tour de l'élection présidentielle ukrainienne, dimanche 7 février, a été accueillie comme une évidence par ses partisans, réunis au sous-sol d'un grand hôtel de Kiev.

    Le mot "revanche" était sur toutes les lèvres. Fin 2004, alors candidat du pouvoir, il avait été élu président grâce à des fraudes massives, avant d'être balayé par un mouvement populaire inédit. Cette fois, la performance du leader du Parti des régions (PR) est appréciable, les différentes études donnaient M. Ianoukovitch gagnant dès 20heures avec un écart compris entre 3 % et 6 % sur le premier ministre, Ioulia Timochenko.


    Celle-ci a refusé de concéder sur le champ sa défaite. Son camp dénonce des falsifications et des intimidations contre ses représentants dans les commissions électorales des régions de l'Est et du Sud-Est. Lundi, après le dépouillement de 93,78 % des bulletins, la Commission électorale centrale plaçait M.Ianoukovitch en tête avec 48,35 %, contre 46,02 % pour son adversaire (4,43 % ont voté contre les deux candidats).

    Une courte victoire, qui ne garantit nullement la fin de la paralysie politique en Ukraine. "Si l'écart était grand, Ianoukovitch pourrait se prendre pour un Dieu, sourit le politologue Vadim Karasev, proche du président sortant, Viktor Iouchtchenko. Or les résultats ne sont pas éclatants, il a moins de 50 %. Il n'y a donc aucune base pour prétendre à un pouvoir autoritaire. Ioulia va constituer une forte opposition."

    La participation s'est élevée à 69,07 %, contre 66,76 % le 17 janvier. Elle a été très forte dans les régions à l'est – où la discipline de vote "à la russe", stimulée par l'administration, et le patriotisme régional ont joué à plein pour M.Ianoukovitch – ainsi qu'à l'ouest, où Ioulia Timochenko est chérie en tant que vigie de l'identité nationale. Mais ailleurs, la dépression démocratique a détourné des urnes de nombreux électeurs. Viktor Ianoukovitch a misé toute sa campagne sur ce rejet, en plaçant le mot "stabilité" à chaque ligne de chaque discours.

    En 2004, en renvoyant M. Ianoukovitch, les "orangistes" voulaient en finir avec les dérives de la présidence de Léonid Kutchma (1994-2005) : les manipulations des urnes, la répression contre les journalistes, la corruption, les liens incestueux avec Moscou. Dimanche, les électeurs ont exprimé leur colère vis-à-vis des luttes incessantes au sein du camp orangiste. La violence de la crise économique (chute de près de 15 % du PIB en 2009) a aussi alimenté le désir d'alternance.

    Dimanche soir, M. Ianoukovitch a affirmé que Ioulia Timochenko devait "se préparer à la démission". Il l'a aussi appelée à se plier au suffrage universel. "Je voudrais dire qu'évidemment, dans ces élections, Timochenko a montré qu'elle était un rival et un adversaire fort, a-t-il dit. Elle a perdu ces élections, il est très important bien sûr qu'elle perde dignement, qu'elle aille jusqu'au bout du chemin et qu'elle reconnaisse [sa défaite] comme je l'avais fait en mon temps." Alors que débutait juste le dépouillement dimanche soir, l'entourage du vainqueur ne parlait que de la suite, qui s'annonce agitée. Dès lundi matin, des centaines de partisans de Viktor Ianoukovitch ont afflué devant le bâtiment de la Commission électorale centrale. Le Parti des régions (PR) espérait que l'attente des résultats définitifs serait la plus courte possible.

    Du côté de Ioulia Timochenko, pas question d'appeler à des manifestations avant la fin du décompte officiel. Beaucoup d'observateurs doutent de sa capacité à mobiliser la population. Le directeur de campagne de Mme Timochenko, Alexandre Tourchinov, évoquait prudemment, dimanche, la nécessité de se livrer à "une expertise juridique" sur les suites à donner aux "très nombreuses falsifications".
    Le seul recours est la Haute Cour administrative, dont le président aurait dû quitter ses fonctions il y a un an. Lundi, les observateurs de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) devaient donner leur appréciation du scrutin.

    La bataille va se déplacer à la Rada (Parlement). Ioulia Timochenko est censée y disposer d'une courte majorité. En réalité, deux votes récents ont montré la volatilité des alliances : le renvoi de son ministre de l'intérieur, Anatoli Loutsenko, le 28 janvier ; puis, le changement de la loi sur les commissions électorales, le 3 février.

    Le Parti des régions veut un vote de défiance contre Mme Timochenko, pour acter son départ, il espère ensuite former une majorité solide. S'il n'y parvient pas, Mme Timochenko restera en place par intérim, dans une cohabitation explosive. Les prochaines législatives sont prévues en septembre2011. Pour l'heure, il n'est pas question d'élections anticipées, qui ne garantiraient pas un succès au PR. Elles provoqueraient l'entrée à la Rada de députés proches de la révélation du premier tour, l'ancien banquier Sergueï Tikhipko. De quoi compliquer une équation déjà délicate.

    "Les gens en ont assez des élections. Il faut essayer de bâtir une nouvelle majorité dans cette Rada, explique au Monde Anna Guerman, députée du PR très active dans la campagne. Ioulia n'a plus de vraie coalition depuis six mois. Elle n'a plus de légitimité, son gouvernement doit partir." Selon Anna Guerman, les pourparlers seraient en cours. Elle estime que le PR, fort de 172 députés, bénéficiera de nombreux ralliements, dont la moitié du parti Notre Ukraine, du président sortant Viktor Iouchtchenko, et même des dissidents de la formation de Ioulia Timochenko, le BIoT.

    Bluff ou possibilité de coalition entre anciens adversaires, cette affirmation illustre la vie parlementaire: instable et conflictuelle. On y a souvent vu des députés changer de camp, en fonction de leurs intérêts. Ni présidentiel ni parlementaire, peint en orange ou en bleu de l'Est, le régime ukrainien reste une machine "brinquebalante", toujours grosse d'une crise à venir.
    Piotr Smolar

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    Mon commentaire

    L'Ukraine appelée jadis petite Russie , à l'epoque de Gogol , Dostoievski etait presentée il y a peu ( dans des medias de l'Ouest) comme ayant un avenir en tablant surencherissant sur une hostilité russo ukrainienne . .

    Une folie dangereuse qui vient de prendre fin ..non pas que Yanoukovitch soit la panacée mais enfin , au delà des attentes legitimes des pro mouvement orange ....nul ne peut contester qu'il y avait derriere ce mouvement beaucoup de sous et beaucoup d'apprentis sorciers de l'ouest.
    Dernière modification par Sioux foughali, 08 février 2010, 10h34.
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